L'appel De L'eau

Aller simple...

Le 21 août :

Salut papa, salut maman,

Je me suis souvent demandée comment c'était, dans les profondeurs de la mer, dans les abîmes que l'on voit, tantôt bleues claires, tantôt bleues outremers.

J'aimerais donc vous apprendre mon départ pour les fonds colorés des Caraïbes ! Oui, je sais c'est un long voyage vers l'inconnu, mais pas d'inquiétude, j'ai tout prévu, ce n'est qu'un aller simple, pour le moment.

Le 22 août :

Salut papa, salut maman,

Je suis enfin là où je le souhaite, assise dans l'eau turquoise qui n'est jamais noire, qui est la seule à pouvoir soigner mon cœur bléssé.
Je ne tarderai pas à aller voir, dans les abîmes dont je vous parlais, tout les poissons multicolores; qui eux ne jugent personne, même moi, qui n'est ni doigts, ni main droite, et ni cheveux. Avec eux, je suis certaine que je serai bien. Avec eux, je serai chez moi car après tout eux non plus n'ont pas de doigts !

Demain je vous dirais comment c'était, je vous décrirais les fonds colorés, qui je sais maman on fait ton passé; et toi papa, je n'en doute pas, qui font ton présent.

Je pourrais vous décrire l'Eldorado que sont les Caraïbes, ses palmiers et sa végétation verdoyante, ses plages de sable blanc regorgeant de coquillages, ses coquillages plus blancs que blancs, ses vagues bleues ramenant sur mes pieds des dizaines de petites pierres ; mais la Terre ne m'appelle pas, je ne ressens plus rien pour Elle. Je sais que ça peux paraître prétentieux mais j'ai l'impression qu'elle ne mérite plus mon amour, Elle m'a fait trop de mal... contrairement à la mer.

Le 23 août :

Salut papa, salut maman,

Je me suis souvent demandée comment c'était, dans les profondeurs de la mer, dans les abîmes que l'on voit, tantôt bleues claires, tantôt bleues outremers ; mais qui aujourd'hui, sont plutôt noires, tout comme le ciel et sont plutôt noires comme mon cœur.

Je vous aime, pardon mais la mer m'appelle plus que la terre...

Adieu

Maélia