L'instituteur fier d'avoir ramené la paix, cherchait donc maintenant le marchand de lunettes. Il tirait sur une pipe et il lâchait à chaque pas une nuage de fumée qui flottait derrière lui.
Odile l'a suivi car elle voulait lui expliquer l'origine de la bagarre.Devant Odile et le maître, le directeur de l'école habillé d'un grand boubou blanc recomptait sa monnaie en regardant avec un grand sourire venir vers lui son collègue. Celui-ci qui ne voyait pas bien à travers ses paupières plissées une ombre souriante, le salua d'un air de joie:
-"Bonjour madame!"
Le directeur tourmenté pour longtemps, ne répondit pas.Un peu plus loin, monsieur l'instituteur a croisé sans le reconnaître l'inspecteur qui était dans sa classe le matin même. Au froncement de sourcils et à l'air fâché de monsieur l'inspecteur, Odile a alors compris que ses lunettes brisées coûtaient au maître la gloire d'un grossier personnage. En peu de temps, il venait à se faire deux ennemis professionnels. Mais le brave homme n'était pas au bout de ses malheurs.
Sa pipe venait de s'éteindre quand l'accident s'est produit : tout s'est passé très vite ; Odile n'a pas eu le temps de crier pour l'avertir.
Quand il a posé son pied sur la planche à roulettes qui traînait là, elle a glissé vers l'avant. Déstabilisé, l'instituteur a essayé de réduire sa chute en arrière avec les mains. Odile a entendu les os du maître craquer. Beaucoup de gens se sont portés à son secours.
Quand l'ambulance l'a amené à l'hôpital, Odile a décidé de ne jamais lui dire l'origine de ses malheurs...
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Un grain de sable
HumorJ'avais lu dans le journal le récit d'un accident d'avion provoqué par un vent de sable qui, au moment de l'atterrissage, avait aveuglé le pilote. Mais si on m'avait dit qu'un seul grain de sable pouvait entraîner des catastrophes, je ne l'aurais pa...