Elle courrait, elle courrait pour sa vie.
Jamais elle n'avait tant couru.
Ses jambes se mouvaient d'elles même dans un cycle infini, montant ces escaliers, chassant la brume s'enroulant autour de son corps transpercé par le froid, cherchant un échapatoire.
Un échappatoire.Seulement, y en avait-il un ? Ce serait idéal. Elle a eu la chance d'idéaliser quelqu'un, un jour. Elle pensait que c'était quelqu'un de bien. Que l'amour avait une chance d'exister. Qu'elle avait une chance de vivre heureuse.
Qu'elle pouvait aimer gratuitement.
Elle sentait le vent battre son visage, son corps. Elle sentait ses cheveux onduler sur ce vent, elle les sentait fouetter l'air.
Elle sentait son sang faire vibrer ses oreilles. Elle ne sentait même plus les traces humides sur ses joues, qui l'avaient tant affectée plus tôt.
Que faire ? Que faire ?
Rien.Rien n'était possible, elle devait accepter son seul échappatoire.
Le toit l'appelait.
Elle sentait le souffle chaud de sa peur lui caresser la nuque, elle l'entendait courir derrière elle. Elle ne voulait pas se retourner. Jamais. Oh que non.
Se retourner signifiait savoir.
Savoir n'entraîne que souffrance.Elle trébuchait sans cesse, mais reprenait sa course effrénée d'autant plus vite.
Jamais plus elle ne courrerait aussi vite, elle voyait enfin la fin. Elle voyait enfin le vide.
Elle s'arrêta. Juste au bord.
Puis, attendit.
Elle attendait que sa peur la pousse. Elle attendait d'être face au vide.
Elle fit face au vide.
Le sol se rapprochait tellement vite, c'en était éreintant.
Les passants, tous plus insignifiants les uns que les autres, semblaient horrifiés. Pourquoi ça ?
La dernière chose qu'elle entendit, ce fut ce nom qu'elle détestait tant.
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