Spotlight Love

Chapitre 2

- Alexander Fernando Vale, je te jure que si tu n'ouvre pas cette porte immédiatement, je te ferais bouffer tes couilles, criai-je derrière la porte de la salle demain.

Ce séjour s'est avéré été pire que je ne l'imaginais. J'étais tranquillement en train de prendre ma douche quand j'ai entendu le bruit que fait la porte de la salle de bain quand on la verrouille. Et là je me retrouve bloquée avec comme seul habit une serviette de bain.

- Et comment est-ce que tu compte faire ça si tu ne peux même pas sortir?, rigole-t-il.

Je prends une bouteille de shampoing et me mets à taper très fort sur la poignets jusqu'à ce que celle-ci se force. Je sors de la salle de bain et le trouve adossé contre le mur. Il siffle en me voyant et sourit perversement.

- Dire que tu va te retrouver dans mon lit dans moins d'une semaine, dit-t-il en souriant.

- Je ne coucherai pas avec toi même si t'étais le dernier homme sur terre, répliquai-je.

Il s'approche de moi, un sourire au coin des lèvres.

- Vraiment?, demande-t-il.

Il a complètement envahi mon espace personnel.

- Vraiment, répondis-je en le regardant droit dans les yeux, et puis t'es pas censé me détester?

- Je ne te déteste pas, tu m'insupporte c'est tout, dit-t-il avant d'aller s'enfermer dans sa chambre.

Je ferme la porte de ma chambre et soupire. Le tournage commencé dans deux jours et je suis tout sauf prête. Je connais mes répliques. J'ai lu le scripte. Scripte qui est en passant très intéressant. Le film se base sur la vie d'une femme pendant la seconde guerre mondiale. Une américaine qui travaille pour le gouvernement et qui va tomber amoureuse d'un espion allemand. Cette histoire est incroyablement émouvante. J'adore le caractère très prononcé de la fille. Je vais enfin jouer un rôle féminin puissant et pas une petite pleurnicheuse.

J'entends Alex m'appeler et toquer a la porte. Je mets un t-shirt et ouvre la porte.

-Alex si tu va encore me jouer un mauvais tour, fais le vite et laisse moi tranquille, soupirai-je.

Il lève les mains en l'air.

- Je viens en paix, en effet je viens te proposer de répéter avec moi, dit-t-il.

Je prends mon scripte et sors de ma chambre.

- Avec plaisir, dis-je en souriant.

Cela fait deux heures que nous répétons et je dois avouer que je l'ai sous-estimé. Il est excellent comme acteur. Il fait ressentir les émotions du personnage qu'il joue, on dirait presque qu'il a déjà vécu ça dans une vie antérieure. Son téléphone sonne et il répond. J'entends une voix féminine de l'autre côté de la ligne. Il sourit et lui dit qu'il allait la voir.

- Ce fut un plaisir mais le devoir m'appelle, dit-t-il en se levant. Je le regarde mettre sa veste et se diriger vers la porte. Ce garçon est extrêmement bizarre.

DEUX JOURS PLUS TARD:

- Je n'ai pas besoin de votre aide, j'ai fais ça toute ma vie. D'abord qui êtes vous? Je ne vous ai jamais vu dans les parages, dis-je en arrachant la clé a molette de la main d'Alex.

- Je m'appelle Spencer Smith et j'ai récemment été affectée ici, répondit-t-il.

- Et bien, ne vous méprenez pas, je suis enchantée de vous rencontrer mais je dois y aller, annonçai-je en tournant les talons.

Le réalisateur hurle le fameux "coupé" et sourit. C'est bon signe hein?

- Bon les enfants, c'était votre dernière scène pour aujourd'hui, je sais que l'équipe ne vous a pas ménagé, mais ça va s'arranger au fil du temps. Vous serez moins fatigués, maintenant rentrez dormir, on reprends demain soir, explique-t-il avant de taper le dos d'Alex et de s'en aller.

Le lieu du tournage est à deux heures de route d'où nous vivons et la journée était très très longue. Je suis crevée. On a dû refaire certaines scènes plusieurs fois pour qu'il n'y ait absolument aucun faux raccord. Tout se devait d'être parfait. Même Alex paraissait exténué. Nous sommes assis à l'arrière de la voiture et Layla est assise à côté du chauffeur. Soudainement, Alex fait basculer sa tête sur mon épaule. Il s'est endormi. Ses cheveux sentent super bons. Je laisse ma tête tomber sur la sienne et je m'endors.

- Les enfants, on est arrivés, réveillez-vous, dit Layla.

On s'est directement dirigé vers nos chambres. C'était une longue journée.

- Comment ça je dois l'embrasser?!, demande Alex horrifié. Quentin a fait quelques modifications dans le script et il vient de nous prévenir. Ça fait cinq minutes qu'Alex bouillonne tout seul.

- Arrête de faire ta petite salope, embrasse moi et laisse moi rentrer, soupirai-je.

- Je refuse de poser mes lèvres sur ce troue à... ce que je veux dire c'est qu'elle a vraiment dû passer sous plusieurs bureau pour en arriver là, dit-t-il.

Et sans même réfléchir, je le gifle. Pourquoi est-ce qu'il faut qu'il soit aussi con et méchant?

- Je suis arrivé là à un jeune âge parce que je me suis donné à fond, j'ai bossé comme une putain de malade pendant des années. Alors non je t'interdis de me slut shame juste parce que je suis plus influente que tu le seras à 30 ans, dis-je. Je regarde Quentin et soupire, je ne pense pas être capable de continuer. Est-ce qu'on peut faire ça demain?

Il me sourit et dis que c'est pas grave et que je peux prendre le reste de la soirée.

Je monte dans la voiture et soupire. Il ne sait pas ce qu'il m'est arrivé. Il vient de dépasser toutes les limites possibles et imaginables. J'ai essayé de ravaler ma fierté et d'être mature mais je ne peux vraiment plus le supporter. J'en ai absolument marre.

La voiture se gare devant l'entrée de l'immeuble. Mais quelque chose attire mon attention. Un homme d'environ 30 ans se tient devant la porte d'entrée. Mon corps fût parcouru d'un million de frissons quand il se retourna et me regarda droit dans les yeux. Il me fixa pour ce qui semblait être une éternité. Son regard est toujours aussi froid et vide. J'arrive enfin à détacher mes yeux des siens et demande au chauffeur d'avancer.

- Mais mademoiselle, les instructions sont clairs. Je ne peux malheureusement pas répondre à vos demandes, dit-t-il.

Je sens les larmes me monter aux yeux mais j'avance quand même vers l'entrée du building. Je sens la peur me paralyser quand il attrape mon bras. J'arrive à me libérer de son emprise et cours vers l'ascenseur. Les portes se ferment et j'éclate en sanglots.

Je n'aurai jamais dû accepter ce rôle.