Chapitre 3 De.

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- Rhooo ça va !! brailla Alice d'une voix éraillée.

Flora leva les yeux au ciel. Visiblement, sa cousine la prenait pour l'adulte qui dit que «boire ce n'est pas bien». Cette attitude enfantine d'«ado vs parent» lui soufflait qu'Alice n'était pas prête pour se mettre dans un tel état. Doucement, la rousse essaya de lui faire entendre raison.

- Écoute ma couz, je m'en fiche que tu boives en soit : ne t'inquiète pas, je ne vais pas te sermonner pour ça... A partir du moment où tu te montre assez mature pour boire sans te mettre en danger, ya aucun problème.

- Ça tombe bien j'ai mature ! répliqua aussitôt la petite brune.

Flora fit une mimique septique. Quand son ami était venu la chercher pour la prévenir, il semblait un peu inquiet. Alors elle cru bon de vérifier quand même.

- Dis-moi juste une chose. Tu bois pour qui ?

Alice haussa les sourcils, ne comprenant pas bien ce qu'elle était censée répondre.

- Bah... J'en sais rien... c'est quoi cet quesiin ? Heu... je veux dire "question"

Flora soupira. La bonne réponse aurait été «pour moi». D'après la jeune rouquine, le fait d'avoir conscience qu'on boit pour soit uniquement et pas pour les autres était gage d'une certaine maturité et donc sécurité. Sa cousine avait beau avoir déjà 16 ans, Flora craignait qu'elle manque encore de confiance en elle et c'était plus cela qui l'inquiétait qu'autre chose.

- Alice. Ne te laisse pas marcher sur les pieds ok ? Je sais que mes amis peuvent être impressionnants, quoiqu'ils ne sont pas tellement plus vieux que toi mais bon..., mais garde ta force de caractère.

Alice baissa sa tête qui lui tournait de plus en plus. Elle essaya de répondre mais elle n'y parvint pas. Voyant cela, Flora ne pu pas s'empêcher d'esquisser un sourire en coin. Après tout, ce n'était pas le moment de lui faire la morale.

- Allez viens beta !

Elle lui sourit amicalement et l'aida à se relever. Elle marcha avec elle jusqu'aux loges de la salle de fête, où un dortoir de fortune avait été installé et elle déposa sa cousine sur le plus moelleux matelas qu'elle pu trouver.

Elle prit garde à ne pas la mettre sur le dos afin d'éviter tout tragique comas éthylique et quand elle fut assurée qu'Alice ne manquait pas de confort, elle repartit rejoindre les autres.

- Tu as trouvé l'alcoolo ?

Flora lança des éclairs à Charles qui s'approchait d'elle.

- Il me semble qu'elle n'aurait pas finit comme sans l'aide de votre foutu pression.

Charles haussa les épaules.

- Calm down. Elle a pas eu besoin de nous. Je lui ai même dit de se calmer sur la boisson quand je l'ai vu descendre trois verre de vodka d'affilé...

Un peu plus détendue, Flora répondit :

- Mouai... Elle aurait peut-être dû t'écouter. Enfin bref. Maintenant elle va faire connaissance avec la gueule de bois.

Charles lui sourit en sentant qu'elle ne lui en voulait pas tant que ça. Après tout, c'était lui qui l'avait prévenu de la situation ce qui était plutôt prévoyant de sa part. Il serait plutôt mal venu de lui reprocher son comportement.
Retrouvant son sourire, Flora se remis dans l'ambiance de la fête. Elle dansa en se lâchant et en chantant que rien ne pourrait gâcher son anniversaire. Charles dansa avec elle jusqu'à ce que la chaleur le pousse à proposer une petite sortie nocturne, histoire de prendre l'air.

- On reste autour de la salle des fêtes par contre, imposa Flora.

- «Autour» en V.O ou en V.B ?

Flora, Charles, Mika et Laurette -une autre amie de Flora- émirent un ricanement aux paroles de Ryan. Le petit groupe d'amis avait l'habitude d'utiliser tout un petit lexique personnel. Dans le cadre d'une soirée, V.O, Version Originale, insinuer en état sobre. V.B, c'était pour Version Bourré.

- Question intéressante ! rigola Mika les yeux brillants.

- «Autour» façon V.O, trancha Flora. On sait tous très bien que si on dit «autour de la salle des fêtes» façon V.B vous allez partir vous paumer à des km et on ne vous reverra plus jamais

Les rires reprirent et bientôt, les gens commencèrent à s'éparpiller pour récupérer chacun quelques affaires : pull, verre, portable... Pour se préparer à sortir.
Avant d'ouvrir les portes, ils trinquièrent une nouvelle fois pour Flora. Mika se chargea de récupérer la bouteille de rhum qu'il dissimula sous sa veste en quittant la salle.

Flora frissonna un peu quand elle sentit l'air frais sur ses épaules : elle avait préféré ne pas prendre de gilet ou de veste. Malgré le froid, elle apprécia l'air et le vent qui lui faisait du bien. Comme d'habitude, elle avait un peu de mal à rester trop longtemps en intérieur. L'idée de Charles de sortir un peu était très bien tombée !

- Ça va ?

Flora sursauta et se retourna. Grâce à la lumière que diffusait la salle des fêtes quelques mètres plus loin, la rouquine parvint à reconnaître les traits de celui qui s'approchait d'elle.

- Emilien ! Heu... Oui. Je profite du frais. On commençait à fondre à l'intérieur !

- C'est sûr. Certain ont fondu plus vite que d'autre à ce que j'ai compris.

Flora sourit amèrement.

- Ferais-tu référence à une certaine Alice Elow ?

- Oui ! Je suis passé la voir tout à l'heure. Elle dort comme un bébé.

Flora ne répondit pas tout de suite. Elle imagina Emilien entrer dans les loges et observer sa cousine dans son sommeil. Vu l'état dans lequel Flora l'avait ramené au lit, Alice ne devait pas être au plus à son avantage. Mais qu'en avait pensé le garçon ? Après tout ce n'était que son meilleur ami et il ne la regardait peut-être pas comme ça.

Pendant quelques secondes, Flora se demanda si Emilien envisageait une plus forte relation avec la petite brune qui dormait comme un loir dans la loge. A les voir, on pouvait parfois se poser la question... Ils étaient toujours plus que complices ! Limite ils n'avaient pas besoin de mots pour communiquer.

Soudain, Flora eut une idée. Elle ne savait pas trop si c'était elle qui l'avait vraiment eu où si c'était les quelques verres d'alcool qui lui avait soufflé mais elle devait essayer !

Elle redressa la tête et se mit à fixer le garçon châtain dans les yeux. Est-ce qu'elle et Émilien seraient aussi susceptible de communiquer sans avoir besoin de mot ? Étaient-ils assez «compatible» pour cela ? Approche-toi !, pensa la rousse dans son esprit embué en tentant de passer son message par son regard.

Ça ne fonctionna pas du tout. Son regard fixe installa juste un malaise entre la rousse et Emilien. Le garçon, ne comprenant pas ce qu'il lui arrivait tenta de brisa la gêne en lançant d'une voix moqueuse :

- Tu es encore sobre toi ? Parce que tu me fixes drôlement quand même !

Flora haussa les épaules. Non, visiblement, ils n'étaient pas encore assez complice pour ça. Pas encore... La jeune fille sourit en se disant que malgré ce petit défaut, Emilien avait vraiment l'air d'un gars chouette.

- Je ne suis peut-être plus très sobre. Mais je suis encore debout !

Émilien ria. Flora eut chaud au coeur.
Elle se retourna pour sentir le vent frais sur son visage. Elle ferma les yeux pour graver cette sensation dans sa mémoire...

Lis-moi un rêveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant