Chapitre 6 : les origines de Garance

43 4 0
                                    

J'étais allongée sur mon lit fixant le plafond sans le voir, perdue dans mes pensées, quand trois petits coups timides furent frappés à la porte de ma chambre. Je me levais pour ouvrir et découvrit une fillette d'une petite dizaine d'année au visage innocent, me fixant avec un regard sérieux.

-Bonjour, je m'appelle Maria, me dit-elle très solennellement, maman m'a demandé de te dire que nous allons bientôt dîner.

Elle s'exprimait avec une petite voix tranquille qui la faisait paraître bien plus mûre que son jeune âge le ne laissait croire.

En lui souriant, je me présentais à mon tour et l'assurais de les rejoindre très vite.

Elle acquiesça et s'éloigna dans le couloir.

Lorsque je rejoignis la famille Lord dans la salle à manger, je fu accueillis par un garçonnet joufflu aux cheveux blond platine qui vint vers moi avec un dessin à la main. Il me le tendit d'un geste maladroit en murmurant un petit "pour toi" et courut se cacher derrière sa mère.

Sur la feuille de papier légèrement froissée étaient dessinés une maison très colorée, cinq petits personnages se tenant par la main, ainsi qu'un gribouillis orange qui s'avéra être Pumpkin, le chat de la maison. Sous chaque personnage était inscrit le nom de chacun des membres de la famille - y compris le mien - le tout surmonté d'une petite phrase écrite avec beaucoup d'application mais difficilement déchiffrable : " Bienvenue Rosie". Au bas de la feuille figurait le nom de l'artiste : "Ethan".

Ce cadeau me toucha plus que je ne m'y attendais et je m'avançais vers Ethan pour le remercier. Je m'agenouillais pour me mettre à sa hauteur et lui fit un gros bisou sur la joue, qu'il s'empressa de frotter avec sa petite main en s'exclamant "Pouah !", le sourire aux lèvres et le regard malicieux.

Sa réaction nous fit tous rire et marqua le début d'une soirée conviviale sur le thème de la bonne humeur.

Quand l'heure du coucher sonna pour les enfants Lord, je pu assister à une scène digne d'une comédie. Alors que Maria, qui ne s'était pas départie de son visage sérieux de toute la soirée, montait calmement se brosser les dents, Ethan, lui s'échappa et se mit à courir pour se soustraire aux bras de sa mère.

S'en suivit une course poursuite à travers toute la maison pour essayer d'attraper le fugitif. Ce ne fût pas une mince affaire, mais Garance finit par extirper son fils du panier de linges sales dans lequel il s'était caché, et le porter jusqu'à la salle de bain.

D'après la bonne humeur de la mère et du fils, le sourire en coin de Philip que j'aidais à laver la vaisselle et l'air résigné de Maria, ce petit manège devait arriver assez souvent.

Moi-même exténuée par ma journée pleine de rebondissements, je pris congé de Philip et Garance avant le début de leur film et montait dans ma chambre.

J'enfilais rapidement mon pyjama et me mis au lit avec l'un des livres trouvés dans mes tiroirs. Il s'agissait d'un classique de Jane Austen intitulé Orgueil et Préjugés. Je ne raffolais pas des à l'eau de rose mais j'adorais la façon d'écrire de l'auteur et les détails croustillants qu'elle donnait sur la société anglaise du 19ème siècle.

De toute manière, je n'eut le temps de lire que quelques pages avant de tomber dans un sommeil profond et sans rêve.

Le lendemain, je me réveillais tôt et me préparais avant de descendre prendre le petit déjeuner.

Malgré l'heure matinale, Philip était déjà parti travailler et Garance s'affairait dans la cuisine à préparer des pancakes. Elle me gratifia d'un sourire resplendissant et m'intima de m'attabler à côté de Maria pour manger.

La dernière des SalemOù les histoires vivent. Découvrez maintenant