Chapitre 7 : Gringotts

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Le Chaudron Baveur n'était pas le bar le plus accueillant dans lequel j'avais mis les pieds. L'établissement aurai bien eu besoin d'un petit coup de neuf et d'un grand dépoussiérage. Pourtant il y régnait une atmosphère de bonne humeur et d'échange qui faisait presque oublier le décor. Les clients s'interpellaient d'une table à l'autre, parlant beaucoup et riant fort, des enfants plus ou moins jeunes jouaient entre les tables et le vieux barman peinait à répondre à toutes les commandes. Cette ambiance m'enchanta et c'est avec un sourire aux lèvres que je me faufilais pour atteindre le comptoir.

-Excusez-moi monsieur, interpellais-je le barman, pouvez-vous m'indiquez comment accéder au Chemin de Traverse, s'il vous plaît ?

-Ah ! Une future élève de Poudlard n'est-ce pas ?

J'acquiesçais avec un entrain qui le fit rire.

-Ne bouge pas mon petit, je t'ouvre dès que j'ai une minute, m'assura-t-il tout en m'offrant un verre de jus de couleur orange, mais trop épais pour être un jus d'orange.

Je goûtais le breuvage, pris quelques secondes pour analyser le goût - frais et sucré - avant de décider que c'était certainement la meilleure boisson qu'il m'ait jamais été donnée de boire.

Alors que je me délectais de mon jus de citrouille - car c'était sans aucun de doute de la citrouille - l'agitation du bar monta d'un cran. Je me retournai pour voir ce que provoquait une telle effervescence. Un sorcier de haute taille, à la barbe et aux cheveux argenté portant sur son nez aquilin une paire de lunettes demi-lune, venait de faire son entré dans le bar.

Comme s'il n'avait pas remarqué les chuchotements admiratifs et les regards empreints de respect qui se posaient sur lui, il salua une connaissance et se dirigea d'un pas lent et assuré vers le bar.

Il s'installa sur un tabouret à côté du mien et me salua en vrillant son regard bleu cristallin sur moi.

-Bonjour Albus, dis-je le plus sérieusement du monde. J'avais pris le parti de l'appeler par son prénom. J'étais l'unique héritière de la prestigieuse famille Salem après tout, il était hors de question que je laisse entendre à ce sorcier, aussi puissant et connu soit-il, que je lui étais inférieure.

Il me sourit, comme pour m'assurer que mon manque de respect ne le dérangeait pas.

-Miss Salem, c'est un réel plaisir de faire votre connaissance.

J'avalais de travers en entendant mon vrai nom, censé rester secret. Comment diable était-il au courant ?

Devinant certainement que je m'apprêtais lui poser la question, il me fit signe de me taire en m'expliquant que ce n'était pas encore le moment des questions. J'eu la désagréable impression d'être traité comme une petite fille à qui l'on apprenait la discrétion. Cela ne me plu pas du tout. J'avais peut-être le corps d'une fillette de douze ans, mais je restais au fond de moi une jeune fille de seize ans.

-Que voulez-vous ? Vous n'êtes pas ici pour me présenter vos hommages, n'est-ce pas ? grinçais-je.

Il sourit de nouveau - ne savait-il faire que ça ?

-Vous avez tout à fait raison Miss. Je suis ici pour vous proposer un marché.

Malgré toutes mes bonnes intentions de rester impassible, ses propos piquèrent ma curiosité. Je me détournais de la contemplation de mon verre pour le regarder droit dans les yeux, l'invitant à poursuivre.

-Vous êtes une personne très précieuse, certainement très puissante et qui aspire à un anonymat protecteur. Sans cela, certaines personnes n'auraient aucun scrupule à vous utiliser pour arriver à leurs fins, sans parler de ceux qui veulent votre mort. Vous admettrez que votre anonymat devient vital. Je vous propose de vous prendre sous ma protection et de vous initier à la magie si particulière dont vous avez hérité. Je veillerai à ce que vous soyez en sécurité tout au long de votre apprentissage.

La dernière des SalemOù les histoires vivent. Découvrez maintenant