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Mes sanglots continuaient de résonner dans la nuit obscure, entrecoupés de tremblements qui secouaient mon corps sans relâche.

J'étais en état de choc. Jamais auparavant je n'avais été confrontée à une telle détresse.

Toujours agrippée au prince, je ne réalisais ni la proximité troublante qui nous liait en cet instant, ni l'embarras qu'une telle étreinte pouvait engendrer.

Mon esprit ne fonctionnait plus selon les règles habituelles de la raison et est incapable d'analyser la situation avec recul.

Il n'y avait plus que cette peur, ces spasmes incontrôlés qui témoignaient du traumatisme que je venais de subir.

Puis, dans ce chaos, je sentis la main du prince se poser contre le bas de mon dos.

Un geste hésitant avec une sorte de tentative maladroite de réconfort.

Pourtant, cette caresse discrète n'apaisa en rien la tempête qui faisait rage en moi. Rien ne pouvait effacer le spectre de ce cauchemar encore trop proche.

Sa voix s'éleva alors.

Lui : C'est fini. Plus rien ne t'arrivera...

Mon souffle se suspendit.

Un instant, je crus pouvoir me raccrocher à ces quelques mots. Voulais-je vraiment y croire ?

L'illusion d'une sécurité retrouvée était tentante, mais le tumulte en moi refusait de se dissiper aussi aisément.

Lentement, encore secouée par mes pleurs, je me détachai de lui.

Son regard ne cilla pas.

Il restait là, immobile, les traits figés dans cette impassibilité qui le caractérisait si bien.

Il m'observait silencieusement , mais son expression demeurait indéchiffrable.

Qu'éprouvait-il, à cet instant précis ? De la lassitude ? De l'irritation ? De la peur, peut-être ?

Je n'en avais aucune idée.

Puis, il abaissa légèrement son regard et l'ancrait sur mon cou.

Par réflexe, ma main vint effleurer la plaie, et une grimace tordit aussitôt mes traits lorsque je sentis la brûlure de la blessure s'éveiller sous mon toucher.

Lui : Ne touche pas. Elle ne doit pas s'infecter !

D'un geste ferme mais délicat, il éloigna ma main de la blessure.

Je le laissai faire, mon regard accroché au sien. Ma respiration était toujours hachée et des hoquets incontrôlables me secouaient encore, mais je tentais de retrouver un semblant de contrôle.

Puis, il planta de nouveau ses yeux dans les miens.

Lui: Tu vas bien ?

Je demeurai figée.

Je ne m'attendais pas à cette question.

Mon esprit, encore embourbé dans le chaos de mes émotions, mit quelques secondes à en saisir le sens. Allais-je bien ?

Évidemment que non.

LE PRINCE ET LA CHRÉTIENNEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant