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Je continue à pleurer auprès du prince, incapable de réaliser pleinement la gravité de mes actes. La situation me traumatise et je suis profondément troublé par ce qui vient de se passer. Jamais auparavant n'ai-je vécu une expérience aussi traumatisante, et je remercie le divin de nous avoir libérés de cette situation.

Je ne cesserai de louer le nom de Dieu dans ma vie. Je me rends compte que j'ai frôlé la mort et cela me remplit d'un sentiment de soulagement. J'aurais été extrêmement bouleversé si quelque chose était arrivé au prince. Le roi me l'a confié, même si je suis fragile, et je suis convaincu que mon Dieu ne fait rien par hasard.

Il se trouve que si je n'étais pas avec le prince, il aurait pu être tué. Cette pensée me traumatise encore davantage.

Je sens les mains du prince se poser sur mon dos.

Arole: C'est... c'est terminé maintenant, n'aie plus peur.

La peur est toujours présente et je sais que je repenserai à cet événement dans les jours à venir.

Après avoir retrouvé un certain calme, je finis par me détacher du prince. Je réalise alors que j'ai pleuré dans ses bras et je ne sais pas comment expliquer cette situation embarrassante.

Et son regard... j'ai l'impression qu'il a de la compassion pour moi ou qu'il se sent coupable de m'avoir impliqué dans cette situation. Je baisse les yeux et essaie de me reprendre. Maintenant que nous sommes seuls sur cette autoroute, que devrions-nous faire ? Nous avons essayé de sauver une personne que nous pensions vulnérable, mais qui s'est révélée immorale. Pensez-vous que les autres personnes voudront également nous aider ?

Arole: Ça va ?

Il me demande si je vais bien. Est-il réellement inquiet pour moi ? Je peine à imaginer que le prince puisse s'inquiéter pour moi, alors qu'il m'a répété maintes fois qu'il me détestait.

Crois tu toujours qu'il te déteste après t'avoir protégé tout à l'heure ?

Seigneur, c'est toi qui nous a protégés ce soir... Bon, le prince m'a un peu sauvé. Est-ce que cela signifie qu'il a arrêté de me détester maintenant ?

J'hoche la tête. Il semblait sur le point de dire quelque chose, mais se retient. Il abandonne alors et tente d'arrêter des voitures qui passent, mais personne ne veut s'arrêter.

Mes jambes tremblent, alors je m'assois par terre et j'attends que Dieu nous aide une fois de plus. J'ai très peur d'être encore ici. Et si les bandits revenaient ? Je regarde autour de moi.

Je vois Monsieur Arole s'éloigner pour essayer de trouver de l'aide. Je me lève rapidement et marche près de lui.

Arole: Assieds-toi, je reviens ! Il faut que je trouve de l'aide !

Je secoue la tête. Pourquoi veut-il me laisser seule ici après tout ce qui vient de se passer ? Et s'il me laisse et s'en va ? Vais-je passer la nuit toute seule ici ? Hors de question, surtout que c'est en partie la faute du prince si nous sommes dans cette situation.

Arole: Je ne te laisserai pas, ne t'inquiète pas.

Moi: Je préfère rester près de vous, monsieur... J'ai vraiment peur.

Son regard change soudainement et j'ai l'impression de voir une profonde tristesse. Je ne sais pas si ce sont mes émotions qui me font voir le prince sous tous ses aspects, mais je le vois comme un prince triste.

Il ne dit rien et je le suis de près. Nous avons vraiment tout perdu ce soir, que ce soit ma valise ou mon téléphone.

Mon téléphone...

Je me rappelle que j'avais rangé mon téléphone dans ma poche lorsque j'étais dans la voiture. Je vérifie s'il est bien là et loué soit Dieu, j'ai mon téléphone avec moi.

Moi: Monsieur ...j'ai toujours mon téléphone.

Il se retourne vers moi. Un sentiment d'espoir grandit dans mon cœur. Dieu a toujours une solution pour ses enfants, et aujourd'hui je réalise à quel point Dieu ne nous met pas dans des épreuves sans déjà avoir la solution.

Moi: Vous pourriez solliciter de l'assistance depuis le palais, je vous prie.

Il s'empare de mon téléphone et compose un numéro. Un sourire renaît sur mes lèvres, malgré le traumatisme qui persiste en moi. Au moins, nous allons bientôt pouvoir quitter cet endroit déconcertant.

Le prince a appelé quelques gardes du palais afin qu'ils viennent à notre secours. Il leur a également enjoint de garder le silence quant à la récente situation. Je m'interroge sur cette volonté de dissimuler la vérité à ses propres parents. Ne serait-il pas plus avisé pour le roi et la reine de lancer une enquête en vue de retrouver ces agresseurs ?

Après avoir raccroché, il se tourne vers moi d'un air résolu.

Lui: Nous devrons patienter quelques heures avant que mes hommes n'arrivent.

Un soupir m'échappe, quelques heures supplémentaires à attendre ? L'angoisse monte en moi et je lutte contre l'envie de fondre en larmes. Attendre encore, alors que l'ombre de ces malfrats plane sur nos têtes. Je scrute les environs, craignant leur retour.

Arole: Nous attendrons ensemble.

Avais-je vraiment le choix ?

Il m'invite à m'asseoir à ses côtés, à même le sol. Je le suis, observant chacun de ses gestes avec attention. Une appréhension profonde m'envahit. Je m'abandonne alors à la prière, implorant le Seigneur de continuer à nous protéger jusqu'à l'arrivée des gardes salvateurs.

Le prince demeure silencieux à mes côtés, plongé dans ses pensées. Je perçois dans son attitude une profonde réflexion. Peut-être ressent-il une part de culpabilité pour ce qui nous est advenu. Cependant, une pensée m'effleure : peut-être ai-je sous-estimé le prince et ses nobles valeurs, faisant fi des jugements passés.

En portant assistance à cette femme en détresse, il a accompli un geste extraordinaire, à saluer et à admirer. Seul mon reflet lui rappelle l'ombre de son ancienne flamme. En vérité, le prince est un homme au cœur généreux, bien au-delà de ma présence à ses côtés.

Il relève les yeux vers moi, nos regards se croisent fugacement. Je détourne aussitôt les yeux, cherchant à chasser les pensées qui m'assaillent.

Seigneur, je t'en prie, empêche ces bandits de revenir. J'ai déjà subi bien assez de traumatismes aujourd'hui, leur retour serait l'ultime coup du sort. En un instant, j'ai cru que ma vie touchait à sa fin, que je ne reverrais plus jamais les miens. Heureusement, j'ai toujours écouté les messages du Saint-Esprit qui me dissuadaient de conserver de l'argent liquide sur moi. Mon habitude de déposer mes fonds à la banque a été salvatrice. Grâce à cet égard envers Dieu, je n'ai pas tout perdu.

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A suivre !

le prince et la chrétienne [TERMINÉ] ( RÉÉCRITURE )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant