Chapitre 16

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PDV Maureen

Le cœur lourd, je rejoignis mon fiancé sur le quai parce que Terminator voulait qu'on fasse une balade en mer sur un hors-bord board et franchement de la vitesse, c'était tout ce que j'avais besoin en ce moment. Je le trouvai couché sur le petit bateau, les bras croisés derrière sa tête en regardant le ciel, plus beau que jamais.

Me voyant arriver, il détacha l'une des deux cordes accrochées au quai et alluma le moteur. Je montai précipitamment sans même me soucier de lui et dès qu'il détacha la seconde corde, je démarrai l'engin et si je n'étais pas aussi mal, j'aurais ri parce qu'il faillit se casser la gueule.

"Wow tu peux bien me dire ce qui t'arrive au juste ?!"

"Rien j'ai juste envie de prendre du recul !"

"Qu'est-ce qu'il se passe ?"

"Rien je te dis ! Tu peux la fermer ?!"

Le bateau s'éloignait du rivage à une vitesse fulgurante, le vent emmêlait mes cheveux et me frappait au visage comme de petites gifles que j'avais amplement mérité. Même si c'était lui qui ait commencé tout ça, j'ai accepté de jouer le jeu et il était maintenant trop tard pour les remords. Tomàs se mit à mes côtés et me dévisagea avec incompréhension et intensité. Non pas ce regard là !

"Maintenant tu vas m'expliquer ce qui se passe."

Je ne répondis pas, concentrée sur le chemin.

"Maureen."

Aucune réponse.

"Maureen !"

Mais merde !

"En fait j'avais oublié !"

"Oublié quoi ?"

"J'avais oublié ce que c'était d'avoir une mère ! Avouai-je, ma mère est morte à mes 16ans et j'avais oublié ce que c'était d'avoir une mère qui t'aime et te prépare le petit déjeuner, te dit « oh on pourrait venir voir un jour » et tu dis « non c'est nous qui allons venir » ! Tu as de la chance d'avoir ça, et tu as Louisa et moi je viens tout faire foirer !"

"Non tu n'as rien foiré, dit-il, je t'ai forcé et on avait un accord tu te rappelles ?"

Mais je m'en fous de ton accord de merde !

PDV Tom

Mais qu'est-ce qu'elle lui prenait ? Je doutais qu'elle avait dû avoir une enfance difficile comme le mien mais ce n'était pas une raison de revenir sur ce qu'on avais discuté. Ça se voyait qu'elle s'en voulait de mentir et moi aussi d'ailleurs mais le mal était déjà et on ne pouvait que continuer.

"Ta famille et tes amis t'adorent ! Tu le sais ? Disait-elle, tu le sais ?"

Quoi ?

"Oui bien sûr !"

"Et tu vas quand même leur faire subir ça ?"

"Ils n'en sauront rien !"

"Comment tu peux en être sûr ?!"

"Parce que tu l'as dit toi-même !"

"Pourquoi tu m'écoutes maintenant alors que tu ne le faisais jamais ?!"

Elle lâcha le volant et se tint la tête avec les deux mains en paniquant. Instinctivement j'attrapai le volant pour éviter un accident, mais elle avait perdu la tête ou quoi ? Je ne l'avais jamais vu comme ça et ce n'était pas réjouissant de la voir dans cet état.

"Oh mon Dieu si Décember et les autre l'apprennent ! S'exclama t-elle, si Sabrina l'apprend elle va faire une attaque !"

"Tout ira bien, calme toi !"

Je vis une grande bouée rouge au milieu de notre trajectoire et je le déviai rapidement en manquant de nous faire tomber dans l'eau. Merde ! On l'avait échappé belle, moins un et on y passait tous les deux. Franchement c'était une très mauvaise idée cette balade en hors-bord. Ces coups foireux, c'était tout moi ça !

"Honnêtement je ne vois pas comment conduire un hors-bord pourrait t'aider à calmer ta frustration !"

Aucune réponse.

"Oh maintenant tu décides de te taire, je..."

Je me tournai vers elle. Personne.

Oh putain ! Elle n'était vraiment plus là !
Au loin, une silhouette bougeait frénétiquement dans l'eau et mon cœur se serra durement en reconnaissant la chemise jaune de ma fiancée. Merde elle ne savait pas nager !

Je fis rapidement demi-tour et arrivai juste à sa hauteur en arrêtant le moteur alors qu'elle cherchait désespérément à remonter à la surface. Mon cœur n'avait jamais congé aussi fort à cause de la peur que j'éprouvais en ce moment.

Elle finit par s'accrocher à la grande bouée rouge et essaya de reprendre son souffle. Elle tremblait si fort que l'eau bougeait à son rythme.

"Attrape ma main !" Je tendis ma main vers elle.

Après quelques longues minutes à essayer d'attraper ma main, elle y arriva quand même et avec toute la force que j'avais, même si elle n'était pas si lourde que ça, je la remontai et automatiquement je la portai comme une princesse jusque dans le bateau. Je la déposai et cherchai une serviette dans mon sac. C'était pour au cas où et ça avait servi finalement.

"Mais qu'est -ce qui t'a pris de faire ça ?! Je m'exclamai, tu aurais pu te tuer ! N'oublie pas que tu es enceinte bon sang !"

"Et bien..., sa voix  trembla, tu as vi..viré de bord et tu.. tu m'as fait tomber.."

Même au bord de l'hypothermie, elle restait toujours aussi sauvage. Ça m'aurait amusé si je n'étais pas aussi inquiet. J'enroulai la grande serviette à ses épaules et me tournai vers elle.
Elle est magnifique mais inconsciente ! Très suicidaire !

Cette femme était très mauvaise pour ma tension artérielle.

"Et bien maintenant tu me laisse piloter d'accord ?"

Elle secoua faiblement la tête "D'ac..d'accord je ne le f..ferais plus.."

Je soupirai puis je m'assis à ses côtés, collé à elle plutôt. Je la pris dans mes bras et l'emprisonnai en frottant énergiquement ses bras afin de lui procurer une certaine chaleur. Hésitante, elle se colla encore plus et se blottit contre moi. Son toucher me fit perdre la tête, c'était comme un simple geste venant d'elle me faisait frissonner. J'avais tellement envie de l'embrasser, la consoler, la réchauffer de toutes les manières possibles.

Je relevai son visage avec mes doigts et mes yeux s'assombrirent en voyant ces magnifiques yeux scintillants malgré l'accident de tout à l'heure. Ne supportant plus, je pressai avidement mes lèvres aux siennes et j'eus soudainement envie de plus, merde !

Ses lèvres bougeaient innocemment contre les miennes et j'approfondis ce baiser en mettant ma main sur sa nuque.
Après quelques secondes, je me détachai d'elle et l'image de ses lèvres gonflées et ses yeux luisants de désir me fit penser à des choses qu'elle ne devrait absolument pas savoir. Cette splendeur n'était pas humaine.

"Pour me faire pardonner, je t'invite à dîner et pas de mais."

Elle hocha légèrement la tête et se blottit à nouveau contre moi en serrant mon avant-bras de sa petite main.

Ce n'était pas censé se passer comme ça mais c'était inévitable. Je m'étais attaché à elle et même plus, je ne savais pas. Peut-être parce qu'elle me faisait ressentir les mêmes sensations que mon amour disparu mais en plus fortes, plus violentes, plus vivantes.

Cette histoire de mariage allait me conduire à ma perte !

Fake MarriageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant