Le garçon s'éloigna en direction de la porte. Elle hésita une seconde avant de le suivre. Arrivés devant, ils l'ouvrirent ; elle n'était pas fermée. Ils longèrent le couloir sur lequel elle donnait et parvinrent à un long escalier en spirale. Il leur fallu un moment pour en arriver au sommet. Le palier donnait sur une autre porte, plus petite, qui n'était pas fermée non plus. Ils entrèrent.
Il y avait une petite pièce, basse de plafond, qui donnait directement sur une autre, plus grande et haute. Ils avancèrent timidement avant de se figer en entendant une voix.
- Je suis désolé, ma Dame.
C'était un chuchotement. Ils aperçurent près une grande fenêtre un fauteuil dans lequel était installée la fillette. Devant, l'homme de la salle des halos se tenait, la tête baissée et un genou à terre.
- Mon temps est écoulé.
Son médaillon pendait à son cou, presque terne, déjà. Une ombre douloureuse passa sur le visage de la petite. Il la vit et pencha la tête.
- Je...
Il ne put aller plus loin, sa voix mourut. Elle se laissa glisser du fauteuil trop grand pour elle et s'approcha de lui. Elle posa ses mains frêles au-dessus de ses tempes et son front contre le sien.
- Je sais, fit-elle doucement. Tout va bien.
Ils restèrent un long moment ainsi, les yeux fermés, sans bouger, perdus dans une douleur lointaine. Il finit par s'écarter et se leva lentement. Elle le regarda, une main dans la sienne. Il la pressa doucement.
- Je dois y aller.
Elle hocha tristement la tête, les yeux clos, et le lâcha. Son bras retomba contre son flanc tandis qu'il passait devant les deux enfants. La jeune fille vit à son regard déjà légèrement absent qu'il allait rejoindre les passagers endormis du train. Il sortit, et ses pas résonnèrent un instant à travers le battant qu'il avait refermé derrière lui.
La petite s'était tournée vers la fenêtre et contemplait l'or de la lumière qui s'en écoulait se noyer dans l'obscurité, un peu plus loin. Ils se trouvaient au sommet de la tour qui surplombait la citadelle.
Finalement, elle les appela.
- Vous pouvez approcher.
La jeune fille sursauta, se sentant coupable d'avoir assisté à une scène qu'elle n'aurait pas dû voir. Ils firent quelques pas, entrant dans la grande pièce. Une main posée sur le rebord de la fenêtre, la fillette les observait. La tristesse avait laissé sa place à une expression mélancolique sur son visage, mais elle ne paraissait pas contrariée de leur intrusion. La jeune fille vit du coin de l'œil le garçon s'incliner et effectua une révérence maladroite. Se relevant, elle vit l'enfant s'approcher doucement d'elle. Elle fixait son cou.
- Tu n'as pas de lueur,murmura-t-elle d'un ton étrange.
Elle ne semblait s'adresser à personne. Lorsque ses yeux remontèrent, ils croisèrent ceux de la jeune fille. Elle se tourna alors vers le garçon et lui sourit.
- Pourrais-tu nous laisser ?
Il hocha la tête.
- Bien sûr.
Il s'éloigna vers la porte, glissant au passage quelques mots à la jeune fille.
- Je serai dans le Jardin.
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Phare
Short Story''Elle se détourna. Il l'attendait devant le commencement d'une route. Elle le rattrapa et le suivit sans un mot. Le chemin était peu large et montait vers la ville. Leurs pas résonnaient sur les pavés dans le silence. Des réverbères bordaient les t...