Les exterminer. Tous.

Chapitre 1.1

Cinq, je fais demi-tour.

Quatre, je cours.

Trois, je saute.

Deux, je me protège.

Un, je me mets à terre.

Zéro. L'explosion déverse son souffle sur son passage tandis que je suis protégé de justesse par un mur de brique.

Les cinq secondes de survie représentent le moyen le plus extrême d'échapper à une explosion. Je les ais apprises dès que j'ai commencé mon entrainement à l'agence.

Je suis une agent du P.F.M, qui signifie : Programme de Fin du Monde.

Nous sommes exactement 100 agents qui veillent à la destruction de la Terre dans la plus totale discrétion.

Je suis l'agent 3.8, ou du moins trente-huit. Je crois que je suis née sur la base. On me répète que depuis que j'ai quatre ans, je suis entraîné pour combattre le monde. Ce qui fait de moi l'un des agents les plus expérimentés sur le terrain face aux rebelles alors que je n'ai que 17 ans.

C'est ma section. L'extermination des rebelles. Mais il en existe tant d'autres. Les scientifiques, les Snipers, les combattants...

Dans ma section, nous sommes au nombre de trois. Nous sommes l'élite. Si l'on est peu, c'est que notre mission requiert beaucoup de discrétion, de force et d'un esprit logique sans faille.
En effet. C'est une section extrêmement difficile. Pour preuve, il y a encore un an nous étions quatre.
Le nom de notre ancienne coéquipière se trouve à présent sur le mur des disparus. Autrement appelé le mur des morts.

L'agent 0.1, le cerveau de cette agence, le grand manitou est également le chef de ma section. L'agent 6.4, est un homme d'une musculature impressionnante, il possède un esprit vif mais il est malheureusement très imbus de lui-même. Et puis il y a moi : Pas très impressionnante, mais discrète, rusée et je possède une souplesse sans égale. Je m'adapte à presque toutes les situations.

Je ne parle à personne, je ne suis plus très loquace ces dernières années. Je me concentre sur mes objectifs. Le reste est futile.Si quelqu'un à l'audace de m'adresser un mot, il aura l'impression de parler à un mur. Généralement, personne ne me pose la même question deux fois, même si elle reste sans réponse. Puisque d'une manière ou d'une autre je ne répondrais pas.

Ma mission du jour est finie. Il s'agissait de faire exploser une base de révolutionnaire dans le désert. je rentre alors à la base grâce à une montre qui permet d'utiliser la téléportation. J'arrive immédiatement dans la salle principale de notre Q.G.

Cette montre est un petit bijoux de technologie. Elle a été mise au point par la section scientifique. Elle contient énormément de fonctionnalité. Notamment la téléportation dont je viens de faire usage. J'arrive sous une vague d'applaudissements pour me féliciter de ma mission exécuté avec discrétion et succès. J'observe la foule autour de moi. Tout cela me paraît bien futile. Ils devraient tous être en train d'accomplir quelque chose et fêté une de mes victoire ne devrait pas en faire partie.

A l'aide de ma montre, je change de tenue avec une simple pression sur un bouton. Je transforme instantanément ma combinaison moulante et la perruque de cheveux court blond contre quelque chose de plus confortable à portée.

Des cheveux longs noirs et un simple jogging. C'est la forme que j'aborde lorsque je suis dans la base. Car je passe la plupart de mon temps à la salle de sport de notre agence.

Cependant, même à l'agence je ne prend jamais ma "vraie forme". Ou autrement dit : L'apparence que nous avons à la naissance.
Je ne me souviens plus vraiment à quoi je ressemble réellement.

Après être allée dans la salle de sport, j'apprends que je suis convoquée chez l'agent 0.1, celui qui a monté toute cette organisation.

Et je suis sûr qu'il a une missions à me confier. Je ne peux jamais rester plus de vingt quatre heures dans cette agence sans le voir me donner une quête.

J'entre quelques instants plus tard  dans une salle immense où le soleil est chassé et où les ombres ainsi que le silence sont les principaux invités.
Je connais trop bien cette salle. Et je m'y suis toujours sentit mal à l'aise.

J'attends les mains derrière le dos, poitrine bombée, bouche fermée, les  yeux grands ouverts et tout mes sens en éveils.
C'est alors que j'entends un petit « clic » comme si un mécanisme se mettait à fonctionner.

Sans réfléchir je fais un salto arrière pour éviter de justesse la lame tranchante qui arrivait vers moi.
Je me relève et reçois les applaudissement de l'agent 0.1 qui avait encore une fois monté un stratagème pour mettre ma réactivité à l'épreuve.
Il est assis sur son bureau. Plongé dans le noir. Les seuls néons bleus présent au plafond, permettent à peine de distinguer la silhouette de l'agent.

- Encore une fois, vous m'épatez agent 3.8! Dit-il avec admiration.
-Merci.
- J'ai une mission à vous confiez. Il prenait un ton plus solennel.
- Je m'en doutais. Je vous en pris, donnez-la moi.

Mon ton était plus froid.

- J'ai entendu dire, que des scientifiques extérieurs à notre agence auraient mis au point une nouvelle formule nucléaire, permettant d'éradiquer la moitié de la population mondiale.

Je reste la plus silencieuse possible.

- Ils se trouvent en France. Et je souhaite vous y envoyer. Vous vous glisserez dans la peau d'une lycéenne pour vous fondre dans la masse. Mais à la nuit tombée, vous devrez faire des explorations pour trouver la localisation de cette base scientifique.

Son ton à l'air plus sérieux que jamais.

- Je vous envoie à Paris. Il y a l'Elysée et un bon nombre d'ambassades. Et encore d'autre bâtiments politiques. Vous trouverez bien des informations.

Je comprenais tout ce que j'avais à faire. Ou du moins je le pensais.

- Je comptes sur vous agent 3.8!
-Bien.

Je me retourne et quitte la salle. Je passe dans un long couloir qui me mènent à un dortoir.
Celui-ci est remplis d'agent qui prennent du bon temps après leurs missions périlleuse. Ma chambre et la dernière. Elle se trouve au fond du couloir. Je met ma main dans la poche de mon jogging afin de trouver ma clé pour ouvrir la porte.

Lorsque la porte est fermée derrière moi, je lâche un long soupire que je ne pensais pas retenir.

Je retrouve deux lit face à moi. L'un d'eux prend la poussière depuis trop longtemps à présent.

Elle me manque terriblement. Je me sens soudain prise d'un sentiment de mélancolie et de solitude. Je m'assois sur mon lit et observe celui qui se trouve en face. Ca me rappelle tellement de souvenirs. Chaque sourire d'elle, chaque regard me revenaient en tête et me causait une douleur à la poitrine. Comme si mon coeur était transpercé de milles aiguilles.