Les exterminer. Tous.

Chapitre 1.3

Je prends les escaliers et descends les trois étages à grandes foulées. Parce que j'ai besoin de me défouler, de penser à autre chose que le fait que je m'apprête à aller au supermarché.

Durant ma descente, je croise au deuxième étage un de mes nouveaux voisins qui rentre chez lui. C'est un jeune homme. Une vingtaine d'années sûrement, tiré à quatres épingle dans son costume.

- Bonjour Mademoiselle. Vous êtes une nouvelle voisine ? me demande-t-il.

Je retourne la tête vers lui en me stoppant sur une marche. Il hausse un sourcil. Ses yeux bruns me scrutent de toutes parts.

- Oui je viens d'emménager au troisième.

Je n'ai le temps de descendre qu'une marche avant qu'il ne continue la discussion.

- C'est bizarre je n'ai vu, ni entendu aucun déménagement dans la cage d'escalier.

Merde. Trouves une excuse.

- L'agent immobilier ne m'avait pas menti. C'est vraiment bien isolé ! Réponds-je d'un air faussement enjoué.

Le regard du jeune homme semble rester perplexe. Je dois mettre fin à cette discussion.

- Je suis désolée mais je suis attendu.

Je lui lance cette dernière phrase froidement et le laisse sans voix sur son palier. Je continue enfin ma descente effrénée dans les escaliers.

Arrivée à l'extérieur, je regarde le magnifique ciel bleu qui se présente devant moi. Nous sommes début septembre c'est encore l'été ce qui explique qu'il soit très ensoleillé malgré quelques nuages sournois.

En parcourant les rues, j'observe la beauté des bâtisses et des routes pavées. Mes yeux s'arrêtent sur chaque réverbère ornementé et sur chaque arbre planté. Paris. La plus charmante ville du monde avec son arc de triomphe et ses champs Elysées. J'ai lu des livres sur cette ville dans la bibliothèque de la base. Et je peux enfin la contempler de mes propres yeux. Ah ! Quel bonheur ! Au moins je ne serai pas obligé d'apprendre la langue française, vu que c'est ma langue natale et celle utilisée à l'agence. Bien que nous soyons obligés d'apprendre plusieurs langues dès notre plus jeune âge tel que l'anglais, le mandarin, l'espagnol et j'en passe.

Je regarde autour de moi les pancartes qui me guident vers les supérettes. Malheureusement au centre ville il est compliqué de trouver ce qu'il me convient. Je prends donc le métro et après quarante-cinq minutes je me retrouve dans la périphérie. C'est ici que se situent les grandes surfaces.

Tu y es ma grande. Fonds-toi dans la masse.

J'entre alors dans un énorme bâtiment et commence à vagabonder dans les rayons.

C'est incroyable tout ce qu'il peut y avoir ici. Des vêtements, des jeux vidéo, des DVD, de la nourriture et des produits de beauté.Je ne suis jamais allée dans une grande surface. Tout ce que je sais, je l'ai lu. Mais vivre, c'est tout autre chose.

Je reste bloqué devant les allées pleines de nourriture. Comme je ne sais absolument pas cuisiner, étant donné que j'ai refusé l'option cuisine à la base, je cherche des choses faciles à faire cuire au micro-onde. Je trouve rapidement ce qu'il me faut et glisse tout ça dans un caddie.

Quand mes achats de nourritures sont finis, je pars dans le rayon « vidéo » et regarde tous les choix qui s'offrent à moi. Je me doute bien que la télévision ne doit pas être ultra perfectionnée comme à la base donc il me faut bien quelque chose à regarder le soir. Je choisis alors quelques films qui m'ont l'air vraiment super. Certains parlent d'aventures, d'autres d'amour et enfin ceux qui font peur. Je ne suis pas sûr d'avoir réellement le temps de regarder des films, mais si jamais ça peut toujours me servir pour me détendre.

J'observe le montant de 153€ euros s'afficher sur l'écran. Lorsque j'insère la carte magnétique dans le boîtier qui convient, j'espère de tout mon cœur que la carte possède assez d'argent. Je tape le code à quatre chiffres qui était inscrit derrière le mot de l'agent et attend.

Un temps qui me paraît durer une éternité.

Je remarque finalement avec surprise et soulagement que le paiement est accepté.

Il faudra que je pense à scanner la carte avec ma montre pour connaître le montant qu'elle représente. Je le ferai en rentrant.

💫⭐💫

Je suis rentré à mon appartement avec quelques difficultés en portant les sacs. Entre le métro, le bus et les six sac que j'avais à porter, je remercie énormément toutes les heures que j'ai passé à la salle de sport de la base. Heureusement que j'ai eu un entraînement d'espion de première classe.

Tu gères. Tu gères.

Je scanne immédiatement la carte magnétique. Un faisceau rouge se déplace de haut en bas sur cette carte bleue. Lorsque la lumière se rétracte à l'intérieur de ma montre, le cadran se transforme en écran rouge et le montant s'affiche.

C'est une blague ?

Il y a plus de cinq cents milles euros.

Impossible. Il doit y avoir un bug.

Je réitère l'opération et scanne à nouveau cette carte.Le même montant s'affiche.

Incroyable.

J'ai finalement mangé devant la télé avant d'aller me coucher. Je dois dormir un peu avant de partir en observation ce soir. En m'allongeant dans le lit, je prends réellement conscience de tout ce qu'il m'arrive. Ma vie entière est bouleversée, car ça y est. Mon entraînement va porter ses fruits. Une fois que j'aurais récupéré ses données, que l'arme de destruction nucléaire commencera à être fabriquée, je pourrais rentrer sur la base. Et enfin, le monde entier brûlera. Tout le monde mourra. Tous exterminer.

Si on m'avait dit il y a un an ce qu'il se serait passé cette année, je ne l'aurais jamais cru.

2.6 ... Toi qui étais avec moi depuis toute petite. Toi avec qui je rigolais, avec qui je faisais mes missions... Si tu étais toujours là... Aurions-nous fait cette mission ensemble ?