J'étais tueur à gage. Enfin jeune tueur à gage. Je sortais tout juste de l'école. Ce n'était pas une réelle école simplement j'apprenais auprès de mon maître. Aujourd'hui c'était mon premier jour seul. J'avais déjà tué en compagnie de mon professeur mais à présent je pouvais le faire sans chaperon.
Ma première mission m'avait été donné par une adolescente pourrie gâtée à qui son père avait coupé les vivres. Elle voulait sa mort pour toucher l'héritage. Le coup classique si vous voulez mon avis. Ça faisait plusieurs jours que je le suivais pour trouver le moment propice pour le tuer.
Ma proie entra dans son immeuble, la partie pouvait commencer. Je contournais le bâtiment afin d'accéder à la porte de service. Parfait. Un camion de provisions pour le restaurant était en plein déchargement. Avec ma tenue de groom je passerais inaperçu. J'attrapais une cagette de carottes et entra. Dans les cuisines la chaleur était étouffante combinée à la pression que j'avais sur les épaules je ne pouvais m'empêcher de transpirer.
Une caméra. Je baissais alors la tête et me dirigea vers le frigo pour y poser ma marchandise. Quelqu'un m'arrêta pour me demander ce que je faisais là. J'expliquais alors que je souhaitais juste aider mais que je retournais à mon poste. Le commis me laissa partir non sans me jeter un regard suspicieux. Je devais faire attention, personne ne devait me repérer.
En sortant des cuisines j'atterris dans le hall de l'immeuble. Il était vraiment imposant, tout de marbre et de dorures. Ces petits cons ne s'embêtaient pas le moins du monde. Je me souvenais quand je vivais dans la rue, les gens qui m'ignoraient en faisant semblant de ne pas me voir ou pire les regards compatissants de ceux qui avaient tout. Bref. Ceci était de l'histoire ancienne.
À ma droite se trouvait l'entrée du restaurant qui avait déjà une file d'attente jusqu'à l'extérieur du bâtiment alors qu'il n'était même pas encore 19h. À ma gauche se trouvait l'accueil de l'immeuble et encore après l'ascenseur pour accéder aux appartements. Cette porte était mon objectif. Je bombais alors le torse, laissa mes bras le long du corps et passa devant l'accueil comme si tout était normal mais ça ne l'était pas.
"Excusez moi."
Je me sentis me raidir rapidement. J'étais qu'au début de ma mission je ne pouvais pas dès le début me faire prendre. D'un geste fluide j'abaissais la casquette de mon uniforme devant mes yeux pour être le moins reconnaissable possible. Mon interlocuteur reprit:
"Il faut apporter son repas à l'appartement 305C au dernier étage."
D'un mouvement bref de la tête j'acquiesçais. Mon interlocuteur me regarda encore attentivement avant de faire glisser le chariot dans ma direction.
"Dépêchez vous il n'aime pas attendre."
Sans me faire prier je pris le chariot et le poussa vers l'ascenseur. J'appuyais sur le bouton et les portes s'ouvrirent aussitôt. Mon doigt effleura a peine le bouton de l'étage correspondant que le chariot et moi même nous nous mîmes à monter à l'étage de la victime. J'étais désolée pour le monsieur de l'appartement 305C mais il n'aura jamais son dîner j'avais des choses plus importantes à régler.
Je tâtais mon uniforme pour vérifier que j'avais bien mes armes. Je ne devrais normalement pas en avoir besoin mais mieux vallait être prudent. La montée était longue, mes mains commençaient à trembler. Je devais me calmer j'étais un tueur à gage bon sang ! Alors que j'inspirais et expirais plusieurs fois pour me détendre les portes s'ouvrirent. Je tirais le chariot avec moi dans l'énorme appartement de mon paquet de biftons ambulant.
Son appartement était gigantesque, l'ascenseur s'ouvrait directement dans le salon de l'autre idiot. Il avait une énorme baie vitrée qui donnée sur une terrasse et une piscine a débordement qui elle même donnait sur la ville. C'était injuste. Je posais le chariot au milieu de la pièce et sorti mon portable. Dessus j'avais le plan de l'immeuble et surtout de son appartement. Avec je repérais rapidement la salle de bain et apperçus le futur cadavre prendre son bain en chantonnant un tube de la jeune Katy Perry. Il chantait ridiculement faux. En silence je m'approchais et attrapa le sèche cheveux sur la coiffeuse. Mon plan était parfait et infaillible. Un homicide a la Claude François. Personne ne penserait a un meurtre, cela serait un simple accident ou au pire un suicide. La gamine pourra faussement pleurer son défunt père sans se soucier de la police et moi j'aurais ma première paye.
Alors qu'il se savonnait les bras en entamant le refrain de California girl je jetais le sèche cheveux dans la baignoire en affichant un sourire mauvais. Il allait tressauter, convulser et mourir ! J'allais pouvoir m'acheter pleins d'armes avec cette entrée d'argent et tuer encore pleins de gens et avoir encore de l'argent et encore des armes et ainsi de suite. J'étais un génie.
Cependant rien ne se produisit. Le vieux arrêta de chanter en regardant le sèche cheveux dans la baignoire. Il se tourna vers moi sans comprendre. Moi même je ne comprenais pas, il aurait dû mourir électrocuté. Mon plan était parfait.
"On vous a jamais dit de brancher les appareils pour tuer quelqu'un par électrocution ?"
Finalement mon plan n'était pas aussi parfait que ça. Quel idiot !
Sans réfléchir une seconde de plus j'attrapais le cordon électrique du sèche cheveux et entrepris de l'étrangler avec. Cependant le bougre était gros et avec son poids il réussit à me faire glisser dans la baignoire avec lui. Mon uniforme s'en trouva trempé. Il essaya de me mettre la tête sous l'eau sans succès. Plus gros mais pas plus fort. Je lui tapais sur le crâne pour essayer de l'étourdir mais rien n'y faisait. Cette andouille se mit même à crier à l'aide j'étais définitivement mal parti. C'est là que je sorti mon couteau qui se trouvait dans ma manche et lui planta dans la carotide. Il n'en fallu pas plus pour qu'il s'étouffe et meurt. Sa tête se posa sur le rebord de la baignoire le couteau à moitié dans l'eau qui devenait de plus en plus rouge. Le regard vitreux du vieux riche ne pouvait s'empêcher de me fixer. J'étais presque mal a l'aise. Mon plan si parfait avait échoué mais au moins l'autre était mort et je ne m'étais pas fait repérer.
"Patron tout va bien ?"
Merde.
Je me levais d'un bond et sorti de la baignoire. Je devais trouver une planque et vite ! Mon regard fit le tour de la pièce et repéra un placard. Je l'ouvris et me mis dedans juste à temps. La porte de la salle de bain s'ouvrit et deux gorilles entrèrent. Ils se figèrent devant la scène puis l'un d'eux se ressaisit et souleva la tête de son patron.
"Appelle du renfort et fait le tour du bâtiment, ce fumier ne doit pas être loin."
L'autre hocha la tête et sorti précipitamment. C'était ma seul chance de sortir. S'il était seul c'était plus simple pour moi de l'abattre et de fuir.
Le gorille regarda autour de lui et fut attirer par le sol. En effet on pouvait y voir de grandes traces d'eau qui se dirigeait vers le placard où je me cachais. D'un sourire de diable l'homme se releva et commença a s'approcher de mon refuge. Je sortais alors mon arme à feu de ma veste et vissa en vitesse le silencieux. C'était pas la peine d'attirer encore plus l'attention. Je prenais une grande inspiration et pointa l'arme sur la porte.
Le gorille s'arrêta devant la porte et l'ouvrit. Dès que je vis un bout de son visage mon doigt pressa la gâchette. Le gorille regarda le flingue puis moi et encore le flingue. Seul un clic avait retenti. Le coup de feu n'était pas parti. L'eau de la baignoire avait enrayé le canon.
Bordel.
Alors que l'homme de main allait sortir son arme je tournais la mienne et lui asséna un violent coup de crosse sur le crâne. L'homme tomba au sol une marque sur son crâne chauve. Par réflexe je fis glisser mon couteau de mon autre manche dans la main et lui trancha la gorge. J'essuyais la lame sur la chemise du garde et la rangea dans ma manche. Rapidement je pris mon autre couteau sur mon autre victime pour en faire de même. Un filet de sang gicla de sa carotide. Je me releva d'un bond et sorti de la salle de bain.
Du coin de l'oeil je vis l'ascenseur s'ouvrir de nouveau avec l'autre armoire à glace accompagnait de quatre flics. Sans plus y réfléchir je courrais vers la terrasse pour m'échapper. C'était sans compter la baie vitrée préalablement mentionnée et actuellement oubliée que je me pris en plein visage. J'en tomba à la renverse et les cinq ennemis en restèrent quoi.
Putain.
Je me relevais d'un bond et l'ouvrit rapidement, une chance qu'elle n'était pas fermée j'avais l'air déjà suffisamment ridicule. Sur la terrasse je regardais rapidement autour de moi pour trouver une issue. Mes assaillants avaient retrouvé leurs esprits et s'étaient mis à ma poursuite. Je ne pouvais plus réfléchir je passais donc par dessus la balustrade. J'étais au 37ème étage. J'étais sûr de mourir.
Peut être que je pourrais éviter ce triste destin en atterrissant dans une charette de foin a la méthode Assassin's Creed. J'en doutais fort. Le destin me sourit cependant en stoppant ma chute trois étages plus bas en me permettant de tomber sur une nacelle. Elle servait aux employés pour réparer les infrastructures de l'immeuble. Les deux employés me fixèrent d'ailleurs.
J'étais étalé au sol, dans un uniforme de groom trempé d'eau et de sang et je venais de tomber du ciel. Rapidement je me mis sur mes deux pieds et sortis mes deux flingues de ma veste et les pointa sur eux. Ils n'avaient pas besoin de savoir qu'ils étaient enrayés. La peur leur fit comprendre de suite qu'ils devaient me descendre. Il ne nous fallut pas longtemps pour atteindre le sol mais déjà la police arrivait. Je sautais par dessus la nacelle, deux étages avant de nous poser au sol et entrepris de prendre mes jambes à mon coup.
Les poulets me suivaient et de près. Je tournais dans un coin de rue et fila droit devant un cul de sac. Cela ne m'empêcha cependant pas de grimper le grillage et de passer de l'autre côté. Le gros qui me poursuivait s'arrêta essoufflé.
Plus que quatre.
Je continuais de courir et tourna a un autre coin de rue. Je sortie un câble métallique muni de deux poids a chaque extrémité et le lança ras le sol. Le gorille et un flic se prirent les pieds dedans et tombèrent. Le câble s'était enroulé autour de leur cheville.
Plus que deux.
Je vis une échelle monter vers le toit d'un petit immeuble et la pris. Je grimpais aussi vite que possible et me trouva sur le toit. L'un des flics m'attrapa la cheville alors qu'il grimpait. Sans réfléchir je lui jeta un violent coup de pied au visage qui lui fit perdre l'équilibre. Ses mains glissèrent de l'échelle et il chuta. Son collègue derrière lui parvint a l'éviter et continua sa montée.
Et il n'en resta qu'un.
Je courrais encore mais arriva au bord du toit. J'étais trop haut pour sauter sans me blesser et l'autre toit était trop loin pour l'atteindre.
"Ne bougez plus ! Les mains en l'air !"
Je me retournais prudemment, les mains au-dessus de ma tête. Le dernier membre des forces de l'ordre pointait son arme sur moi le corps tremblant. Lui aussi devait être un novice. Malheureusement pour lui je ne faisais aucune exception.
En souriant je me laissa tomber en arrière. J'eus juste le temps de l'entendre crier et d'accourir au rebord. J'étais plus malin. D'une main je m'étais retenue aux briques rouge toutes poisseuses. Alors que le policier se pencha en avant j'attrapais son col de mon autre main et le bascula dans le vide. Le représentant de la loi tomba lourdement au sol et une marre d'un liquide rougeâtre commença a l'encadrer.
Mon plan était à l'origine si parfait.Le plus ironique dans cette histoire c'était que ma première mission ne devait comporter qu'un seul meurtre et que je venais de tuer quatre personnes. De plus il y avait une possibilité que je ne sois même pas payé.
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Les petits meurtres foireux
HumorTout était planifié à la seconde près. L'arme, l'endroit, l'arrivée, le moment propice, sa mort... Tout sauf ça.