Les toits de Shibuya.

J-5 avant le départ.

En général, je suis quelqu'un de très peu organisé. Je vis au jour le jour et ça me porte préjudice assez souvent. Néanmoins, c'est la vie que j'ai choisi et je préfère improviser sur le moment. Grâce à ça, je suis devenue débrouillarde et indépendante très tôt.
C'est aussi pour ça que quand la question du passeport périmé est venue en jeu, je savais que j'avais très peu de temps et très peu d'options devant moi. J'ai eu la chance d'être née dans une famille espagnole, où tout le monde se soutient et s'appelle très souvent. Et je me suis souvenue que mon grand père avait un ami au consulat espagnol. Ni une ni deux j'ai attrapé le téléphone, j'ai pris mes clopes et mon feu et je suis partie sur la terrasse pour l'appeler (et fumer ma clope).
Une fois l'appel terminé, j'avais deux options devant moi: soit je déclarait une demande pour un passeport d'urgence, valable pendant un an, soit je demandais un nouveau passeport au consulat espagnol.
Le passeport d'urgence était très cher, et ce n'était même pas sûr que je puisse l'avoir à temps. Je suis donc partie au consulat de Bordeaux.
Et j'ai failli les tuer.
"Non mais c'est pas possible vous êtes pas inscrite à ce consulat gnagnagna"

- d'accord bon et je dois aller où?

- alors si vous voulez nous on peut vous inscrire ici, c'est 40 euros et c'est fait en quelques minutes.

Je fis oui de la tête . Je n'avais pas le temps pour les futilités, j'ai donné toutes mes informations, et je suis partie m'asseoir. Après une heure et demie d'attente, je suis revenue vers la dame, parce qu'elle avait l'air d'avoir tout le temps du monde, ce qui n'était pas mon cas.
C'est donc au bout de deux heures que je suis ressortie du consulat, dépitée. Non seulement je n'avais pas pu faire l'inscription, mais en plus j'avais perdu une demi journée.
Et c'est à ce moment-là que ma bonne étoile s'est réveillée et à décidé qu'il était peut-être temps de m'aider à me sortir les doigts du cul.