- Non.
La gifle partit et toucha violemment sa cible, ce qui arracha une grimace de douleur à son destinataire.
La jeune femme se pencha sur son interlocuteur, attaché sur une chaise. Leur visage étaient si près qu’elle sentit le souffle chaud et saccadé de l’homme sur ses joues.
- Pourquoi cherchez-vous toujours à cacher la vérité même quand vos camarades vous ont trahis et oubliés hein ? Dit-elle en chuchotant.
- Je vous ai dit tout ce que je savais…
- Mais mon petit doigt me dit que vous en savez plus que vous ne voulez bien en dire.
Ariane savait qu’il ne parlerait pas et que cela ne servait à rien de continuer. L’homme détourna la tête, prêt à encaisser un nouveau coup au visage.
- Emmenez-le.
Sa voix résonna dans la grande salle vide. Les deux gardes qui étaient, jusqu’à présent rester derrière elle détachèrent l’homme et le traînèrent à l’extérieur.
Ariane sentait le regard brûlant plein de haine et de désespoir de l’homme emmené sur sa nuque. Elle se sentait mal, comme à chaque fois. Il fallait qu’elle sorte prendre l’air. Ce boulot… elle le détestait réellement.
Elle s’appuya sur une barrière, et se prit la tête dans les mains. La jeune femme aimait beaucoup cet endroit. Le son des vaguelettes venant lécher les bords de Saône l’apaisait.
Une explosion retentit, suivit d’un cri. C’était le signal pour elle de retourner travailler. A pas lourds, las, elle s’engagea dans un long couloir blanc où quelques personnes palabraient.
- Ariane.
Elle se retourna et soupira d’agacement. Qu’est-ce qu’il lui voulait encore celui-la…
- Martin… dit-elle en accompagnant son prénom d’un sourire qu’elle voulait chaleureux mais qui se transforma vite en grimace de dégoût. Qu’est-ce que tu veux ?
- Le directeur souhaite te voir, articula t-il narquoisement. Où étais-tu ? Cela fait dix minutes que je te cherche...
-Je…
Il lui coupa la parole.
- Tu étais ENCORE en train de PRENDRE L’AIR c’est ça, affirma t-il.
- Si tu le sais, pourquoi n’es tu pas venu me chercher à l’endroit où j’étais ?
- Oh par plaisir.
- Plaisir ?
- Oui. C’est un PLAISIR de te voir te faire engueuler par le directeur à cause de ton retard…
- J’aurais dû m’en douter…
Martin la regardait hautainement, et semblait s’amuser de la voir déstabilisée. Il était grand, costaud et ses cheveux étaient noir geai. On ne pouvait lire dans ses yeux aucune compassion, seulement moquerie, haine et colère.
Ariane s’impatientait et souhaitait fortement mettre fin à cette conversation inutile. Sans prendre congé de son interlocuteur, elle tourna les talons pour se rendre à la direction. Non mais pour qui se prenait-il ? Depuis qu’elle était arrivée, il était véritablement exécrable avec elle. Il l’insupportait au plus au point ; toujours à la rabaisser à la première occasion, à l’humilier… En plus, Ariane trouvait ses méthodes barbares… il n’aurait aucun scrupule à tuer une femme innocente devant son mari. (comme tous les gens qui travaillaient ici d’ailleurs). Bref, elle regrettait amèrement de s’être engagée dans cette « entreprise ».
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Double visage
ActionElle ne sait plus... Est-ce vraiment ce qu'elle veut faire ? Sa vie compte-t-elle plus que celle de milliers de personnes ? Ariane marche seule, un million de questions se bousculant dans sa tête... Soudain, une détonation survient, elle prise de v...