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Le soir même, lorsque nous allions frapper à la porte du garde-chasse, nous fûmes surpris de voir que tous les rideaux de la cabane étaient tirés.

— Hagrid, commença Harry.

— Oh, bonsoir. Je ne voudrais pas être impolie, mais je ne suis pas en état de vous recevoir aujourd'hui, désolé...

— On est au courant pour la pierre philosophale! Dit-on en chœur.

Hagrid était surpris. Il nous observa à tour de rôle, abasourdi.

— Ah...

Il s'effaça et nous laissa entrer. À l'intérieur, il faisait une chaleur étouffante. Bien qu'au-dehors la température fût clémente, un grand feu ronflait dans la cheminée. Hagrid prépara du thé et nous proposa des sandwiches à l'hermine, mais nous les refusâmes.

— On pense que Rogue veut la voler. Continua l'attrapeur de Gryffondor.

— Rogue? Bon sang! Vous n'allez pas encore me parler de lui?!

— Hagrid on sait qu'il veut la pierre mais on ne sait pas pourquoi.

— Rogue est l'un des professeurs qui protège la pierre, il n'a pas l'intention de la voler!

— Quoi?! M'écriais-je.

— Oui. Vous ne vous doutiez pas de ça, hein ? Lâcha Hagrid, beaucoup trop fier de nous avoir cloué le bec. Rogue a aidé à protéger la Pierre, alors, vous voyez bien qu'il n'a pas l'intention de la voler.

— Un instant, dit Harry. L'un des professeurs?

— Évidemment! Il n'y a pas que le chien qui protège la pierre, il doit y avoir des sortilèges, des pièges, des enchantements! Énuméra Hermione.

— C'est vrai. Une sacrée perte de temps. Enfin ça c'est mon avis, car personne ne passera devant Touffu! Targua-t-il. Personne ne sait comment faire à part moi et Dumbledore... j'aurais pas dû dire ça...

Je souris. Cela devenait une vraie manie chez lui!

Des bruits, similaires à des crépitements se firent entendre. Nous vîmes tous qu'Hagrid jetait des coup d'œil un peu trop insistant vers le feu. Nous suivîmes donc son regard.

— Hagrid! Qu'est-ce que c'est que ça ? S'exclama Harry.

Je savais déjà de quoi il s'agissait. Au cœur des flammes, sous la bouilloire, il y avait un gros œuf noir.

— Ça? dit Hagrid en se passant les doigts dans la barbe d'un geste un peu nerveux. C'est simplement un...

— Où est-ce que vous l'avez trouvé? Dit Weasley en s'accroupissant devant le feu pour examiner l'œuf. Vous avez dû le payer une fortune.

— Je l'ai gagné, dit Hagrid. Hier soir. J'étais allé boire un ou deux verres au village et j'ai joué aux cartes avec un client de passage. Pour tout vous dire, je crois qu'il n'était pas mécontent de s'en débarrasser.

— Sans doute que ces genres de choses doivent être encombrantes, lâchais-je essayant de faire comprendre l'énorme sous-entendus de cette phrase.

— Oui, sans doute.

—Et qu'est-ce que vous allez en faire quand il aura éclos ? interrogea Hermione.

— J'ai lu des choses là-dessus, répondit Hagrid en retirant un gros livre de sous son oreiller. J'ai trouvé ça à la bibliothèque. L'Elevage des dragons pour l'agrément ou le commerce. C'est un peu daté, bien sûr, mais tout y est. Il faut garder l'œuf dans le feu parce que, dans la nature, c'est leur mère qui leur souffle dessus, vous comprenez ? Et quand l' œuf a éclos, il faut donner au petit un seau de cognac mélangé à du sang de poulet toutes les demi-heures. Regardez, là, ils expliquent comment reconnaître les différents œufs. Le mien, c'est un Norvégien à crête. Une espèce rare.

Il semblait ravi, mais Hermione ne l'était pas du tout.

— Hagrid, votre cabane est en bois, fit-elle remarquer. Un dérapage, un seul, et votre maison se transformera en feu de camp.

Hagrid n'écoutait pas, cependant. Il remuait les braises en chantonnant.

Nous avions maintenant un nouveau sujet d'inquiétude: qu'arriverait-il à Hagrid si quelqu'un s'apercevait qu'il abritait dans sa cabane un dragon interdit ?

— Il est presque sorti, annonça-t-il.

L' œuf était posé sur la table. Il y avait de profondes crevasses dans la coquille et quelque chose remuait à l'intérieur avec un drôle de bruit, comme une sorte de claquement.
Nous nous assîmes autour de la table et observâmes l'œuf en retenant nôtre souffle.
Presque aussitôt, il y eut un craquement, la coquille s'ouvrit en deux et le bébé dragon s'avança sur la table d'une démarche pataude. Il n'était pas vraiment beau à voir. Je trouvai qu'il ressemblait à un vieux parapluie noir tout fripé. Ses ailes hérissées de pointes étaient énormes, comparées à son corps grêle d'un noir de jais. Il avait un long museau avec de grandes narines, des cornes naissantes et de gros yeux orange et globuleux. Le dragon éternua et de petites étincelles jaillirent de son museau.

— Il est magnifique, murmura Hagrid.

Il tendit la main pour le caresser, mais le dragon claqua des mâchoires en montrant de petits crocs pointus.

— Le brave petit, il a reconnu sa maman! J'ai décidé de l'appeler Norbert, dit Hagrid en regardant le dragon avec des yeux embués. Il me connaît bien, regardez. Norbert ! Norbert ! Où est maman ?

— Mais il est en plein délire là! M'exclamais-je, ahurie par la scène qui se jouait devant moi.

C'était officiel, nous venions de perdre Hagrid.

— Il faut combien de temps pour qu'un Norvégien a crête atteigne sa taille adulte ? demanda Hermione.

— À peu près deux semaines, si ce n'est même moins. Répondit Ron.

— Hagrid, dit Harry à haute voix, dans une quinzaine de jours, Norbert sera aussi grand que la maison.

Hagrid se mordit la lèvre.

—Je... je sais bien que je ne pourrai pas le garder pour toujours, mais je ne vais quand même pas l'abandonner ! Je ne pourrai jamais faire une chose pareille.

Harry se tourna brusquement vers Ron.

—Charlie, dit-il.

— Toi aussi, tu perds la boule, dit Ron. Moi, je m'appelle Ron, tu te souviens ?

— Je voulais parler de Charlie, ton frère. Celui qui étudie les dragons en Roumanie. On pourrait lui envoyer Norbert. Charlie s'occupera de lui et il le relâchera dans la nature !

— Excellente idée ! approuva Ron. Qu'est-ce que vous en pensez, Hagrid ?

Et Hagrid finit par accepter qu'ils envoient un hibou à Charlie pour lui demander de prendre en charge le dragon. Mais soudain il se leva d'un bond et se précipita vers la fenêtre.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Quelqu'un regardait entre les rideaux. Un garçon. Il s'est enfui vers le château.

Je bondis sur la porte et l'ouvris pour regarder au-dehors. Même de loin, il était impossible de s'y tromper.

Drago avait vu le dragon.

— Je me demande à quoi ça ressemble, une vie paisible, soupira Ron, accablé par le poids des problèmes que nous devions résoudre.

*

Ce chapitre m'a beaucoup fait rire! J'espère qu'il vous aura plus! N'hésitez pas à voter et à commenter si c'est le cas!

🖤🖤🖤

Tiana Jedusor À l'École des SorciersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant