Les portes

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Les portes, ce sont ces sortes de grandes fenêtres qui permettent de passer d'un endroit à un autre sans difficulté... Il suffit juste de tourner la poignée et de pousser légèrement la surface verticale qui se tient devant vous. C'est une belle invention, une porte ! Malheureusement, des sorciers les utilisent à des fins moins avantageuses pour les personnes sans méfiance. Ainsi, un certain Eliott Arnautovic est mort, tué par une porte ensorcelée afin de supprimer la première personne la franchissant. Et le malheur fit que ce fut Eliott qui franchit le premier cette porte. Il succomba, laissant derrière lui une atmosphère plus tendue qu'après la mort de la première victime. Le meurtrier rode encore, et tue sans relâche. Qui sera le prochain ?
Eliott... Je ne peux pas dire que je le connaissais grandement, ni depuis très longtemps, mais enfin j'avais fait sa connaissance et je l'avais dès lors considéré comme un ami... Un ami qui désormais n'est plus. Parti. Pour lui, tout est fini. Enfin, sauf si l'on admet qu'existe ce long chemin paisible, bordé de fleurs et d'arbres aux beaux feuillages, accompagnant notre route pour une autre aventure qu'est la mort... Mais je m'egare. J'ai perdu un ami, un être en lequel j'avais confiance plus que toute autre personne dans ce sombre et sinistre manoir. Maintenant je suis seul, face à mon destin. Je sens l'heure approcher pas à pas, je vois encore l'image nette de cette porte, qui m'arracha sans hésitation mon ami et allié. Cette porte derrière laquelle se tient cet assassin qui ne peut concevoir de laisser vivre des âmes innocentes, et derrière laquelle attend, insatiable, la mort. Je le sais maintenant. Je suis le prochain. Comme par un instinct inexplicable, je sens que la mort m'a choisi, et qu'elle m'attend patiemment. Oui, elle attend que je comprenne, elle attend de lire la peur dans mes yeux, elle attend pour savourer pleinement la prise de sa proie.
Et bien qu'elle vienne. Non, je n'ai pas peur. Non, elle ne devra pas attendre de lire en moi la panique de la savoir proche. C'est moi maintenant qui l'attends. Je ne veux plus vivre dans la tension. Son serviteur viendra m'offrir la libération, et je l'accueillerai, le sourire aux lèvres, acceptant son présent à bras ouverts. J'irai rejoindre les anciens, et je serai heureux.

Thomass Morrington,
Mort la nuit prochaine.

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