La parenthèse du bonheur

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Je suis plutôt un garçon d'intérieur. Dans la vie comme dans ma tête, je préfère être bien au chaud dans une maison, à l'abri de toute souffrance. Ironie du sort, à trop me protéger, je vais certainement souffrir le reste de ma vie.
Est-ce que c'est ça qu'on appelle le Karma ? Ou alors, c'est simplement la vie qui est une ordure ? 

J'ai parlé de ce journal à mes parents et a ma psy. Ils m'ont dit que c'était l'idée du siècle et que ça m'aiderait à m'évader. Elle m'a dit que c'était la pire idée du monde et que ça allait me déprimer plus qu'autre chose. Du coup, j'ai répondu aux parents que j'arrêtais et à la psy que je continuais. Ils ont tous les trois soupiré. Et j'ai souri du coin des lèvres.
Oui, je suis un chieur.  

Il y a des moments où je prends mon stylo sans savoir ce que je vais écrire ni ce que je vais bien pouvoir raconter. C'est juste le roulement parfait du stylo qui me manque. Voir l'encre s'étaler gracieusement sous les ordres de mes doigts et de mon poignet.
Et puis petit à petit, ma tête aligne de jolis mots et les phrases se forment comme par magie. Alors les phrases s'ordonnent, les unes après les autres, formant des lignes noires, puis des paragraphes qui se transforment en un texte qui noircit les pages de mon carnet gris. 
Voilà un bel exemple de ce que j'écris quand le frottement du stylo sur la feuille me manque.  

Si j'ai le droit à un "plus tard", je ferai en sorte d'avoir une maison où l'on peut voir les étoiles. Et entendre les oiseaux. 

Avant que le galère de la maladie de s'installe, je rêvais d'être journaliste. Parcourir le monde à la recherche d'info pour ensuite les partager au monde entier.
Ouais, ça m'aurait plu d'être celui sur qui tout le monde compte pour assurer le journal du soir ou la unes du quotidien qui fera frémir les lecteurs.
Je voulais dénoncer, alarmer, informer, tenir le monde au courant de la course folle de nos vies.
Mais pour l'instant je dois me contenter de continuer, tant bien que mal, ma propre vie.

Elio 🍃