"Hmm...Où suis-je?"
Le monde autour de moi est si particulier. Toutes ces couleurs pastels mélangées ensemble mais qui se distinguent les unes des autres, le silence, et moi, encore à terre.
C'est si...apaisant. Si le monde était comme cela, tout serait bien plus simple, tellement plus simple. Mais je doute que s'en est impossible.
Je ne vois pas mon ombre, aucune ombre, comme aucun autre objet ou animal.
Je suis seule, livrée à ce lieu qui ne demande qu'à être découvert par moi-même.Tiens? Il n'y a pas de sol, c'est étonnant.
Quel beau rêve, il est bien plus beau que dans la réalité dans laquelle je vis.
Une dure réalité, un monde cruel rempli de privilégiés au coeur impur dans laquelle l'héroïne de la justice pleure silencieusement, sans qu'on ne vienne la chercher. Elle restera à jamais seule. Pour l'éternité.
Je l'envie. J'aimerai être comme elle, oubliée, à jamais seule. Pour l'éternité. Rester ici, allongée à observer un sol inexistant.
Je me sens bien ici, à le regarder.Je tourne alors mon visage pour en apprendre un peu plus sur ce lieu où je me trouve, et, je dois avouer, que je ne m'y attendais pas.
Un garçon.
Il y a un garçon, debout, qui m'épie. Cette personne à l'air de m'avoir remarqué bien avant moi je suppose. Il a l'air de me fixer depuis un bon bout de temps.
Nous sommes restés un bon moment à s'examiner l'un l'autre, dans la tranquillité qu'apprécie tant mes oreilles.
Même si la non présence de bruit persiste, nous discutons, nous ne parlons juste pas.À travers ce silence, nous essayons d'en savoir plus sur l'autre, par le regard. On veut arriver à déceler les petites manies, à distinguer les malheureuses habitudes, les secrets, à satisfaire notre curiosité qui en demandera toujours plus.
Je décide à me lever, peut-être se décidera-t-il à me parler si je suis comme lui.
Me voilà donc comme lui, debout, a le regarder dans le blanc des yeux.
Je ne peux m'empêcher de contempler ceux-ci. Sa couleur noire est comme un poignard qui transperce mon coeur le remplissant d'une plus grande curiosité que je dois réfréner.
"Ha...Hajimemashite..."
Je...Pourquoi ai-je parlé? Je ne me comprends pas...
Mon intervention a brisé le calme qui s'était installé.
Mes paroles résonnent encore à l'intérieur de ma tête, encore et encore.Pourquoi as-tu fais ça? Et si il ne répond pas? Il n'est peut-être pas bavard...Ce silence était pourtant si beau et il a fallut que...
"Bonjour."
Il me répond d'une voix neutre, loin d'être froide, mais n'étant pas non plus joyeuse ou chaleureuse.
J'écarquille légèrement les yeux, surprise d'une réponse de sa part.
Je crois...que j'aime bien sa
voix.Et nous revoilà reparti pour de autres longues minutes prisonniers de ce lieu a ne faire qu'une et même chose.
"Q...Quel est ton nom?"
Je reste plantée là, à espérer avoir une simple réponse de sa part, mes yeux suspendue à ses lèvres.
C'était sans doute la phrase de trop...
"Sh..."
Nous entendons tous les deux un bruit de fissure, on regarde autour de nous avant de regarder au niveau de mes pieds et de remarquer cette fissure tout autour de moi qui grandit.
Non! Laissez-moi, juste un peu plus longtemps!
Je vois ce garçon accourir vers moi mais trop tard, le temps nous a rattrapé.
"À l'ai-!"
J'entends un dernier bruit avant de voir le sol en dessous de moi s'effondrer, me confrontant à un vide sans fin.
Je ne veux pas...Je ne veux pas!
Je ne veux pas partiiir!
Je vois s'éloigner au loin de moi la tête du garçon qui dépasse du gouffre me cherchant parmi la pénombre, ainsi qu'un bout du lieu de notre rencontre, toujours aussi léger et coloré.
Je tends mon bras dans l'espoir d'attendre le sien qu'il tend désespérément dans la même optique que la mienne.
Pour une fois...pour une fois que je me sentais bien avec un humain.
Me voilà, de nouveau seule au monde, comme l'héroïne, destinée à être abandonnée, encore et toujours seule.
C'est une fatalité, que voulez-vous?"Ça a été un plaisir de te rencontrer, même si je risque de t'oublier à mon réveil."
Ainsi, je ferme les yeux, attendant la fin de ce rêve déjà terminé.