2. °À la lueur des flammes°

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Devant mes yeux, brasiers brûlants,
De mille feux, bois éclatants,
S'élève le bûcher du malheur,
S'élève le bûcher de la peur.

S'écarter pour ne pas brûler,
S'écarter pour ne pas sombrer,
La chaleur emplit l'air ambiant,
L'espace devient étouffant,
Un nuage de fumée s'élève
M'entourant de ses ténèbres.

Le feu toujours vivant
Derrière ce rideau occultant.
Des gerbes de trois mètres
Se propageant en maître,
Viennent lécher mes orteils,
Mes jambes, mes mains, mes oreilles.

Abasourdie, pétrifiée,
Je commence à brûler.
Je ne ressens pas la douleur,
Tendre caresse, la douceur
D'une léchouille d'un chien
Souvenir d'un temps ancien.

Le côté mouillé vite enlevé,
Une cloque s'est formée.
Je ne sens pas l'odeur
De la brûlure de mon cœur,
Le sang s'écoule et goutte
Sur le sol, sur cette croûte
De terre à vif, il est rouge,
Devient noir, il ne bouge.
Lui aussi immobilisé en une marre
Où se mêlent tous mes cauchemars,
Tout mon amour,
Emmagasinés depuis toujours...

La flamme me réduit en cendres,
Mon corps peut se détendre.
Je ne suis plus.
Mon âme monte à nue,
Sort de cette étrange lumière
En quittant l'enveloppe éphémère.

Elle survole l'incendie,
Se positionne au-dessus du nid,
Observe les figures rougeoyantes,
Et tout à coup, la peur fumante
Lui apparaît inexistante.
Le malheur, une appellation crépitante.

L'âme dans sa beauté est pure
Sans aucune coupure,
Ne peut être chauffée à blanc.
Seul le corp tremblant
Est susceptible
Car c'est une bonne cible ;
Habitant un foyer d'émotions,
Idée de dévotion
À une personne aimée
Chérie, adorée
Que l'âme ne perçoit pas
Sans que le corps ne soit trépas.

Un souffle violent
Balaye cet océan
De feu et de chair
L'âme y voit plus clair.

Dispersé aux quatre coins
Plus rien n'a résisté au divin.
Seule reste l'âme
À la lueur des flammes...

Poèmes, Émotions Et Vie [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant