Chapitre 1

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- " Si t'allais pas traîner avec tes potes pour fumer ou baiser ta pute, tu aurais pu allez la chercher ! "
- " Genre c'est ma faute ?! Mais t'es sérieuse ! Qui c'est l'adulte ici ? Qui c'est qui au lieu de payer la garderie le soir la laissait seule une heure dans un parc ?!"
- " Tu sais très bien qu'on ne peut pas la payer cette garderie, si j'avais pas à bosser si tard pour te payer des études, j'aurai pu allez la chercher ! "
- " T'sais quoi ? Va t'faire foutre connasse ! "
Je claque la porte, vénère et hors de moi. Cette putain de daronne va me rendre taré ! Je m'allume une clope. Le tabac entre dans mes poumons et soulage ma haine. Je recrache cette merde dans la nuit froide, regardant la fumée s'envoler vers les étoiles et envoie un texto à Clara:
* J'viens chez toi ma mère est trop conne *
J'aspire le tabac dans mon organisme en quittant mon quartier d'pauvre. En avalant la dernière taffe de ma clope, je me remémore la " conversation " eu avec ma mère y'a 20 minutes. Je jette ma clope par terre et rentre mes mains gelées dans mes poches.
Pourquoi ?
Pourquoi nous ?
Pourquoi toi ?
Je sens les larmes monter, j'suis pas un fragile putain ! J'vais pas me mettre à chialer en pleine rue. J'me ressaisis et tourne au carrefour, entrant dans le quartier des bourgeois. Je marche à travers les maisons de riches, aussi tapes à l'œil que ridicules et aperçois la maison de Clara au bout de la rue. J'accélère ma course et traverse le jardinet propret de sa foutu baraque. Je me dirige vers sa fenêtre car évidement à 3h du mat, ça sert à rien de frapper à la porte. T'façon ses parents me détestent. Sale bourges de merde. Je toque à ses carreaux et après quelques minutes, je vois une ombre apparaître derrière les rideaux crèmes. Une main gracile soulève un pan de tissu et elle apparait, ma seule raison d'être encore ici, dans ce foutu monde, ma belle Clara. Avec ses cheveux blonds bouclés et rebelles, ses yeux marrons pétillants de vie et ces tâches de rousseurs répandues sur tous son visage ainsi que sur la naissance de ses épaules, elle est merveilleuse, même à trois heures du mat. Elle ouvre sa fenêtre et me fait entrer :
- " Salut Théo.. qu'est-ce qui s'est passé encore.. il est 3h du matin putain, j'ai cours demain ! "
Je sais j'abuse mais elle est la seule à qui je puisse parler et qui me comprenne réellement mais surtout, la seule qui me supporte encore :
- " Toujours pareil.. elle me rejette la faute dessus. Elle comprend pas que moi aussi j'ai perdu quelqu'un dans cette merde.. elle me manque Clara.. elle me manque tellement.. ma p'tite Élise."
Et, quand je sens ses bras délicats et fins m'entourer, quand je sens son amour et son réconfort, qui sont les raisons de ma traversée de la ville en pleine nuit, me pénétrer le cœur, je me mets à chialer dans son cou, aspirant son odeur et laissant couler mes regrets d'un bonheur perdu à travers les larmes et les tremblements.

2- ThéoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant