Éclairage artificiel, salle triste.
Toi, dans la pièce, tout s'illumine, rien n'est sinistre.
Tu n'es pas dans la découverte, ni dans la défaite.
Ce terrain rouge et vert, tu t'y diriges vers.
Ta couleur de peau, ta bouteille d'eau,
va te hisser tout là-haut!
Épaules larges et musclées,
sous une allure détendue à l'apparence innée.
Tu t'avances vers ce banc,
sans faire de blanc.
Tu souris à ton adversaire,
que tu considères comme un partenaire.
Positionnement, échauffement,
c'est le commencement!
Sur le sol, pieds campés, jambes écartées,
corps fléchi, solide sur ses appuis.
Soudain, une balle arrive
mais tu ne pars pas en dérive.
Tu sautilles et non vacilles.
Tu frappes mais jamais l'autre
ne s'échappe.
Un geste raté, non assuré.
Tu te maitrises, tu te corriges.
Une attitude, une gestuelle
au ralenti au naturel.
De la fluidité dans tes mouvements
avec des revers gagnants.
De la concentration dans ton service:
une pression, une tension.
Un corps brûlant, perlant.
Un maillot mouillé, un visage passionné.
Une envie de te serrer, de t'enlacer.
Mais sans en avoir l'air, une paroi en verre
nous sépare tel un rempart.
Vivement que le match se termine,
que jusqu'à toi j'achemine.BF