Nous

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« Je cours pour suivre Harry devant moi mais ce n'est pas simple. Nous traversons un couloir quand je le vois. Il rit avec son grand frère, Percy. Il est magnifique quand il rit. Il illumine tout ce qu'il y a autour de lui, il rend les gens heureux. Son rire est contagieux même en des temps sombres comme aujourd'hui.

Du coin de l'œil, j'aperçois des ombres sur le mur à côté de lui, à l'extérieur. Un mangemort s'approche, baguette à la main. Je n'ai pas le temps de hurler pour le prévenir que le mage noir lance son sortilège. Le mur s'écroule et il disparaît sous un océan de pierres.

- Fred !!!! NON !!!!

Je me précipite vers lui, mes deux acolytes sur les talons. George et Percy se démène déjà pour le sortir. Je m'empresse de les aider et nous arrivons vite à le sortir mais... il ne bouge pas. Il est inerte, au sol. Je me penche vers lui pour lui parler :

- Fred, je t'en supplie, bouge, fais quelque chose ! Ne me laisse pas !

Je le secoue tendrement par les épaules mais il ne bouge toujours pas. Je l'embrasse mais rien n'y fait. Alors je commence à hurler. Je hurle son nom, je hurle mon désespoir, je hurle mon amour, notre amour... On me prend pour m'éloigner de lui mais je me débats comme une enragée. Tout devient flou autour de moi. Je ne sais pas si c'est à cause des larmes ou de mon cerveau qui se bloque pour ne pas admettre la réalité. Et je continue de hurler.

- FRED !!! NON !!! FRED !!! »

Je me réveille en sursaut, dégoulinante de transpiration. Je regarde autour de moi et me resitue à l'hôpital. Fred est en face, dans ce lit blanc si impersonnel, si... pas lui. Cela doit faire trois semaines qu'il est là, dans le coma. Cela doit faire trois semaines que je suis là, à ses côtés, prête pour le moment où il se réveillera. Mais à vrai dire, je ne suis pas tout à fait sûre. J'ai vite perdu la notion du temps dans cet hôpital ; les jours se ressemblent tellement. Je reprends ma respiration calmement et vérifie qu'il va bien, qu'il est bien installé. Ensuite, je m'accorde une petite pause pour boire et manger quelque chose, même si l'envie n'y est pas.

Quand je reviens dans la chambre, je vois que la porte est entrouverte et j'entends une voix s'échapper de l'intérieur. Je m'approche silencieusement pour savoir qui c'est sans pour autant la déranger. Sa voix. Ses cheveux. Sa silhouette. Si ce n'est pas lui, c'est George. Il vient presque tous les jours pour lui parler de tout et de rien. Cela lui semble important de le tenir au courant des nouveautés. Je crois l'entendre sangloter. Je ne l'avais jamais vu pleurer avant le coma de son frère mais c'est bien vrai : George pleure. Mais après tout, ce n'est pas ici et certainement pas moi qui vais le juger pour ça. Je passe ma journée à pleurer à tel point que je me demande comment je peux fournir autant d'eau. Il est beaucoup plus fort que je ne le serais jamais, que sa famille ne le sera jamais.

- Hermione ? Tout va bien ?

Je sursaute et me rend compte qu'il est là devant moi. J'étais tellement perdue dans mes pensées que je n'ai pas fait attention qu'il s'était levé. Je me rends compte aussi que je pleure, encore une fois, à chaudes larmes. Il me prend dans ses bras et me caresse les cheveux doucement. Je crois que nous nous comprenons tous les deux. Mieux que les autres en tout cas. Fred est une partie intégrante de notre vie. Pour le reste de la famille aussi bien sûr mais il me semble que, dans notre cas, c'est différent.

Il me prend les épaules pour m'éloigner de lui et me regarde droit dans les yeux. Ce ne sont pas exactement les mêmes que ceux de Fred. Les siens sont verts avec des taches jaunes alors que ceux de George sont plus proches du marron.

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