Chapitre 4

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POV Klaus

Deux semaines plus tard

Je suis allongé sur un lit de fortune dans une petite cabane perdue au milieu de la forêt. Je l'ai trouvée en errant dans les bois la semaine dernière et je m'y suis installé depuis. Elle est isolée du reste du monde, et cela est parfait pour moi. Je suis sûr de ne croiser personne ici. Je l'ai protégée à l'aide d'un vieux médaillon que j'ai depuis des siècles. Je ne suis pas localisable quand je suis à l'intérieur.

Je tourne et me retourne dans mon lit. Je n'arrive pas à trouver le sommeil, mes pensées revenant toujours à Katherina et ma morsure. Je ne comprends toujours pas pourquoi le loup s'est déchaîné ainsi. Pendant la dernière année nous nous sommes rapprochés et je dois bien admettre à regret que je commence à apprécier la femme d'Elijah. Et l'animal en moi a toujours bien réagi à sa présence. Pourquoi est-ce-que le loup l'a attaqué ?

Depuis cet évènement, je me cache ici dans cette cabane. Je ne sais pas comment agir, ni ce que je dois faire. Mon loup veut à tout prix retourner au manoir mais j'ai trop peur de leur réaction à tous. Si ça se trouve ils ont même quitté la ville pour me laisser seul à nouveau. Je frissonne à cette pensée et des larmes coulent sur mes joues. Je ne veux pas qu'ils m'abandonnent encore une fois. Et même s'ils sont là, rien ne me dit que le loup n'essaiera pas d'attaquer quelqu'un et que je serai capable de le contrôler. Finalement c'est mieux pour tout le monde s'ils sont partis, au moins je ne pourrai plus les blesser.

Soudain je suis sorti de mes pensées et je gémis de douleurs alors que des crampes envahissent mon estomac. Elles passent au bout de quelques minutes. Cela arrive de plus en plus souvent et je ne comprends pas d'où cela vient. J'espérais qu'elles passent d'elles-mêmes mais c'est de pire en pire. Elles sont plus fréquentes, durent plus longtemps et sont plus douloureuses de jour en jour. Qu'est-ce-que ces sorcières m'ont fait pendant leur rituel ?

Je ne sais même pas vers qui me tourner pour obtenir des réponses à mes questions. Je ne peux pas aller voir notre famille et je ne connais aucune sorcière en qui j'ai assez confiance pour faire cela. Quoique, j'en connais peut-être une. J'attrappe mon téléphone et je parcours rapidement la liste de mes contacts avant d'en appeler un. Une sonnerie, deux sonneries, trois sonneries... Je m'apprête à raccrocher lorsque j'entends :

"Klaus, où es-tu ? Ils m'ont dit ce qu'il s'était passé. "

La personne ne semble pas en colère mais plutôt inquiète. Intérieurement, je soupire de soulagement avant de lui répondre :

"Caroline. J'ai... j'ai besoin de ton aide."

En quelques mots, je lui explique que j'ai besoin de voir une sorcière de confiance et nous nous fixons un rendez-vous, pour le lendemain, dans un petit café peu fréquenté. Je raccroche, espérant avoir des réponses rapidement.

Les heures passent lentement et je ne trouve toujours pas le sommeil. Les seuls moments où je commence à m'endormir, je suis réveillé quelques minutes plus tard par des crampes. Je finis par me lever, me doucher et m'habiller avant de me rendre tranquillement sur le lieu du rendez-vous. Lorsque j'arrive, Caroline n'est toujours pas là et je prends donc une table. Même pas une minute après que je me sois assis, je la vois entrer avec une autre femme. Après les salutations d'usage, je prends la parole :

"Merci d'être venue, Bonnie."

Cette dernière me fait seulement un signe de tête. Je sais qu'elle n'est pas là pour moi mais seulement pour Caroline. Malgré la dernière année, elle ne m'apprécie toujours pas et je peux la comprendre. Surtout qu'elle est certainement au courant de la morsure de Katherina. Je prends mon courage à deux mains avant de leur expliquer la situation. Je peux voir l'inquiétude dans les yeux de la blonde alors qu'elle me dit :

"Il faut le dire à ta famille."

Je secoue la tête :

"Je ne dois pas les voir, pas avant de pouvoir contrôler le loup. Et pour ça, il faut que je sache ce que j'ai."

Je vois bien qu'elle n'est pas d'accord avec ma décision mais je sais qu'elle n'ira pas contre mon avis. Bonnie me parle de faire certains sortilèges pour connaître le sort lancé durant le rituel dans la forêt. Je leur propose donc d'aller dans un entrepôt abandonné à quelques rues d'ici, pour être au calme et être sûrs de ne pas être dérangés. Sur le chemin, je ressens une certaine inquiétude, me demandant ce qu'elle va trouver. Est-ce-que c'est grave ? Est-ce-qu'il y a un contre-sort ?

Je sursaute alors que quelqu'un me touche la main. Je regarde et je me rends compte que c'est Caroline. Elle me demande :

"Ca va ?"

Il y a seulement 7 ans, j'aurais répondu oui avec arrogance mais maintenant je hausse juste les épaules. A quoi bon lui mentir ? Elle pose sa main sur mon épaule avant de me dire :

"Ca va aller, ne t'en fais pas."

C'est à Elijah de faire ça normalement, c'est lui qui pose sa main sur mon épaule et ma nuque afin de me rassurer. Je résiste à l'envie de m'éloigner du contact de Caroline mais je m'en empêche. Ce n'est pas de sa faute si j'ai encore tout foutu en l'air avec ma famille. Je pense qu'elle est la dernière personne qui veut encore de moi autour d'elle et il faut que je fasse attention qu'elle ne fuit pas à son tour.

Soudain, je ressens une vive douleur au ventre et je me plie en deux. Je sens une paire de mains sur mes épaules et la voix de Caroline parvient à mes oreilles :

"Klaus ?"

Je réponds difficilement à cause de la douleur ;

"Ca va passer... dans quelques... minutes."

Caroline m'aide à m'asseoir sur un banc et elle s'agenouille devant moi. Elle prend une de mes mains dans la sienne. Je ferme les yeux face à la douleur, sachant que je ne peux rien y faire d'autre. Comme je l'avais prédit, quelques minutes plus tard les crampes s'estompent et je me relève. Comme si rien ne s'était passé, je continue mon chemin vers l'entrepôt. Les filles me suivent rapidement.

Une fois arrivés, il ne faut que quelques minutes à Bonnie pour tout préparer et pour effectuer son sort. Je sens ma gorge se nouer alors que le choc est clairement visible sur le visage de la sorcière. Je suis incapable de parler et c'est donc Caroline qui demande :

"Bonnie ?"

Elle me regarde avant de me répondre :

"Tu... tu portes un enfant."

EnfantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant