REBORN - Le Tournoi des Enfers [ABANDONNEE]

Chapitre 3 : Giovanno

Le son cristallin d'une rivière le tira de son sommeil. Le premier sentiment qui l'envahit fut bien évidemment l'agacement. Il n'aimait pas se réveiller. Et même au-delà de ça, l'agacement était le sentiment le plus présent dans son quotidien. Mais après réflexion, lorsque l'on connaissait le train de vie du soldat et surtout le caractère des personnes qu'il côtoyait, son agacement perpétuel pouvait être compris.

C'est très lentement qu'il ouvrit les yeux. Les souvenirs de la nuit passée gravitèrent dans son esprit. Les monstres, l'essoufflement délicieux du combat, cette tempête de sensations toutes plus exaltantes...

Mais surtout cette obscurité, après avoir lancé son Scontro Di Squalo. Il avait été aveuglé par sa propre force. Incapable de se rappeler ce qui avait suivit, il plaqua une main inquiète en direction de sa poche.

Il soupira de soulagement : sa boîte arme était en place.

Puisqu'il ne pouvait rien savoir de ce qu'il s'était passé la veille, il décida d'analyser son environnement.

Il n'avait pas quitté le paysage sylvestre. L'odeur boisée de la mousse humide et des feuilles secouées par la brise lui parvenaient encore. Il était couché sur le dos et au-dessus de lui ne se distinguait que l'obscurité. Il commença à prudemment se relever. S'il avait pu percevoir que le plafond était obscur, c'est qu'il y avait bien une source de lumière quelque part.

Il n'avait rien de cassé, s'était déjà un bon point. En face de lui, une petite ouverture en arc de cercle laissait entrer la lumière. L'épéiste se cru d'abord dans une grotte, mais le contact de la mousse sous ses paumes lui fit comprendre qu'il se trouvait dans une souche d'arbre. Un ENORME arbre.

Il se dirigea vers la petite sortie se trouvant face à lui. Soudain, un bruit lui fit plier son bras au-devant de son visage, comme par réflexe.

C'est à ce moment-là qu'il ler emarqua : son épée n'était plus là !

Il possédait toujours sa main de fer, mais la spatha qui la surmontait, elle, avait disparue. Assez désemparé et surtout énervé, le requin regarda tout autour de lui. La forêt luxuriante était bercée d'un silence qui aurait presque pu paraître hostile, si le paysage n'avait pas été aussi vivant malgré lui. Le seul réel bruit environnant était celui de l'écoulement fluide d'une rivière.

Squalo se braqua. Il y avait quelqu'un ! Là, juste devant la rivière !

Toujours dans un réflexe d'assassin, le gardien de la pluie s'abaissa. Une toute petite silhouette, semblable à celle d'un enfant, s'affairait à la rivière. Il ne percevait de sa peau que celle de sa nuque, griffée par des pointes de cheveux noires. Elle dépassait d'une casquette de style gavroche complètement passée de mode.

En dehors de cela, l'inconnu portait une espèce de longue toge noire, qui lui donnait un aspect dodu.

Mais un autre détail attira l'attention du requin. Il croyait au début que le gamin (car l'être étant vraiment petit, il le prit pour un gamin) était en train de se laver les mains.