Souvenir d'une joie de vivre

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Une pluie battante se déversait sur Paris en ce jour malheureux. Étrangement, Paris était silencieux, comme quand un attentat était commis, pour rendre hommage aux victimes. Enfin, on pouvait dire que c'était tout comme, car l'espoir s'était éteint il y a deux jours. Deux jours que chaque parisien ne rigolait plus, ne s'amusait plus. C'était simple, Paris avait arrêté de vivre.

Le clapotis des gouttes d'eau contre le sol créait un son doux, presque comme une berceuse qui calmait la tristesse des habitants. Beaucoup de monde était réunis autour du cimetière de Montmartre, pour les funérailles d'une jeune adolescente, partie trop tôt. Pratiquement tout Paris entourait ce cimetière, à l'exception des proches de la victime, qui eux, étaient près de l'endroit où la demoiselle serait enterrée. Les funérailles étaient calme, sauf quand le prêtre organisa la messe. Personne n'écoutait vraiment ce qui se disait, tous était concentré à ne pas craquer, à se rappeler du joli sourire que l'adolescente donnait chaque jour, au son de sa voix qu'on croyait entendre de nouveau à travers la pluie, au regard timide et déterminé qu'elle lançait quand elle était concentrée sur son travail.

Tout le monde l'aimait. Même ceux qui affirmaient le contraire. Tout le monde aimait Ladybug, tout le monde appréciait Marinette.

Chat Noir était là, loin des amis et de la famille de la jeune fille. Adrien était en voyage en Amérique, et ne pouvait pas revenir avant le lendemain, enfin officiellement. Il observait la scène de loin, comme un intrus à cette cérémonie. Il avait été invité, parce qu'il était le partenaire de Ladybug, et qu'il connaissait assez Marinette. Il avait officiellement rencontré ses amis, qu'en soit, il connaissait déjà, et partageait la peine de ses parents. Enfin il ne pouvait pas comprendre un dixième de leur tristesse. Parce qu'il n'avait pas d'enfant, parce qu'il n'avait pas perdu un être qui venait de sa propre chair. On sentait de loin que Tom et Sabine faisait bonne figure. On les voyait consoler les amis de la jeune fille, avec un simple sourire rassurant que tous retrouvait chez Marinette. Il ne voulait pas perdre espoir, peut-être n'avaient-ils pas encore réalisé que la fille unique qu'ils avaient élevé, dont il avait donné la vie, ne serait qu'un souvenir qui resterait intact dans leur cœur, leur esprit, et sur les différentes photos de famille.

Après le blabla incessant du prêtre, chaque personne s'avança, une rose à la main préalablement distribuée par les pompes funèbres, avant de la jeter dans le carré creusé, dont on n'apercevait la boîte de bois qu'en s'y penchant. Ce fut le tour du félin, qui s'approcha à son tour, les regards braqués sur lui. Il n'avait pas pu la sauver, il y a deux jours. C'était elle qui l'avait sauvé, elle qui en avait payé le prix. C'était elle qu'il avait aimé, elle qui lui disait de ne pas perdre espoir pour Ladybug, elle qui le repoussait de temps en temps pendant les combats, elle qui avait les meilleurs plans. Elle était tout ce que faisait un super-héros. Et il le savait : personne ne pourrait devenir meilleure Ladybug que Marinette. Il ne pourrait jamais protéger la capitale sans elle, il ne pourrait jamais s'adapter à un nouveau coéquipier. Mais il ne pouvait pas renoncer à son rôle.

Il était coincé.

Enfin devant ce trou de terre béant, où sommeillait sa partenaire, il y jeta une rose blanche, différente de celles des amis de la victime. Quand on lui demanda la signification de cette blancheur, Chat déclara seulement que sa coccinelle était une femme innocente, et reflétait bien les akumas qu'elle relâchait. Son intervention fut suivie d'un sanglot étouffé, venu de Sabine, la mère de la jeune parisienne décédée.

Après la cérémonie, les boulangers saluèrent les proches de la jeune fille, avant de rentrer en direction de leur appartement, non sans ignorer les nombreux journalistes qui tentaient de savoir ce qu'ils ressentaient.

Miraculous : Souvenir d'une joie de vivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant