Chapitre 1 : Un monde d'illusions

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Rachel était absorbée par la lecture d'un livre sur l'évolution de Darwin. Elle se questionnait sur la progression de l'humanité et se rendait compte que nous avions évolué au-delà de mesure, nous conduisant vers notre propre destruction. Elle pensait que nous devrions revenir à notre nature animale.

Soudain, son grand-père, Albert, s'approcha et jeta un coup d'œil au titre du livre.

"Ne trouves-tu pas ce livre un peu complexe pour ton âge ? Avec tous ces termes savants ?" demanda-t-il.

Rachel salua son grand-père en l'appelant affectueusement "papounet" et lui répondit : "Pas du tout, je ne suis pas trop jeune pour comprendre un livre aussi complexe et abordant des termes scientifiques. Je saisis parfaitement le livre et la perspective de Darwin. Que fais-tu ici ?"

"Je viens ici tous les jours pour lire. C'est un endroit tranquille, loin du parc, où personne ne vient déranger..." répondit Albert. "Je fais une petite promenade, c'est bénéfique pour un vieil homme comme moi. Si tu comprends la théorie de Darwin, tu devrais lire un excellent livre scientifique, le meilleur de tous, intitulé 'L'espèce humaine : espèce évoluée ou règne animal ?'."

Rachel accepta l'idée de son grand-père et le remercia. Cependant, Albert remarqua les marques présentes sur les bras et le cou de la jeune fille.

"Qu'est-ce que sont ces marques ?" s'exclama-t-il, surpris.

"Ce n'est rien... J'ai fait une erreur à l'internat et je me suis déjà excusée maintes fois, mais les sœurs m'ont punie" expliqua Rachel.

"Mais quel genre d'établissement est-ce donc ?! On ne devrait pas traiter ainsi les enfants orphelins ! Et ces soi-disant 'bonnes sœurs', c'est scandaleux !" réagit vivement Albert.

"Je suis désolée..." murmura Rachel, s'excusant instinctivement.

"Arrête de t'excuser pour rien !" répliqua Albert. "Pardon... Oh non... Il commence à pleuvoir et j'ai oublié mon parapluie à la librairie..."

"Viens te mettre sous le mien, allons nous abriter au café 'Athéna'" proposa Albert.

Ils s'installèrent à une table éloignée des autres tandis qu'Albert passait commande.

"Voici ta boisson, ma chérie. Et les bonnes sœurs sont-elles au courant de ton histoire ? Des raisons qui t'ont conduite là-bas ?" demanda Albert.

"Je ne pense pas... Rien de tout cela n'est mentionné dans mon dossier... Ce serait préjudiciable à la réputation de leur établissement. Avoir une enfant battue devenue orpheline suite à un accident de voiture, ce n'est pas très 'classe' pour leur dossier" répondit Rachel.

"Je comprends... Mais est-ce qu'il t'arrive de ressentir un manque parfois ?" questionna Albert.

"Pas vraiment. Mon père abusif ne méritait rien d'autre. Il l'a mérité, tout comme tous les autres êtres humains méritent la mort. L'homme n'est qu'un destructeur. Ils devraient tous quitter cette planète..." exprima Rachel, laissant échapper ses pensées sombres.

"Tous ? Toi et moi aussi ? Et Dylan aussi ?" répliqua Albert.

"Il y a des exceptions, bien sûr... Je suis désolée..." s'excusa Rachel.

"Ce n'est rien" rassura Albert.

"Saperlipopette, je dois rentrer à l'internat à temps si je ne veux pas être punie..." réalisa Rachel brusquement.

"Rachel, tu as encore du temps. Il est seulement 16h41 et tu dois rentrer à 18h" informa Albert.

"Ah oui... Pardon... Je n'avais pas remarqué..." s'excusa Rachel une fois de plus.

Soudain, un bruit violent se fit entendre.

"LEVEZ-VOUS, C'EST L'HEURE ! TOUT LE MONDE DOIT ÊTRE DEBOUT QUAND JE REVIENS DANS 5 MINUTES, ET QUE ÇA BOUGE !"

Rachel se réveilla en sursaut, submergée par un immense sentiment de déception.

Encore une fois, le monde des rêves avait semblé si réel... Elle avait vraiment cru avoir un grand-père aussi aimant... Juste avoir un grand-père, tout simplement...

"Allez, dépêche-toi Rachel, quitte ton monde imaginaire. Il est temps de manger tes tartines brûlées et pourries" lui rappela une voix, la ramenant à la réalité.

Rachel se prépara rapidement et descendit pour prendre son triste petit-déjeuner dans la froideur de l'orphelinat.

Une fois de plus, elle se disait : "Si seulement la réalité pouvait changer... Juste un peu de bonheur, ce n'est pas trop demander quand même..."

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