J'en peux plus. C'est bon, ça y est, j'en ai marre. Je veux pouvoir dormir sur le VENTRE..! Et faire des nuits complèèèèèètes... Je n'arrête pas de me réveiller parce que la petite créature qui végète dans mon utérus me donne des coups de pied.... C'en est à croire qu'elle fait les mêmes cauchemars que moi. Je regarde le réveil.
Nom d'un couscous... Il est trois heures du matin! Je me lève difficilement et vais dans la salle de bain. J'allume la lumière et je m'observe dans le miroir. J'ai un choc. Ah bah ça y est, j'ai compris pourquoi je refusais de me regarder les quatre derniers mois... Je suis énorme.
Je n'ai jamais été maigre, mais là, je me trouve vraiment énorme. Mon ventre fait deux fois ma largeur, il est super proéminent, ma poitrine a doublé de volume (et je déteste avoir une grosse poitrine), j'ai mal au crâne, et en plus je vous parle même pas de ma tête. Rien que de me voir, ça me donne envie de pleurer. Je soulève mon t-shirt et j'observe mon ventre. Ma peau est tendue, il est dur, j'ai l'impression d'avoir des vergetures sur le dessous...
Putain d'huile à vingt balles qui ne sert à rien...
C'est là que je me mets vraiment à pleurer. Je pense à Zach, qui doit voir des nanas superbes tous les jours qui le remarquent, et il est obligé de rester avec moi, la grosse vache hystérique qui pleure toutes les deux minutes...
-Non mais tu vas arrêter tes conneries oui?
Sa silhouette apparaît dans le miroir, et je la distingue à travers mes larmes de fatigue. Il me prend dans ses bras de derrière et caresse mon ventre découvert.
-Déjà, tu vas arrêter de dire que t'es une grosse vache.
-J'ai pensé à...
-Voix haute, exactement.
Il a l'air frais comme un gardon, celui ci. C'est sûr qu'à faire des nuits de neuf heures tous les jours, aussi...
-Anne, tu es toujours aussi belle. Et les autres filles, mais je comprends même pas pourquoi tu te pose encore cette question alors qu'on est ensemble depuis neuf ans... Je sais que t'es jalouse et que t'as pas confiance en toi, mais merde...
-Quoi merde? T'as vu à quoi je ressemble?! On dirait une expérience qui a mal tourné! J'ai l'impression que j'ai la moitié de mes chromosomes qui ont un défaut!
Il se place devant moi et m'attrape fermement les épaules. En voyant mon sursaut, il se radoucit. En même temps, je le comprends. Je dois le fatiguer, à force.
-Je t'ai fait un enfant! Anne! Tu as bien tous tes chromosomes, en dans un parfait état, tu n'es pas une expérience qui a mal tourné, tu es parfaite pour une femme enceinte!
Il voit que je ne suis pas convaincue.
-Bon, écoute moi. Il est trois heure du matin, tu es fatiguée, ça fait plusieurs jours que tu ne dors pas, c'est normal que tu aies une image de toi déformée. Mais je t'assure que rien n'a changé. Tu as toujours tes beaux cheveux, tes beaux yeux, ton teint pâle et des mains si douces et fines. Tu es toujours aussi parfaite, pour moi.
Il me prend dans ses bras et me force à retourner au lit.
-Je vais rester avec toi demain.
-Je suis désolée, Zach..
-Mais pourquoi tu t'excuses encore?
-Mais je passe ma vie à te malmener, je pique des crises tout le temps, je suis chiante!
-Tu sais que je t'aime, mais t'as toujours été chiante.
Ah bah d'accord. Je lui brise les organes maintenant ou j'attends un peu?
- Moi aussi, remarque, reprend-t-il. Et même si là, tu es un peu plus chiante que d'habitude c'est normal, t'es enceinte. Dors maintenant.
-Mais...
-Si tu dis encore un mot je te frappe.
-Tu peux pas, je suis enceinte.
-M'en fous. Tais toi et dors, chérie.
Il m'embrasse sur le front.
Lui, s'endort en moins de trois minutes. Mais bon, pour changer, moi, je ne dors pas de la nuit.
[Point de vue de Zach]
Anne m'inquiète. J'ai peur qu'elle ait du mal à supporter la grossesse. Elle me paraît super faible, psychologiquement, en ce moment. J'attribue ça à la fatigue. Je sais qu'elle sera une super maman.
-Tu veux un café, chéri? me demande-t-elle en entreprenant de se lever.
-J'y vais, dis-je en la forçant à rester assise. Tu en veux un aussi?
-Oui, merci mon amour.
Je prépare le café en la regardant de loin. Elle attrape son ordinateur et le pose sur ses genoux. Elle commence à inspecter les plans que nous avons fait de la chambre du bébé. J'ai fait mon café en premier, comme ça le sien sera bien chaud quand je le lui amènerai. Je lance la machine.
Je mets un sucre dans sa tasse et les apporte dans le salon. Je trouve Anne, son ordinateur sur les genoux et la tête basculée en arrière, dormant à poing fermés. Je la secoue doucement.
-Allez, Anne. Vient, on va dans le lit.
Elle ne rechigne pas le moins du monde. Je la couche, la borde comme une petite fille et lui caresse les cheveux. Elle aime bien quand je lui caresse les cheveux, ça la détend et ça lui rappelle sa mère. Au début, je ne savais pas comment le prendre, mais bon. On s'y fait.
Elle s'endort quasi instantanément. Je prend un livre et je lis à côté d'elle.
Je suis en plein milieu d'un passage à suspense quand Anne bouge brutalement et me fait sursauter. Elle continue à bouger. Je pose mon livre et me place derrière elle pour la prendre dans mes bras, tout en lui caressant les cheveux de ma main libre.
-Chhht, Anne, ça va...
Elle fait souvent des cauchemars. Et ma technique l'apaise, visiblement. Elle se calme et se rendort aussi sec.
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On a qu'une vie.. [TOME 2]
FanfictionVoici le tome Deux qui suit "Tu Devrais Descendre." Retrouvez Anne dans son quotidien avec Zach, sa vie de famille, sa vie professionnelle... Comment mêler deux boulots si différents? L'une est une ingénieure de renom, l'autre est chanteur... Et pou...