Mounir.
Après avoir composé son numéro à maintes reprises, effaçant aussitôt les chiffres qui s'affichaient sur mon écran, je décide enfin de franchir le pas et de l'appeler. Après tout, vaut mieux tard que jamais.
...: Allô ?
- Rita, c'est Mounir.
- Mounir Mounir?
- Ouais.
- Pourquoi tu as disparu, hein? Pourquoi? Je perçois d'infime reniflement, elle reprend son souffle avant de poursuivre. J'ai eu tellement peur pour toi. Même tes sœurs, elles ne savaient pas où tu étais.
- Ce soir, je viens te chercher, habille-toi bien, et je t'expliquerai tout ce soir.
Je ne lui laisse même pas le temps de répondre que je raccroche.
Je rentre chez moi, décidé à annoncer la nouvelle à ma mère. Pourquoi attendre ? C'est elle, la femme de ma vie, et je ne veux pas la laisser filer.
Je la connais depuis toujours, je la connais par cœur. Près d'elle, je me sens moi-même. Elle m'apaise et me calme. Pourtant, je suis un gros nerveux, paraît-il. Mais elle, je ne sais pas. Elle a toujours cru en moi quand moi-même j'y croyais plus. J'ai hâte de la combler. Je suis enfin prêt. C'est elle et personne d'autre. Elle et moi, à jamais.
Je rentre chez moi avec une infime boule au ventre. Cela fait un bail que je n'ai pas revu ma famille. Devant la porte d'entrée, je souffle un grand coup avant d'ouvrir cette satanée porte. Je vois ma mère au salon, qui est en train de regarder la télévision.
Ok, maintenant c'est le moment où j'essaie de me faire le plus discret possible. Je marche sur la pointe des pieds pour m'asseoir à côté d'elle sur le canapé sans qu'elle ne m'aperçoive. Mais comme je suis un gros débile, je trébuche sur une chaussure et m'étale de tout mon long sur le sol. Quel nul ! Je me suis sacrément pas raté.
Ma mère se retourne, surprise par le bruit. Elle me voit sur le sol et éclate de rire. Je rigole automatiquement avec elle.
- PTDDDDDR, ton fils se fait mal et toi, tu rigoles ?
- C'est bien fait pour toi à vouloir essayer de me faire peur. Ça t'apprendra, tiens !
Je la fixe du regard et ses grands yeux noisettes se plongent dans les miens.
Alala mama, si tu savais à quel point je t'aime, tu n'en reviendrais même pas qu'un être humain puisse te porter autant d'amour. Plusieurs fois, je t'ai fait pleurer. Plusieurs fois, tu t'es endormie soucieuse, te demandant où j'étais et si j'allais bien. Tu as toujours été là pour moi, même quand je te faisais les pires crasses qu'un fils puisse faire à ses parents. J'en suis tellement désolé. Je sais que, tel le petit con que je suis, je ne te l'ai pas souvent prouvé, cet amour. Je ne t'ai même jamais dit à quel point je t'aime.
Je me lève et vais m'asseoir à côté d'elle.
- Salut maman...
- Selem Mounir, ça va ?
- Oui, et toi ?
Elle prend une grande inspiration avant de me répondre. Et merde, je suis dans la mouise.
- Comment ça, et toi ? Tu penses que je vais bien, moi, quand je ne sais pas où est mon fils ? Que je n'arrive pas à te joindre et que tu ne me donnes aucun signe de vie ? À TON AVIS, TU PENSES QUE JE VAIS COMMENT ?
![](https://img.wattpad.com/cover/20830495-288-k795193.jpg)
VOUS LISEZ
« Mounir - Lettres à ma femme »
RomanceOn m'a souvent dit qu'aimer s'était donner le bâton pour se faire battre. Une vie triste mais remplie d'espoir. Haine, amour et rigolade venez découvrir ma vie ! ⚠️ HISTOIRE FICTIVE ⚠️