12 - Tout de toi

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- 15/20.. lit Ochako lorsque Monsieur Aizawa lui rendit sa copie de mathématiques.

Elle arbora un sourire ravi, fière d'elle. Elle avait réussit à s'en sortir dans une matière qui n'était pas de sa prédilection, et ses efforts avaient porté leurs fruits.

Elle nota quelques erreurs dont elle ne comprenait pas la source sur le dernier exercice, qui englobait le dernier chapitre, autrement dit celui où elle avait eu le plus de difficultés.

Autrement dit, celui que Katsuki avait tenté de lui faire apprendre le midi, après l'avoir entraîné à part avec lui dans son petit coin de jardin secret.

Rien que l'ébauche de cette pensée fit ardemment rougir en classe la brunette, installée derrière le jeune homme qui causait ses troubles, mais qui ne lui avait pas même adressé un regard depuis la mâtinée et le commencement des cours. Même durant le déjeuner commun, celui-ci avait bâti des distances infranchissables, fuyant toute confrontation, que ce soit par la parole ou visuelle. Pourtant, il n'avait pas plus l'air embarrassé que cela, il avait même entretenu plusieurs discussions avec Eijiro, Denki et Hanta qui le taquinaient à propos de la fête, particulièrement sur les quinze minutes qu'il avait passé en tête à tête avec elle, où l'électrique l'interrogeait sur une potentielle anecdote cochonne. Si Ochako avait fait la sourde oreille, trop gênée pour répliquer quoi que ce soit, Katsuki avait répondu avec toute la délicatesse dont il était capable qu'il était un "grand con pervers", sans témoigner d'un quelconque embarra.

La jeune fille ignorait complètement la manière dont elle devait se comporter avec lui. Plus particulièrement depuis hier.

" Je vais tout faire pour que tu tombes amoureuse de moi, que tu le veuilles ou non. "

Son visage brûla de plus belle.

Était-il réellement sérieux?

Dans les secondes qui suivirent cette phrase, Ochako avait été incapable d'émettre le moindre mouvement, et comme à l'instant, la seule chose qui eut bougé en elle, ce fut ses battements de cœur torrides et la chaleur traversant ses joues. L'explosif avait en revanche gardé son calme. Il l'avait ensuite détourné pour attraper sa bouteille et la boire d'une longue traite sans rien ajouter, comme s'il avait simplement annoncé qu'il allait déguster des pâtes ce midi. Et il s'en était allé, sans que la situation n'évolue d'une manière ou d'une autre, ou qu'il ne débute sa promesse.

Tout le dimanche durant, elle s'était enfermée dans l'enceinte de sa chambre, une fois tentant de se tranquilliser l'esprit et ne pas pousser sa réflexion sur cette phrase, une fois se positionnant en boule sur son lit comme une petite fille. Elle n'osait absolument guère aborder le jeune homme et le questionner directement sur ses véritables intentions.

Mais le pire, dans tout cela, c'est que Izuku Midoriya se perdait de plus en plus dans les abysses de son esprit, trop occupé à divulguer l'image d'un grand blond aux yeux de braises qui ne voulait pas quitter les lieux. Cela avait commencé depuis quelques jours déjà, mais là, c'en était presque oppressant, et horriblement troublant de voir celui qu'elle croyait aimer de tout son cœur effacé comme si on l'avait simplement balayé.

Qu'aimait-elle, chez lui?

Son courage, sa détermination. Sa passion pour l'héroïsme, et sa motivation sans faille qui désire toujours offrir le meilleur de lui-même. C'est ceci qu'elle admirait, et elle s'en était toujours servie comme d'un exemple, le meilleur des exemples. Elle chérissait contempler ses yeux de cresson, ses boucles rebelles, ses tâches de rousseur, et son sourire si innocent.

Et chez Katsuki?

Sa capacité à viser toujours plus haut, sa force. Son côté grincheux, égoïste, gueulard, qui la faisait dorénavant mourir de rire ou changeait son humeur à sa guise. Son autre côté doux, altruiste, persévérant, ce côté qu'il ne désirait pas montrer en public, peut-être celui qu'il ne montrait qu'à elle, ou qu'à très peu de personnes. Elle aimait avoir l'impression de voir son pouvoir se multiplier dans le reflet de ses yeux. Cette fragilité humaine qu'il a tendance à garder tout au fond de lui sans en adresser un verbe à quelqu'un. Elle chérissait contempler ses cheveux de blés contrastant avec ses sourires sadiques ou déterminés, ses iris emplis de frénésie sans once de raison, sa taille imposante, ses bras sculptés qui l'entouraient, ses lèvres qui frôlaient sa nuque.

𝐔𝐧𝐩𝐫𝐞𝐝𝐢𝐜𝐭𝐚𝐛𝐥𝐞 [𝙺𝙰𝙲𝙲𝙷𝙰𝙺𝙾]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant