Un auteur... en suis-je un ?
Tout d'abord auteur peut désigner plusieurs personnes. La première personne qui vient en tête lorsque l'on nous dit le mot "auteur", notre cerveau l'associe à un autre mot qui est celui d'écrivain. Nous pouvons dire que tous les écrivains sont des auteurs. Par écrivain j'entends : personne douée d'une conscience...
Faut-il avoir une conscience ? Faut-il être humain ?
Un animal comme un singe pourrait appuyer au hasard sur une machine à écrire et taper Hamlet de Shakespeare ou même un écrit qui sera publié dans 50 ans par un homme du peu que le hasard le pousse à écrire (même si les possibilités sont tellement infimes que l'on considère ce cas comme impossible). Cela revient à la bibliothèque de Babel qui contient tous les textes qui ont, sont et seront écrits. On trouve ainsi mon texte dans la bibliothèque de Babel.
Cela rajoute donc que les machines pourraient être des écrivains puisqu'elles contiennent des écrits qu'elles peuvent générer.
Pour un animal on sera presque tenter de dire qu'il peut être auteur car ce mot est déjà employé pour désigner des animaux comme les animaux artistes. Ainsi un animal qui a peint une œuvre est bien l'auteur de cette œuvre. On peut donc enlever le terme personne et le remplacer par de la famille des animaux (car l'Homme est avant tout un animal biologiquement parlant). Je pense que l'on peut restreindre le nom à "vertébré" voire "mammifères" mais je ne peux pas affirmer que les oiseaux ne pratiquent pas une certaine forme de peinture contemporaine sur les pares-brises des voitures donc nous garderons le terme "animal".
Ensuite pour la conscience nous pouvons nous poser la question si elle est importante pour la création d'une œuvre comme un écrit. On se dit souvent que l'inconscient est la principale source de l'art. On ne sait pas pourquoi mais rajouter un mot là nous rassure plus.
Cependant, sans la conscience même de faire un geste qui marquera les traces d'un écrit. L'écrit en lui-même n'existe pas. La conscience d'écrire est donc nécessaire. On peut donc définir un auteur par un être animal qui crée une œuvre consciemment.
Il reste néanmoins une chose à définir : la création d'une œuvre. A quel moment nous sommes dans la reprise d'un contenu et à quel moment nous sommes dans la création ?
Dans le terme même de la création, si je prends Hamlet et que je remplace dans la version française un "la" par "une" même si tout le reste est inchangé, j'ai effectué une modification d'une œuvre. Je me la suis réinterprétée en changeant un article défini par un article indéfini, ainsi le nom qui suivra sera indéfini et celui si aura une nouvelle signification, j'ai donc crée mon œuvre.
Moralement, nous sommes d'accord pour dire que c'est très limite comme raisonnement.
Maintenant si j'opère un changement plus important en en gardant que la base de la tragédie mais que je crée une toute autre histoire tout en gardant les codes de la tragédie émis par Shakespeare. Ici, tout le monde est d'accord pour dire que l'œuvre est ma création.
La limite entre ces deux choses est donc subjective pour chacun d'entre nous. Elle découle d'un changement d'une œuvre déjà existante. Ainsi l'auteur adapte une œuvre pour se l'approprier. Donc l'adaptation doit être assez significative pour que la nouvelle œuvre soit qualifiée en tant que telle.
Un auteur est donc un être animal qui utilise sa conscience pour adapter une œuvre à un niveau assez élevé pour pouvoir être considéré comme tel.
En gardant cette définition. Essayons de l'adapter à ma propre personne. Les écrits que je fais sont des adaptations de la littérature. Je réadapte l'introduction. Je reprends la formulation type d'une introduction et j'utilise mes mots pour en créer une qui représente ce que je pense. Donc l'introduction de ces Essais est une œuvre en elle-même.
Ensuite, j'ai réutilisé l'outil de la mise en abyme pour le détourner et faire une histoire dans une histoire elle-même dans une histoire etc. Pour faire passer un message. Ainsi, le support n'est pas original mais l'assemblage des mots l'est. Donc mes mises en abymes sont donc une œuvre.
Et maintenant, ce même texte que je viens d'écrire. Celui-là même qui essaie de faire germer une idée philosophique. Peut-il être considéré comme tel ?
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Essais
RandomUne description n'est pas assez subtile pour indiquer tous les points dont j'omettrais l'existence.