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LUI.

Je vais la tuer. C'est officiel.

Jade se recule d'un coup et regarde la porte, puis moi. Son regard me transmet toute le peur qu'elle ressent, et bon sang je regrette avoir couché avec cette fille.

"Qui est-ce ?" Jade me chuchote.

Elle me tient l'avant-bras comme si c'était la dernière chose à laquelle elle pouvait s'accrocher. Je souffle et me lève. Je la regarde d'un air désolé, récupère mon bomber et me dirige vers la porte. Je tourne la clé une fois, puis deux et ouvre la porte.
Je tombe nez à nez avec Madison et son air offusqué.

"Pourquoi t'es dans cet appart ? Tu me trompes, c'est ça ? Connard ! Connard, connard, connard !"

Elle me tape le torse comme si toute cette scène était réelle. Comme si ce que je lui avais dit ce midi n'était pas arrivé. Comme si nous étions en couple. Je lui attrape les poings et la regarde dans les yeux.

"Qu'est-ce que tu fais ?

- Jack, pourquoi es-tu avec cette pute ?"

Elle regarde Jade, je fais de même. Cette dernière a les larmes aux yeux et me regarde comme j'aurais espéré qu'elle ne le fasse jamais : comme un connard. Elle se lève et avance d'un pas décidé vers Madison et moi.

"Dégagez de chez moi."

Je ne réagis pas, Madison non plus. Non, non, non, ça ne peut pas se passer comme ça...

"DEGAGEZ ! DEGAGEZ !"

Les larmes coulent à flot sur ses joues et la culpabilité m'assaille. C'est à cause de moi...

"TOI ! NE ME REPARLE PLUS JAMAIS ! JE T'AI DONNÉ MA CONFIANCE UNE JOURNÉE ! UNE SEULE JOURNÉE ! ET LE SOIR MÊME JE ME SENS TRAHIE ! Ne me parle plus jamais, Jack Gilinsky."

D'un coup, sa voix est devenue calme. Et d'un coup, tout s'est brisé en moi. Une douleur au niveau du cœur grandit et se disperse dans tout mon être. Je me sens mal, je me sens terriblement mal. Je sors de son appartement, le pas lourd, suivi de Madison. Quand nous avons dépassé le pas de la porte, cette dernière claque dans un bruit sourd. Je me retourne vers Madison.

"Tout ça, c'est à cause de toi. A cause de toi ! Pourquoi t'as fait ça ?

- Mais enfin, n'est-ce pas évident ? Je t'aime Jack. Je t'aime et toi aussi tu m'aimes, tu as juste besoin qu'on t'ouvre les yeux. Nous finirons ensemble, quoi qu'il arrive. Nous sommes faits pour être réunis, c'est écrit.

- Mais tu comprends vraiment rien ! C'est elle que j'aime ! C'est elle qui me pousse à me lever tous les matins ! Elle est celle qui illumine mes journées rien qu'avec un sourire ! Je l'aime et tu as tout gâché !"

Je me retourne et me dirige en furie vers ma porte. Je sors mon trousseau de clés et n'attends pas une seconde de plus pour rentrer chez moi et me morfondre sur mon sort.

ELLE.

Je pleure comme jamais je n'ai pleuré. Ce n'était presque rien, mais je faisais finalement confiance à quelqu'un d'autre que Wesley et il a fallu qu'il me trahisse.

J'attrape ma boîte de mouchoirs et m'aperçois qu'elle est vide. Je souffle et me lève pour en chercher une autre. J'en profite pour me servir un verre d'eau. Je passe par mon salon, et vois sur le canapé un morceau de papier. Je m'approche et le prends dans mes mains.

'Bon... si tu lis ce papier c'est sans doute que je n'ai pas eu le courage de te le demander en face.

Déjà, la date du voyage à New York est le 5/10, soit dans une semaine.

Ensuite, notre manager nous demande d'emmener quelqu'un parce que le soir, il y a un gala avec d'autres célébrités et des vieilles personnes pleines aux as. J'aimerais beaucoup y aller avec toi.

PS : voilà mon numéro de téléphone : ***-***-***.

Jack'

Je ne sais que faire de son numéro. Ma tête ne veut plus lui parler mais mon cœur en meurt d'envie. Toute cette histoire est trop compliquée. Mes sentiments sont trop compliqués. Moi-même, je n'y comprends rien.

Bip bip bip !

Encore un nouveau réveil, encore une nouvelle journée. Ma tête est lourde, je ne ressens rien. Hier soir, je me suis endormie excessivement tard car il occupait toutes mes pensées.

J'enfile ma robe noire et galère pour la fermer. J'enfile mes Converses et me dirige vers ma porte. J'ai peur. J'ai peur de le croiser. De devoir voir son adorable visage, son adorable nez qui hier frôlait le mien. Peur de voir ses lèvres magnifiquement rosées et parfaitement formées qui hier provoquait en moi un désir étrange. Je souffle un grand coup. Rien que d'y penser, je en sens toute chose. Je suis vraiment une pucelle désespérée.

Je referme ma porte et tourne la clé dans la serrure. Je prends mes écouteurs et mets ma playlist du matin, mais bizarrement, je le fais excessivement lentement. Mon cœur remporte le combat, je suis trop faible pour ne pas le voir.

Une journée ! On a été proche pendant une journée ! E j'ai l'impression d'être déjà accroc. Accroc aux émotions qui se développent en moi. Accroc aux frissons qui longent tout mon dos jusqu'à ma nuque. Accroc à lui.

La porte derrière moi s'ouvre. Je regarde droit devant, soit ma porte. Je n'ose plus bouger. Lui non plus. En tout cas, plus aucun bruit ne se fait entendre.

"Jade ?"

Ma respiration s'arrête. Je ferme les yeux et réponds.

"Oui.

- Je suis désolé.

- Je sais.

- Je... ne sais pas pourquoi elle-

- Tu n'as pas besoin de t'expliquer." je me retourne. "Vous êtes beaux ensemble. J'espère que je n'ai pas gêné cette relation." Je force un sourire. "Bye, Jack."

Neighbors ‹ 𝕛𝕒𝕔𝕜 𝕘𝕚𝕝𝕚𝕟𝕤𝕜𝕪 ›Où les histoires vivent. Découvrez maintenant