Le Capitaine Crocodile

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Il fait noir. J'ai froid. J'ai mal.

Les ombres dansent sous la porte. Les éclats de voix. Les coups. Crochet et de retour.

L'homme me fait peur. A chaque fois qu'il rentre, il me frappe. Il me hurle dessus et Raiponce de l'autre côté pleure. J'ai beau crier, rien n'y fait. Alors je pleure.

Avant Crochet était gentil, il était amoureux de Raiponce. Il la prenait dans ses bras et lui disait je t'aime. A chaque fois qu'il rentrait, il lui offrait des fleurs et il me prenait sur son dos en faisant l'avion.

Avant, j'allais à l'école. Avant, il faisait chaud et lumineux, avant je n'avais pas mal et ma peau était blanche comme neige ; aujourd'hui elle est de la couleur du ciel.

C'était un autre temps.

Soudain, les bruits cessent et la porte s'ouvre. Je sers contre moi mon doudou apeurée par le monstre qui me fait face. Un homme barbu, les yeux injecté de sang et la bedaine débordant de son pantalon, se tient dans l'encadrement de la porte.

-Aurore ... vient dire bonjour à papa ...

Mes larmes menacent déjà de couler. Mais je ne lui ferais pas ce plaisir.

-Aurore ... vient, je ne te veux aucun mal.

Menteur. Menteur. Menteur. Je vois très bien ta haine derrière ton sourire de diable.

J'aimerais tellement que cela se passe comme dans les dessins animés. Que le crocodile mange Crochet tout cru !

Tic, tac, tic, tac ...

Déjà sa main se lève. Je me recroqueville.

Pitié que cela finisse.

On toque à la porte. Crochet se retourne en jurant.

-Police, ouvrez la porte !

Crochet sortis de la pièce.

Tic, tac, tic, tac.

Les voix se multiplient, les accusations aussi. Mais Crochet nie tout en bloc.

-Je ne vois pas de quoi vous parlez.

Menteur. Menteur. Menteur.

-Monsieur nous allons inspecter votre domicile.

-Pardon !? Mais ... mais...

-Nous avons un mandat d'arrêt.

Après cela, les portes s'ouvrirent et se fermèrent en claquant.

Sauvez-moi.

Puis la porte s'ouvrit. Un jeune homme en uniforme, grand, brun, les yeux bleus.

-Qu'est-ce que ... Je l'ai trouvée !

Des hommes arrivèrent en courant. Et discutèrent entre eux.

L'homme qui avait ouvert la porte s'approcha près de moi.

-Hey ... Comment tu t'appelles ?

-Au ... Aurore.

-C'est joli comme prénom. Tu connais le monsieur là-bas ? dit-il en pointant du doigt Crochet qui s'énervait dans le salon.

-Oui, c'est Crochet.

-Crochet ? Comme le capitaine Crochet ?

- Oui, et toi c'est Crocodile, Capitaine Crocodile.

-Hein ?! Mais ... Pourquoi ?

-Parce que le tic, tac est fini est que tu as mangé Crochet tout cru.

Il me regarde, étonné, puis sourit.

-Bien sûr ...

Il me tendit une main et je me recroquevillai.

-Enchanté de te connaitre, princesse Aurore !

Je me tournai vers lui étonnée qu'il m'appelle comme ça . Il me fit un grand sourire.

Il est gentil.

Je lui serrai la main timidement puis lui sourit à mon tour.

Croyez-le ou non, je suis innocente.


We are all guiltyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant