Chapitre 3

955 41 1
                                    

Je gémis de peur quand je le vis se rapprocher près de moi. Très près.

_Tu es mienne, désormais, murmura-t-il.

Son regard perçant passait du haut au bas de mon corps une énième fois avant qu'il ne se retourne, satisfait de ce qu'il venait de me faire subir. Il se trouvait enfin loin de moi.

Je restais abasourdie pendant une courte durée, peut-être longue finalement, incapable de réaliser ce qu'il venait à peine de se passer.

_Merde, pestai-je à moi-même.

Précipitamment, je passai entre les corps chauds des jeunes qui dansaient autour de moi, voulant désespérément retrouver mes amies.

Quand, finalement, je les atteignis, une vague de soulagement déferla à travers mon corps.

Elles s'exclamaient et riaient, complètement indifférentes à ce qui m'était arrivé quelques secondes auparavant, alors qu'elles n'étaient pas en ma présence.

J'ouvris la bouche pour parler mais j'étais comme bloquée, abasourdie.

_Qu'est-ce qui ne va pas?, me demanda Chloé, subitement inquiète.
_J-Je..

Léa aperçut alors les traces sombres et violacées sur le début de mes épaules, et toutes suivirent son regard, leurs yeux s'élargissant à la vue de mon cou abîmé.

_Woah, fit-elle, la bouche ouverte. Qui diable t'a fait ça?

Je touchai alors la contusion d'un geste maladroit, me rappelant exactement des minutes passées. Et instantanément, je le regrettai; c'était douloureux.

Mes yeux se plantèrent dans un endroit bien précis de la pièce. Mes amies, curieuses, tournèrent la tête, cherchant à savoir ce que je fixais ainsi, ou plutôt, qui je fixais ainsi.

Au même moment, Harry regarda en arrière, vers moi, un sourire joueur et lascif aux lèvres.

Nous le vîmes dire au revoir aux mecs avec qui il discutait, avant de tracer une ligne droite jusqu'à la porte, près à s'en aller.

Cependant, avant de passer la sortie, Harry m'envoya un clin d'œil qui eut le don de me rendre bée, puis disparut.

Je me retournai vers mes amies, encore une fois. La bouche de Lou s'entrouvrit pour commenter la scène mais, rapidement, elle se referma, incapable de formuler une phrase cohérente.

Léa rompit finalement le lourd et pesant silence.

_Putain de merde.

•••

Je descendis du taxi après avoir payé ma part, avant de le voir s'éloigner, mes amies me faisant des signes d'au revoir à l'intérieur. Je leur souris puis commençai à marcher jusqu'à la porte de ma maison.

Durant le trajet, les filles n'avaient pratiquement fait que m'interroger sur ce qui s'était passé avec Harry pendant la soirée. J'étais encore secouée par tout ça, d'ailleurs.

Une fois dans ma chambre, je me déshabillai et mis mes affaires dans la bassine préposée au linge sale. Je brossai rapidement mes cheveux bruns avant de les laisser errer dans mon dos.

Je marchai jusqu'à la salle de bain, allumant la lumière d'un geste habituel et commençai à appliquer du dentifrice sur ma brosse à dents.

Je rabattis mes cheveux sur l'une de mes épaules et inclinai la tête sur le côté, pour me laver les dents. Ma brosse m'échappa alors, retombant bruyamment dans l'évier.

J'avais toujours été maladroite.

Je me regardai dans le miroir et fus choquée, apercevant pour la première fois la plaie rouge et douloureuse qui colorait mon cou.

Du bout des doigts, j'effleurai cette petite blessure, grimaçant légèrement.

Harry m'avait marquée d'un suçon. Je frémis à cette pensée.

Je voulais me débarrasser de la sensation de ses lèvres sur ma peau et de la façon dont il avait grandement apaisé cette morsure en passant sa langue dessus.

Ses mots "Tu es mienne, désormais." résonnaient en écho dans ma tête.

J'essayai de sortir Harry de mes pensées, revenant à mon but premier, soit, me laver les dents. En vain.Après avoir effectué mon petit rituel, je fus fin prête pour aller me coucher.


Ainsi, je me jetai dans mes couettes si attrayantes.

Je sentis ma tête vibrer, et, sachant que l'alcool n'avait pas tant d'effet sur moi, je commençai à chercher la source de ces vibrations en tapotant un peu partout sur mon lit.

C'était mon portable. Je le déverrouillai et découvris que c'était un message d'Harry.

Immédiatement, les battements de mon cœur s'accélérèrent et je dus me forcer pour trouver le courage d'ouvrir ce fameux texte.

De Harry :

Tu sais, tu devrais probablement fermer tes rideaux avant de te déshabiller. Merci pour le spectacle, chérie. H x

Je sautai subitement de mon lit pour détaler jusqu'à ma fenêtre, la panique déferlant par flots à travers mes veines.

Je scrutais chaque recoin du quartier quand mon regard se posa sur une large voiture noire, garée juste en face de ma maison, de l'autre côté de la rue.

La peur s'empara de moi, à nouveau.

Harry était adossé à la portière de sa voiture, les bras croisés sur son torse musclé.

Même dans la nuit noire, je pouvais assurer qu'il avait un sourire lascif plaqué sur le visage.

Soudainement, il se redressa et monta dans son véhicule. Avant même que je ne m'en rende compte, il avait accéléré pour finalement être hors de ma vue.

_Dans quoi j'me suis fourrée? pensai-je à voix basse.

*****

_Bonjour, Summer.

Ma mère m'appelait depuis la cuisine, m'ayant sûrement entendue descendre les escaliers. Marchant à présent dans le couloir, je jetai un regard à mon visage, reflété par le miroir accroché au mur.

Je dus m'y attarder une seconde fois pour me rappeler de l'horrible bleu qui marquait ma peau. Je cachai rapidement la blessure qui colorait mon cou à l'aide de mes longs cheveux.

Une fois satisfaite d'avoir pu recouvrir cette petite contusion, je poussai la porte de la cuisine pour y entrer.

_Bonjour, m..

Je m'arrêtai dans mon élan, découvrant une touffe de cheveux bruns foncés et bouclés.

Harry.

Il était assis sur une chaise derrière le comptoir du bar.

Il ne pouvait pas être là. Ça ne pouvait pas être vrai.

Ma mère étant dos à nous, Harry pouvait délibérément balader ses yeux verts sur mon corps peu vêtu.

J'étais gênée.

Ayant, enfin, fini son espèce d'inspection, il déposa ses yeux sur mon visage.

_Oh Summer, ce beau jeune-homme était sur le pas de la porte alors je l'ai invité à entrer.

Un énorme sourire orna le visage d'Harry à l'entente de ces mots, creusant ainsi ses joues en deux fossettes proéminentes.

_Salut, Harry, me forçai-je pour rester polie.
_Salut, Summer, fit-il en hochant la tête.
_Maman, je peux te parler deux secondes? demandai-je, les dents serrées.

Je fis un sourire timide à Harry pour qu'il ne se doute de rien, avant d'entraîner ma mère dans le couloir.

Une fois que je fus sûre qu'il n'entende pas ce que j'allais dire, je commençai à parler.

_Pourquoi tu l'as invité à entrer? soufflai-je, énervée.
_Il m'a dit qu'il était l'un de tes amis. Il est vraiment gentil, sourit-elle.
_Maman, ça aurait très bien pu être un meurtrier !
_Bien sûr que non, Harry est adorable.

Je roulai des yeux, certaine qu'il avait usé de ses charmes sur elle.

Massant mes tempes, j'essayai vainement de prendre du recul face à la situation.

Je ne savais pas à qui j'en voulais le plus : Harry pour s'être invité chez moi ou ma mère pour l'avoir laissé entrer.

_Allez quoi ! J'ai fait le petit-déjeuner.

Elle prit ma main et m'attira jusqu'à la cuisine avec elle, où Harry était toujours assis.

Il sourit, content de me voir assise sur un tabouret, proche de lui, juste à sa droite.

Ma bouche connut un halètement de surprise quand Harry ...

✷DARK LOVE✷Où les histoires vivent. Découvrez maintenant