Chapitre 2 : Thierry Diop
*** Sabine ***
Il est près de minuit quand je prends les escaliers pour rentrer chez moi. J’avais un programme aujourd’hui à l’église qui s’est terminé tard et après un frère m’a déposée en bas de mon immeuble. Donc me voici dans les escaliers en train de prier en langue à voix basse, en murmurant quand j’entends Marla hurler dans le couloir juste avant qu’un jeune homme en furie me rentre dedans manquant presque de me faire dégringoler, heureusement il me stabilise à temps et plonge son regard dans le mien, il est beau c’est indéniable. Je me dégage doucement et le remercie puis je voulus passer mon chemin quand cet homme me lance
Lui : J’espère ne pas vous avoir fait mal
Moi (le regardant dans les yeux) : Non ne vous en faites pas. Je suis plus solide que j’en ai l’air.
Lui (sourire charmeur) : Tant mieux, pourrais-je avoir votre nom ?
Moi (répondant à son sourire) : Sabine Sitou
Lui : Je m’appelle Thierry Diop
Moi : Vous êtes Sénégalais?
Lui (sourire en coin) : Du coté de mon père. Ma mère est Béninoise.*** Thierry ***
Sabine a l’air plutôt réceptive face à mon sourire enjôleur et à mon regard perçant. Ce qui est tout à fait normal vu le temps que je mets à me préparer chaque matin, à entretenir ma barbe et je ne sors jamais sans être au top ! On dira ce qu’on voudra mais les femmes adorent les barbes bien taillées, propres et bien entretenues. Donc je pousse un peu plus loin mon avantage en l’invitant quelque pour se voir. Quand je l’entends dire oui je me dis que c’est gagné mais
Sabine : J’ai une idée, c’est moi plutôt qui t’invite. Tous les mercredis soirs nous avons une formation dans notre église qui t’apprendrait surement beaucoup.
Je dois avouer que je ne m’attendais pas du tout à ça. Je me mets à réfléchir très vite et mets rapidement sur pieds un plan pour lui faire croire que je peux cheminer avec elle et l’amener jusqu’au mariage vu que c’est la seule chose qui intéresse les femmes Chrétiennes.
Moi : Pourquoi pas ? C’est vrai que je me suis un peu éloigné de Dieu depuis un moment. On n’a qu’à s’échanger nos numéros et coordonner cela.
Sabine (sortant son téléphone) : C’est le 06…
Moi : C’est noté. Passe une bonne nuit.
Je prends congé d’elle et sors de l’immeuble tout content. Je n’aurais pas perdu ma soirée malgré l’autre folle là. Je rentre chez moi retrouver ma copine avec laquelle je vis depuis trois ans. Elle attend toujours que j’honore la promesse que je lui ai faite d’aller se présenter à ses parents, depuis deux ans elle l’attend. Ce qu’elle ne sait pas c’est qu’elle risque d’attendre longtemps encore. Dès qu’elle me voit, elle se lève pour venir m’accueillir mais je fais celui qui n’a rien vu et trace directement dans la chambre. Je veux être au calme pour pouvoir penser à la meilleure manière de simuler un attachement à ce Jésus que je ne connais même pas.
Nadège : Tu rentres à 01 h du matin, je t’attendais toute seule comme un con et tu rentres sans aucune explication, rien (en larmes). Si c’est comme ça que tu comptes me traiter quand on sera mariés mieux tu me ramènes où tu m’as prise
Je ne réponds pas et me contente de me lever pour passer à la douche. Qu’elle ne vienne pas me gazer maintenant, elle m’a toujours connu ainsi. Ce n’est pas demain la veille que je changerai. Qu’elle supporte ou qu’elle s’en aille, ce n’est pas moi qui la retiendrai.*** Marla ***
C’est en larmes que j’ai appelé Ruben mon meilleur ami à la rescousse. Il a laissé son sommeil pour venir me soutenir cette nuit-là. Ce que j’ignorais c’est que cette nuit-là, le changement commencerait sans même que j’ai mon mot à dire.
Ruben : Arrête de pleurer et dis-moi ce qui se passe. Ce sont tes larmes qui vont régler va situation ?
Moi : Snif, je suis fatiguée de cette vie que je mène, ce n’est pas moi mais je ne sais pas comment m’en sortir ! Tu sais, beaucoup de gens m’ont laissée tomber du jour au lendemain sans aucune explication et je soupçonne que tu as du les entendre toi aussi mais tu es toujours là pour moi. Il y a quelques temps tu m’as mise face à mes actes et tu m’as clairement dit que tu ne cautionnais pas cela mais que tu ne comptais pas me laisser tomber, tu t’en souviens ?
Ruben : Oui
Moi : Ce jour-là quand je suis rentrée j’étais sur le point de recommencer pour me prouver que ce que tu pensais de moi ne m’atteint pas. Et ma voisine m’en a empêché en me disant que Jésus m’aimait. Jusque-là entre elle et moi c’était bonjour bonsoir alors sur le coup je n’ai pas su quoi faire d’autre que de fuir et après augmenter le rythme de mes coucheries. Je ne veux plus de tout ça mais je ne peux pas non plus aller la voir.
Ruben : Je comprends mieux (me prenant dans ses bras) Tu sais ce qu’on va faire, je vais passer la nuit sur le canapé et toi tu vas prendre une bonne douche, te mettre au lit et te reposer. Demain matin on ira ensemble voir ta voisine pour lui demander de t’aider
Moi : Mais…
Ruben : Il n’y a pas de mais qui tienne, allez zou !
Je m’exécute faiblement en trainant des pieds, je sais que c’est la meilleure chose à faire mais quelque chose me retient, comme si une part de moi se complaisait dans la tristesse.*** Sabine ***
Ding dong
Derrière ma porte, se trouvent Marla et un jeune homme que j’aperçois de temps en temps dans les couloirs de l’immeuble. Je les invite à entrer et les installe autour de ma table à manger et les invite à partager mon petit-déjeuner. Aujourd’hui je n’ai pas pu me réveiller assez tôt et suis un peu dans les vapes mais leur arrivée me réveille immédiatement. Je suis immédiatement consciente de l’enjeu de cette entrevue et que toutes ces prières que j’ai faites depuis plusieurs jours étaient pour me donner cette occasion, une ouverture pour pouvoir parler à cette âme, pas par ma propre voix ni mes propres mots mais par ceux de la Haute Autorité qui guide chacun de mes pas, dans les grandes comme dans les plus petites décisions que j’ai à prendre. Alors avant de venir m’asseoir auprès d’eux, pendant que je m’active a la kitchenette pour leur servir des tasses de thé et café ainsi que les petits pains, beurre et confiture dans le frigo je murmure des prières pour me fortifier et qu’Il prenne le contrôle de chacun de mes gestes, paroles et silences pour atteindre Son objectif dans la vie de Sa créature afin qu’elle devienne Sa fille bien aimée.
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Le fardeau des autres
SpiritualDes jeunes, qui font chacun à sa façon et selon son temps la rencontre de Jésus. Ceci est leur histoire bien plus que la mienne. Je suis Sabine.