Lucy transpirait. Elle dégageait une odeur nauséabonde et son corps brillait. Elle était collante et n'avait qu'une seule envie ; aller sous la douche.
Assoiffée, elle saisit sa bouteille, pleine, et en but de grandes gorgées. Elle la reposa sur la banc, vide.
Natsu était affalé sur ledit banc et la regardait avec admiration. Lui ne semblait avoir fait aucuns efforts, étant donné qu'il n'avait fait que regarder le spectacle que son amie lui présentait.
- « C'était trop cool ! » s'écria-t-il.
- « Mais pas suffisant. » dit Lucy en rangeant ses affaires dans son sac.
La respiration haletante, la danseuse entreprit de mettre ses baskets et un pull par dessus son justaucorps, puis elle se leva et tendit la main à Natsu pour qu'il en fasse de même.
- « Tu me raccompagnes ? »
- « Aye ! »
La blonde sourit en soupirant et ébouriffa les cheveux de son meilleur ami, qui ricana. Un enfant de petite taille et aux cheveux bleus surgit alors dans le couloir et sauta sur Lucy, qui l'attrapa dans ses bras au dernier moment.
- « Louchy ! »
- « Happy ! »
- « Pourquoi tu sautes pas dans les bras de ton grand frère plutôt ? » râla Natsu.
- « Pfff... Jaloux. »
- « RÉPÈTES UN PEU ÇA, ENFANT INGRAT ! »
- « JALOUX ! »
Le rose s'élança à la poursuite de son petit frère, animé par la rage. Lucy les regarda sans réaction, habituée à ce genre de scènes quotidiennes.
Une fois leur jeu terminé, les trois s'assirent dans la voiture de Natsu, Happy soigneusement attaché à l'arrière.
- « Dis, tu voudrais pas garder Happy ce soir ? »
- « Pourquoi ? »
- « C'est vrai ça, pourquoi ? » intervint Happy, se mêlant à la conversation.
- « Roh, t'occupes. » fit Natsu, pour ensuite reporter son attention sur Lucy. « J'ai rendez-vous avec Lis'. Si j'y vais pas, Mira va me tuer. »
Lucy explosa de rire en connaissant la tendance sadique qu'avait son amie à éprouver du plaisir à menacer les gens pour former des couples. À une période, elle pensait même à du « Nalu ».
Quelle horrible période, d'ailleurs.
La blonde secoua la tête et offrit un sourire contrit à son ami.
- « Je suis désolée, mais ça va pas être possible. Erza peut être ? »
- « Si je laissais Happy entre ses mains, qui te dit qu'il en ressortirait vivant ! »
- « Elle est pas si terrible. »
Natsu lui fit un instant les gros yeux avant de reconcentrer son attention sur la route.
- « Bon, ok, elle est flippante. » admit Lucy. « Et Wendy ? »
- « Mais j'ai pas le temps ! »
Lucy tourna la tête et fixa Happy, qui était à présent focalisé sur sa fenêtre. Elle réfléchit un instant avant de proposer une solution à son ami.
- « Si tu veux, je le prends et Wendy vient le chercher chez moi. »
- « Oui ! Je te revaudrais ça, Luce. »
- « De rien. »
Un. Deux. Trois.
Encore.
Un. Deux. Trois.
Encore.
Depuis maintenant plusieurs heures, Lucy enchaînait les pas de danse, s'entraînant sans relâche. Si elle voulait être à la hauteur de tout ceux qui étaient allé dans une école prestigieuse, elle devait profiter de chaque instant. Chaque seconde était précieuse.
Lucy dansait pour honorer sa mère. Elle n'était pas célèbre pour son talent, mais elle se débrouillait, et la blonde l'avait toujours admirée. Jamais elle n'avait vu plus belle et gracieuse danseuse qu'elle.
Mais si elle dansait, c'était aussi pour enfin attirer l'attention d'un garçon. De ce garçon si spécial, si charismatique, qui ne la regardait jamais. Lui, il n'avait d'yeux que pour Juvia.
Depuis maintenant plusieurs années, Lucy était terriblement amoureuse d'un seul et même garçon ; Grey Fullbuster.
Le cœur de glace.
Le téléphone de la danseuse vibra, ce qui la surprit, et elle perdit l'équilibre. Elle s'affala sur le sol et râla, puis se releva et décrocha.
- « Allo ? »
- « Ouais, Lucy ? Encore merci pour l'autre jour ! » fit la voix de Natsu.
- « Pas de problème. Qu'est-ce que tu veux ? »
- « En fait, je voulais savoir si c'était possible d'avoir d'autres places pour le concours. Y en a plein qui veulent venir. »
Le cœur de Lucy rata un battement. Lui, peut-être ?
- « Euh... Oui ! Qui voudrait venir ? »
- « Bah... Erza, Mira, Wendy, Carla, Happy, le clou, Pikachu, String, Yukino je crois. »
- « Et Grey ? »
- « Le congélo ? Euh, je sais pas. Demanda à Erza. »
- « Ok. Je te rappelle. »
Bien sûr. Il ne savait pas qu'elle existe. Comment aurait-il pu vouloir venir à son concours ?
Elle était stupide de croire qu'elle avait une chance. Juvia était tellement mieux qu'elle.
En plus, elle était allée dans une vraie école, elle.
Lucy ne faisait pas le poids, face à elle.
Et même si elle le savait parfaitement, même si son cœur était empli d'amertume et de tristesse face à cette triste réalité, même si tout le monde tentait de lui faire comprendre cela directement, pourquoi continuait-elle à s'obstiner ?
Pourquoi continuait-elle a vouloir l'impressionner, à vouloir qu'il la regarde ?
Son cœur était en miettes, un peu plus chaque jour. Et elle n'avait pas un baume magique, capable de le réparer.
Alors pourquoi était-elle si têtue ?
- « Erza ? »
- « Oui ? »
Erza et Lucy étaient assises côtes à côtes sur un banc du parc. Il était tard, le ciel était noir et leurs pensées sombres. Elles ne se regardaient pas, elles savaient qu'elles n'avaient pas besoin de ce contact.
Par ailleurs, Erza ne pouvait voir les larmes le long du visage de Lucy, ni ses bleus à causes de ses trop nombreuses chutes, mais elle savait qu'ils étaient là.
La rousse était la seule à savoir ce que la danseuse ressentait vraiment. Elle-même ne le lui avait jamais dit ; elle l'avait deviné seule.
- « Tu penses qu'un jour... »
La voix de la blonde se brisa. Les larmes affluèrent encore et ses mains se crispèrent. Rien que de le dire, ça lui brisait le cœur.
- « Il... Il me verra ? »
Erza poussa un long soupir.
Il était court et bref. En soi, il ne voulait rien dire. C'était juste un soupir.
Mais elles savaient qu'il était bien plus significatif que ça.
- « Honnêtement... »
Erza prit Lucy dans ses bras, qui commença à sangloter.
- « Il y a peu de chance. »
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Regarde-moi
Hayran KurguLucy était une danseuse, une incroyable danseuse, qui ne vivait que pour la musique et la danse. Elle aimait ça, elle n'aimait que ça. Malheureusement, elle n'avait jamais pu intégrer une école digne de ce nom. Dans le milieu, elle était la risée...