Polygamie et Stérilité.

Chapitre 1

            L'ambiance familiale!

"Ne considère pas que la polygamie est bonne ou mauvaise, mais c'est le polygame." A.Samoura

Le vieux keita était un pieux, sage et pauvre dont la croyance en Dieu était d'une importance inconcevable. Abandonné par ses parents,mari de deux femmes et père de cinq enfants,il était censé se démêler du jour au jour afin de subsister et de parvenir aux besoins familiaux. Chef d'une innombrable famille, le vieux keita vivait dans la concession parentale. La concession comprenait plusieurs bâtisses, dont la plus importante était forcément celle que habitait la vieille femme veuve qui incarnait par l'intermédiaire de son fils une quiétude probablement instantanée.

Il n'était pas non plus épargné par les marques de calvaire dont il subissait avec les siens.
A sa vue, l'on pouvait facilement deviner les signes de sa consternation. Il avait un visage plissé, sur un corps parfaitement développé, ses yeux étaient toujours rouges,et son regard interrogateur dégageait une lumière rassurante, la bonté de son coeur ainsi que sa sociabilité faisait encore de lui un homme affable. Son obéissance et sa croyance absolue au créateur des cieux et de la terre  lui permettaient encore de se démarquer fortement de quelques gens dont le destin avait frappé du même fouet.

Sa première femme fût Fatima,cette dernière était d'une beauté rare,les traits marqués de son visage, de son nez pointu et fine, de sa bouche ronde,ses dents blanches et bien taillées, de sa taille imposante, embellissant son corps ,le tout était le fruit d'un travail fait à la perfection et merveilleux. Après une disette sans enfant,elle était décriée,et considérée comme stérile. Les parents du vieux keita s'impatientaient déjà devant cette galère.
Et leur réaction ne fut pas tardive, tantôt c'était des improbations,des injures,tantôt des menaces.

Mais Fatima n'avait rien à abdiquer, son éducation ainsi que son mysticisme, l'empêchaient de réagir face à sa situation qui se détraquait du jour au lendemain,et elle pouvait néanmoins compter sur le soutien inconditionnel de son mari.

Ce dernier non plus, n'avait rien à lui reprocher,sa seconde épouse,qu'il avait épousé par la contrainte de ses parents et à l'incapacité de sa première femme à lui donner un héritier, l'avait enfin donné,le plaisir, et l'honneur d'être père plusieurs fois.

Fanta qui fût sa seconde épouse, avait plus d'estime, qu'elle le méritât.

A la fois avare,hypocrite et indulgente,sa physionomie, ces caractères étaient instantanés. Elle était tantôt bonne ménagère et tantôt la pire de toutes.
L'harmonie qui se répandait au sein de cette famille était énorme,et variable, cette inconstance était dûe à la présence ou à l'absence du vieux keita.

À sa présence,tout semblait parfait,la moindre anomalie était réglée à l'immédiat sans excepté qui que ce soit, le vieux keita tenait vivement à ces principes. Cette présence peut être ne plaisait pas à tout le monde et la plus heureuse était forcément Fatima.

Ce moment était l'un de ces instants favoris dont elle ne manquait point de se réjouir.

Un jour,après le seul et unique repas du soir,le vieux keita et sa modeste famille étaient réunis,parlant de diverses choses. Et quand le chef de la famille prit parole tout le monde se tut. Ses causeries étaient souvent suivies de conseils,de politesses, de serviabilités,mais la plus grande partie était consacrée à la soumission et la croyance en Dieu unique. L'on pouvait parfois l'entendre dire:

_Je suis certainement pauvre,la plupart de mes parents pensent peu à la souffrance que nous endurons mais vous mes enfants, ne brisez guère les liens de parentés qui vous unissent, tel est la volonté de Dieu.

_Ne consommez jamais l'illicite, et n'en donnez point à quelqu'un. Car vous serez certainement interrogés sur votre vécu dans la vie d'après.

_Faites du bien pour le mal et n'attendez rien en retour, car seul Dieu peut récompenser les bienfaiteurs.

_Évitez les dépenses futiles,et n'ayez foi qu'en Dieu car de par lui vous êtes vivants et à lui vous retournerez véritablement après votre séjour dans ce monde. Un monde cruel,méconnaissable dont chaque jour est une épreuve et toute épreuve une leçon.

C'est après ces remontrances, qu'il prit congé de ses enfants et de ses femmes.

Comme toujours, le vieux keita passa le quart de la nuit à prier le seigneur de lui venir en aide. Manifestement ces vœux n'étaient pas encore exaucés, mais sa croyance primait sur tout ce qu'il fit.

_Aux premières lueurs du jour, Fatima s'éveilla sans gros efforts. Faisant d'abord ses prières,puis, s'introduisit dans la cuisine afin de chauffer de l'eau pour son mari.

La cuisine était située, au centre de la concession, sous la forme d'un hangar. La toiture faite de toles, était complètement noircie par les fumées qui s'y répendaient.
Contrairement aux autres femmes de cette concession,Fatima passait la plus grande partie de son repos dans la cuisine. L'on ignorait vivement la cause qui l'animait,mais,elle s'acquitta de cette tâche avec une très grande joie. Comme si son mariage en dépendait.

Nonobstant ses occupations, Fatima,tout comme les femmes de son âge, faisait de petits commerces,vulgaires et peu rentables.
L'économie qu'elle en faisait,rentrait usuellement dans la consommation de la famille. Sa plus grande inquiétude était d'avoir un enfant. Cette pensée la hantait, tous les jours, et,parfois perturbait même son repos. À ses yeux, aucun objet de ce monde ne pouvait remplacer son désir d'enfanter,d'allaiter et bercer au moins une fois.
Pour cela, elle ne consultait point d'Oracle, ou de marabout. Elle considérait que son problème était énorme, et ne pouvait être résolu que par celui qui a créé l'âme. Donc elle s'armait de patience et continuait à prier comme le fait tout bon musulman.

Humour !!!

À la prochaine !!!