Une semaine agitée

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"La meilleure façon de vivre c'est de mettre en tête qu'un jour le levé du soleil nous trouvera sous la terre."

Ce fut une épreuve rude pour fatima de se passer de l'absence du vieux keita,qui, chaque année passait habituellement une semaine à la campagne. Cette visite annuelle était sujet de diverses causes,dont la plus importante et nécessaire était la rencontre du sage du village de kanafou.
Ce village est principalement situé dans la partie insulaire de la région de boké, très propice à l'agriculture et à la pêche. Mais sa séparation avec les villages environnants par le fleuve tinguilinta et sa difficile fréquentation pendant l'hivernage étaient des obstacles à l'exploitation effective des ressources naturelles qui s'y trouvaient.

Le vieux keita quant à lui, s'y rendait plus par fidélité que par amour. Son absence parmi les siens lui n'était pas aussi rentable pour tous,sa famille,qui,malgré ses principes soyeux, n'arrivait pas à refléter l'image qu'il en souhaitât. Les torts et souffrances que l'on causait à sa première femme lui consumaient profondément. Malgré tout, son emprise sur sa personne était énorme,et lui permettait parfois de dissimuler son affliction, mais le sage du village n'était pas aussi aveugle,son intelligence ainsi que son expérience étaient d'une grandeur considérable et lui permettaient de deviner le malheur de son entourage.

L'hospitalité était à son comble, des repas et toute sorte de nourritures arrivèrent afin de servir l'hôte avec une satisfaction totale. Le vieux keita non plus ne manquait guère à profiter de ce temps libre. Libre parce que dans ces lieux il était épargné de voir sa bien aimée souffrir, même si dans sa tête c'était tout à fait le contraire. Il pensait inlassablement à elle, la voyait dans ses pensées,et quand il croyait qu'elle souffrît, son angoisse augmentait et quelque gouttes de larmes se formaient au coin de ses yeux.

Et quand il se trouva seul avec le sage, il essaya d'abord de dissimuler sa tristesse mais ce silence fût vite brisé. Je sais que tu souffres dit le sage. C'est vrai que : << on ne doit pas réveiller les morts>>, mais je ne pourrai rester longtemps dans cette indifférence face à ta situation. Dis moi, qu'est-ce qui ne va pas:

Le vieux keita : encore Fatima.

Le sage: qu'y'a t'il? Est-elle malade? Ou c'est cette histoire de stérilité ?

Le vieux keitaoui cette histoire d'enfant! La pauvre,elle a trop souffert et cela me touche vraiment.

Le sage : oui! Ton affliction est saine,mais tu ne peux rien en faire, son sort est déjà scellé. Tu as maintenant des héritiers, alors loue Dieu pour ce qu'il t'a offert.

Après une heure de discussion contradictoire,le vieux keita parvint enfin à comprendre la raison, et décida de ne plus s'en plaindre. Mais il résolut de multiplier les prières nocturnes afin d'obtenir la clémence du créateur pour l'exécution de son vœu qui était de voir sa première épouse enfanter. Cette décision ne se passa pas sans effet, on pouvait déjà l'observer sur son visage qui ne dégageait plus la même chaleur qu'à son arrivée. Son éloquence, son embonpoint tout étaient revenus à l'état initial qui faisait toute la valeur de son personnage.

Pendant que le vieux keita savourait les délices de sa visite,fatima de son côté souffrait encore et encore. Ses pensées étaient désormais tournées vers son ange gardien, sa mélancolie grandissait et son souhait le plus ardent était le retour de son cher mari dans la plus grande diligence. Ainsi, la veuve profitait pleinement de l'absence de son fils pour extirper celle qu'elle ne souhaitait plus voir dans sa famille. Pour cela,elle ne voulut plus user de ses forces malicieuses,mais elle résolut de marabouter la pauvre femme de son fils avec de fanta qui n'aimait non plus sa coépouse et souhaitait plus que n'importe qui la perte de cette dernière,la chose n'aurait pue être évitée si Bourama l'imprudent fils de celle qu'elle chérissait ne consomma le plat qu'elle avait offerte à fatima.

Bourama avait pris cette mauvaise habitude de bâfrer les repas qu'il trouvât au logis familial sans même demander l'avis de qui que ça soit. Comptant sur l'égoïsme gastronomie de sa mère,cette fois-ci il mangea la bectance qu'il n'aurait pas dû et c'était sûrement sa dernière. Après seulement une dizaine de minutes son ventre se plaignait, il vomissait,et gémissait de douleurs. Il comprit immédiatement que c'était les dernières minutes, de sa vie. Appelant sa mère, il lui montra son ventre, celle-ci lui tâta d'abord le pouls et lui demanda: Qu'as tu mangé fils?
Fils: mère,le repas qui se trouvait dans la chambre de grand-mère.

Mère : tu n'aurais pas dû fiston, tu n'aurais jamais dû. Pourquoi ne m'as tu pas demandé?

                 [...]

Bourama n'eût même pas le temps de répondre cette dernière requête de sa mère, son mal avait pris une tournure considérable. Sa vision devint floue, et même impossible,et la syncope vint en lui sa mère perdit le contrôle de ses sens. Elle cria de toutes ses forces sans parvenir à dire quelque chose de cohérent. Après quelques efforts, sa voix débarqua en fin dans le foyer. Tout le monde accourut vers les lieux ,la veuve qui fût la première à arriver,succomba en voyant le corps du fils gisant au sol dans une forte agonie, et la mère qui rependait de torrent de larmes par terre.
L'échec de son dessein,ainsi que la mort certaine de son petit fils l'empêchèrent de pleurer,son affliction était grandiose,et elle finit par s'évanouir.
Tout à coup,tous les habitants du foyer furent en larmes,voyant d'un côté Bourama et sa mère puis de l'autre la veuve la consternation était énorme et totale. On tenta d'abord d'aider le fils dans les derniers instants de sa vie à prononcer la "chahada": <<Qui est le devoir de tout bon musulman>> et par la grâce de Dieu il réussit à le faire avant de faire ses derniers soupirs puis d'emprunter le chemin de retour vers son créateur. Et de l'autre côté on réussit à mettre la veuve sur ses pieds après son évanouissement.
Le vieux keita ne tarda  pas à connaître cette tristesse nouvelle et son retour fut soudain et précipité. Les bonnes gens du village ne l'abandonnèrent pas dans ce moment douloureux et certains même l'accompagnèrent au centre-ville.

Le reste de la journée se passa dans la plus grande épouvante.

Bonus :

Voici la photo de celle que je considère pour fatima.

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À bientôt pour la suite !!!

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