La raison.

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Il a été désigné coupable.

On a tous quelque chose à cacher. Une part de nous qu'on ne révèle jamais, une vérité enfouis, une perversion qu'on ne montre jamais, une impureté dont nous avons honte, un morceaux pernicieux, pourri, putride. Cette immoralité qu'on repousse sans cesse, fétide et écoeurante. On a tous nos défauts, des défauts communs, non dérangeants, pas vraiment grave c'est ce qui nous rend humain. Puis des défauts qu'on essaye de corriger au prix de moultes efforts, des défauts qui ont leur importance, qui font ce que nous sommes. Au mieux, des défauts qui font parties de notre caractère mais quand même bien agaçants.

Puis on a ces défauts. Ces mauvaises qualités.

Qu'on essaye de renier, de faire disparaître mais qui reste, qui persiste à la manière d'un souvenir sombre qui nous empoigne le cœur, nous ferait vomir notre bile la plus âcre.
Ce défaut capable de faire faillir une personne, souvent dans le mal.
Ce défaut qui vire à l'obsession. Une obsession malsaine.
Un défaut qu'on peut soit montrer soit cacher.

Certaine personne penserait à un «défaut physique». Une vieille cicatrice qui nous rappellerait un jour sale. Une petite déchéance tournée en hantise.

Puis il y a le défaut d'ordre moral.

Est-ce qu'un violeur regretterait son acte d'agression sexuel? Ce serait juste un défaut?

Ce petit quelque chose, ce côté démon que tous les humains possèdent. Un péché capital qui nous plonge tous dans un enfer commun, enfermé dans notre individualisme.

Ce défaut, qu'on le montre ou le couvre de la vue d'autrui, il est bien là. Quelque part dans ton esprit, dans ton corps. On ne peut s'en défaire et on est averti que ça fait partie intégrante de nous, malgré notre aversion pour cette chose.

Un pervers narcissique s'en ferait un plaisir de le dévoiler aux yeux du monde.

Un être chaste voudrait le masquer aux regards de tout autre.

On ne sait jamais de quoi les gens sont faits. Au premier coup d'oeil, on sait qu'il faut se méfier. Puis, notre vision de la personne s'adoucit au fur et à mesure du temps.

On le sait, aux yeux de quelqu'un ce défaut peut passer inaperçu. Il suffit d'être habile.

Mais les défauts sont toujours présent. Maintenant, hier et demain. Peu importe l'endroit ou le moment, encore moins la situation, peut-être même selon la position?

On a peur de ce défaut, ou on le contemple de façon fasciné, intrigué.

Résigné.

Il s'est désigné coupable.

-Kirishima!

On est coupable que lorsqu'on a commit une faute.

-Quoi?

-Ça ne te ressemble pas de ne pas écouter comme ça, interpella Kaminari, sceptique.

-Oh, désolé.

-Pas grave… tout va bien?

-Bien sûr! Pourquoi?

En toute fausse sincérité, avec le petit sourire en dents de scie. Une vieille habitude sans doute qui a la peau dur.

-Non rien, je disais donc…

-Kaminari, ferme la, le cours reprend.

Un soupir vraiment agacé, venant du souffle de son âme.

-Tu me raconteras ça la prochaine fois, s'il nous voit parler Aizawa sensei nous tuera, chuchota-t-il

On ne commet une faute qu'à cause d'une erreur menée par un défaut.

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