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Je continue de fixer la porte attendant que mon sors se décide dehors. Je reste ainsi pendant des minutes sans bouger ni prêter attention à celui qui me fixe avec cet air jovial.

Quelques minutes après; la porte s'ouvre sur Papi qui vient me rejoindre sous mon regard inquiet:

-Vous allez m'amener? Tu as réussi à dissuader mon père? Où est-il?

-Calme toi encore une fois! Arrête d'être aussi agitée! Tu veux manger quoi?

-Ne me parles pas de nourriture s'il te plait!

-Je veux que tu prennes quelques calmement alors dit moi ce que tu veux manger avant de dormir !

-RIEN! OÙ EST MON PERE?

Awa entre dans la chambre cette fois-ci un bol entre les mains. Elle le dépose sagement avant de sortir:

-Mange ensuite je te dirai où il est et si ça peut te rassurer; tu n'iras nul part; de toute façon je ne les aurait pas laissé t'emmener; allez mange!

Dit-il en prenant le bol et la cuillère. Il réussi à me faire prendre quelques bouchées de ce repas dont je ne sens même pas le goût à cause de l'angoisse même si je suis quelque peu rassurée par les paroles de mon mari. J'ai confiance en lui et s'il dit qu'il ne les laisserait pas m'emmener il ne le feront pas.
Quand je termine de dîner sous le regard souriant de l'autre scotché au mur; je me demande encore ce qui peut l'amuser autant. Papi me donne ensuite des cachets pour que je puisse dormir et des que je les prends; je lui demande :

-Maintenant dit-moi; où est mon père?

Il souffle avant de me répondre:

-Ton oncle a eu un accident en venant ici. Il semble qu'il n'ait pas survécu même si tes parents sont à l'hôpital pour s'en enquérir!

Automatiquement la crainte me gagne. Non! Les larmes aux yeux; je me retourne vers l'autre qui cette fois-ci éclate de rire. Donc il...il aurait raison?

-Tu as tué ton oncle Ndeye Anta! Tu l'as tué!

Chantonne t-il dans un rire bruyant me laissant bouche-bée. Silencieusement; je m'allonge. Je commence à pleurer: non ce n'est pas vrai! Je n'ai pas fait ça! Je ne l'ai pas tué, il ment !  Je ne tarde pas à sentir mes paupillères s'alourdir; et je finis par m'endormir.








A mon réveil le lendemain je ne suis pas sorti de mon lit; et toujours il y avait cet énergumène qui restait sur place à m'épier comme s'il me gardait. Il commençait vraiment à me terroriser et le fait que dans ma tête; je me répétais que mon oncle était mort par ma faute l'accentuant . J'ai préfèré garder le silence; ne pas parler; crier ou être hystérique pour ne pas qu'on me prenne davantage pour une demeurée.

Je suis restée vautrée au lit toute la journée; pensive. Il n'y avait que Mary; la petite sœur de Papi et Awa qui sont dans la maison: le reste sont chez mon oncle suite au drame.

A l'heure du déjeuner; Awa franchit la porte pour me donner mon repas.

-Anta? Tu vas mieux?

Me demande t-elle affectueusement et pour toute réponse ; je hoche la tête.

-Elle est bien gentille ta co-épouse! Et vraiment très belle!

Dit l'homme aux yeux gris. Je lui lance un regard plein de mépris.

-Si tu continue de me fixer comme ça; elle trouvera bizarre le fait que tu regarde le vide comme une folle!

Rit-il à nouveau. Il a raison. Je regarde alors Awa ranger la chambre pour moi après avoir posé mon déjeuner. C'est vrai qu'elle est bien trop gentille et rien que pour ça je la déteste dès fois. C'est énervant! Comparée à elle je suis toujours la méchante!

Le cahier du vieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant