Migration vers l'Italie

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Je m'appelle Naya, j'ai dix ans, je viens de Tripoli. Je suis dans un tout petit bateau avec mon frère de seize ans, Arzak et mon père, Kaloss.

Nous sommes dans ce bateau depuis hier soir vers vingt-et-une-heure. Il est bientôt cinq heure, je suis fatiguée mais il y a trop de monde et pas assez de place pour que je puisse m'allonger ou même m'asseoir. Je tiens la main de mon frère.

J'ai peur depuis que maman est partie en pleurant avec trois hommes inconnus à mes yeux. J'étais seule avec elle à la maison au moment où cela s'est passé, Arzak et papa étaient partis dans une petite ville voisine pour chercher un peu de nourriture et quand ils sont revenus, je pleurais, la maison était presque détruite et mon père m'a portée et il m'a emmenée à la forêt et m'a dit de rester cachée ici avec mon frère jusqu'à qu'il revienne. Je me suis endormie en attendant papa et puis, je me suis réveillée dans ce bateau.

Ça y est, on peut enfin voir un endroit. Je ne sais pas où nous sommes.

Mon père m'avait dit que maman allait bien et qu'elle était avec des amis, mais j'ai quand même peur pour elle.

Il y a un panneau, sûrement pour indiquer le nom de là où l'on est. Je n'aime vraiment pas ce lieu, je suis Arzak, mon père et le groupe de personnes avec qui nous sommes. Nous ne sommes désormais plus dans le petit bateau mais dans l'eau. La mer est glaciale, j'ai très froid et mon short griset mon débardeur violet sont trempés. Mon frère et papa ont l'air d'être dans le même état que moi. Nous venons d'atteindre le sable qui lui aussi est glacial. Il y a énormément de vent, j'ai l'impression qu'il va m'emporter.

Le passeur indique une direction puis nous demande d'y aller. J'ai immédiatement attrapé la main de mon père et j'ai marché au même rythme que lui, il est étrangement silencieux tout comme Arzak à ma gauche. Nous avons marchés une éternité pour arriver devant une gigantesque maison grisâtre et délabrée, trois lettres étaient marquées sur le dessus de la porte. Je qu'il doit y manquer plusieurs lettres car il y a des espaces entre certaines d'elles. Mon frère m'a dit qu'il fallait rentrer dans cet endroit miteux et que je ne devait pas être effrayée, je lui ai répondue d'un hochement de tête puis nous sommes entrés à l'intérieur. Il y avait un vieil homme aux cheveux blancs, mal vêtu, malodorant et pas très sympathique. Cet homme a parlé à papa en criant dans une langue inconnue, papa lui a répondu dans le même langage en restant neutre. Je ne comprenait vraiment rien puis mon père nous a dit sèchement: «Les enfants, venez.». Je recommençais à avoir peur comme au début du voyage et tout ce qui se passait n'arranger pas les choses.

Nous sommes désormais dans une chambre avec un vieux canapé rougeâtre et un grand lit en bois salit par le temps. Papa nous a dit que nous resterons ici quelques temps et qu'ensuite, nous marcherons longtemps mais il ne sait pas la suite des événements à venir. Mon père a choisi de dormir sur le canapé et de laisser le grand lit à Arzak et moi et nous nous sommes couchés sans manger et sans un mot malgré l'heure plutôt hâtive, le voyage nous a vraiment fatigués.

Nous avons eu la même routine pendant quatre jours qui m'ont paru une éternité. Nous n'avons pas beaucoup bu ou mangé pendant ces derniers jours. Même si j'ai dormi, je suis toujours fatiguée et je pense que pour mon frère, c'est exactement la même chose.

Nous allons partir de notre chambre pour marcher comme papa l'avait dit. Je me demande combien de temps nous marcherons.

Mon père nous à dit que nous allons partir tout de suite alors Arzak et moi l'avons suivis. Papa m'a attrapé la main puis nous avons couru longtemps. Nous nous sommes arrêtés une bonne dizaine de fois pour reprendre notre souffle. Il était maintenant vingt heure quarante-cinq et nous voyons à peine une une petite plage isolée de tout. Je ne sais pas où nous sommes ni où nous allons.

Mon père nous a dit de nous taire et nous l'avons fait sans attendre.Nous entendons des tirs derrière nous exactement comme quand nous avons commencé notre périlleuse aventure. J'ai peur mais j'essaie de ne pas le faire remarqué tout comme mon frère et papa.

Nous venons d'arriver sur cette minuscule plage solitaire et nous sommes montés sur un petit bateau mais cette fois ci, nous sommes beaucoup moins nombreux.

J'ai de plus en plus froid mais j'essaie de ne pas penser à la douleur glaciale qu'il me procure. Je ne suis pas seule à avoir froid, il y a une grosse femme avec un bébé endormi et un garçon plus jeune que moi, mais aussi quelques autres adultes et enfants qui sembles, eux aussi, tristes, fatigués, terrifiés et frigorifiés.

Nous avons entendus un coup de feu puis, puis des cris. Mon père m'a allongée sur le sol humide et froid du bateau et a dit de rester immobile, j'ai fait ce qu'il a dit.

Après que le son des tirs ai disparu, nous avons subitement remarqué que de l'eau s'infiltrait à cause d'un trou dans la coque du bateau et j'ai vraiment paniqué, j'ai crue que nous allions nous noyés puis un homme est intervenu et nous a dit de nous calmer et il a sorti d'un gros sac sombre un bateau orange, blanc et noir qui s'est rapidement déplié et gonflé dans l'eau sans aide. Les hommes y sont rentrés les premiers ensuite les femmes et leurs bébés et enfin, les enfants comme moi. Dès que tout le monde fut rentré,nous sommes vite repartis.

Après trois ou quatre heures de navigation presque à l'aveugle, nous commencions à voir un bout de terre se rapproché de plus en plus. Papa qui était resté muet ces dernières heures à dit tout souriant: «On est arrivés!». Si mon pères est heureux, je le suis aussi. Arzak s'était mit à sourire au mots de papa.


Une dizaine de minutes de minutes plus tard, mon père est descendu du bateau et mon frère m'a aidé à en sortir. L'eau s'était un peu réchauffée et le sable était doux comme du satin. Il me rappelait la douceur et la gentillesse de maman, elle me manque énormément mais je sais qu'elle est bien plus joyeuse là où elle se trouve.

Le soleil se levait et nous éblouissait légèrement. Une petite brise se faisait sentir sur nos jambes mouillées. Certains bébés pleuraient, d'autres riaient. Les enfants les plus jeunes jouaient dans l'eau ou le sable pendant que leurs parents les surveillaient.Papa dit que nous dit que nous habiterons dans le village voisin avec certaines des personnes qui sont avec nous.


Cela fait cinq mois que nous habitons tous ensembles dans une sorte d'hôtel propre et rangé avec une chambre plutôt grande pour chaque familles. Nous n'avons aucun soucis à nous faire, tout ici est gratuit, les chambres, la nourriture, les vêtements, ...

Il y a une fille vivant avec sa tante. Son nom est Kally. C'est mon amie depuis mon arrivée, elle habite là depuis près d'un an. Elle m'apprend à parler italien car c'est comme ça que les gens parlent ici.

Mon frère ainsi que mon père se portent à merveille depuis ces cinq mois passés dans notre maison d'accueil.

Kally m'a appris à dire: «Buongiorno, mi chiamo Naya, ho dieci anni.», ça veut dire: «Bonjour, je m'appelle Naya, j'ai dix ans.».

Kally à eu treize ans il y à peu et moi j'airais bientôt onze ans.

J'irais à l'école avec Arzak et Kally quand je saurais un peu mieux parler italien.


Je suis heureuse dans ma nouvelle vie avec mon frère et papa en Italie.

Migration vers l'ItalieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant