Un grain de poussière peut suffire à fragiliser le plus robuste édifice. C'est là un exemple de ce fameux effet papillon qui fait bien des ravages chez beaucoup de personnes. Une simple remarque ou une critique peut mener à d'extrêmes conséquences. Je parle ici de la scarification, ou mutilation, peu importe le nom à vrai dire car ce sont surtout des actes de désespoir.
De simples coupures sur la peau aux yeux de ceux qui le font, l’extériorisation d’un sentiment compliqué à exprimer sans être jugé, mais aussi par peur de ne pas être compris. Cela fait donc sens, d’une certaine façon, d’avoir recours à une telle violence physique envers soi même, dans le but d'extérioriser une souffrance psychologique. Car, oui, c'est dans la tête. Mais c'est surtout réel et bien présent et il est toujours important de se rappeler que rien n'est sans raison, encore moins l'automutilation.
D’ailleurs, j’en ai connu, j’en connais encore, et je continuerai certainement d’en connaître, des personnes remplies de mal-être, tellement détruites. Et, peut-être que c’est ainsi parce que je suis impliqué à ma façon dans ces histoires, mais je m’interroge sans cesse. Quelles peuvent bien-être les causes, les déclencheurs de ces mutilations? Qu’apportent ces actes aux personnes qui le font? Souvent, c’est un sentiment de vie, de bien être, de soulagement. Cela semble illogique ainsi dit, d’éprouver une telle satisfaction, moi-même j’ai du mal à comprendre, et pourtant, c’est la réponse que j’obtiens lorsque je demande aux concerné·e·s.
Seulement, je persiste à croire qu’il existe des solutions moins radicales et qui peuvent pour autant se montrer efficaces. Je ne les connais pas forcément mais en parler à quelqu'un de confiance et s'entourer des bonnes personnes me semble déjà le début d'une guérison.“ Tu ne peux pas comprendre ” sera sûrement votre réaction face à ce texte, vous, les personnes directement concernées, et sans doute aurez vous raison car je n'ai effectivement pas vécu une telle situation. Mais cela ne veut pas dire que je n'y prête pas attention, bien au contraire, cela fait partie de mes préoccupations. Et même si ceci n'est que mon avis, mon point de vue de simple témoin et qu'il est sûrement extérieur à votre douleur, il vous faut prendre conscience que vous n'êtes pas seuls face à cette souffrance.