Chapitre 6 : Huit ans plus tôt

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Flash-Back :

Tout perdre d'un seul jour n'était pas possible.

Henry Douglas l'avait comprit.

Après tout, lui, il avait tout perdu au bout d'une semaine.

D'abord son entreprise, puis sa femme, sa fille, sa maison, et enfin, son identité.

Il n'était désormais plus que Henry, le SDF.

Et bientôt, il ne serait plus rien.

Il allait en finir avec sa misérable vie, du haut de ce pont, au dessus du fleuve de Gotham.

Ce fleuve où, tous les étés, il allait manger avec sa famille.

Il passa derrière les barrières et se tint avec les mains à la rambarde.

C'était le moment.

Il était assez tard, personne ne serait là pour l'arrêter.

L'adulte sortit de la poche de sa veste une photo.

Une photo de sa fille.

Il la regarda un petit moment avant de la remettre à sa place.

Il était temps de le faire.

Henry ferma les yeux, prêt à sauter.

Il avança un pied dans le vide.

-Vous êtes sûr de vous ? Fit soudainement une voix.

L'ancien homme d'affaire ouvrit les yeux d'un seul coup dans un sursaut et tourna la tête vers le propriétaire de la voix en ramenant son pied en sûreté.

Il s'agissait d'une jeune fille d'une quinzaine d'année qui le regardait droit dans les yeux.

Henry fut captivé par ses cheveux et ses yeux azurs.

La jeune fille sourit doucement.

-Si vous faites cela, vous ne reverrez plus votre famille. Fit-elle d'une voix douce.

-Je n'ai plus de famille.

-Ce n'est pas ce que je pense. Tout le monde à une famille.

-Je n'en ai plus.

Elle ferma les yeux avec un petit sourire en croisant ses mains dans son dos.

-Cela ne veut pas dire que personne ne tient à vous. Moi, mes parents ne sont plus avec moi, mais d'autres personne tiennent à moi.

-Tes parents ? Où sont-ils ?

La jeune fille rouvrit les yeux et tourna son regard vers la pleine lune qui éclarait le pont, permettant aux deux interlocuteurs de pouvoir bien se voir.

-Mon père a fuit loin d'ici. Dit-elle évasivement.

-Fuit quoi ?

Seul un triste sourire lui répondit.

Elle ne dit rien à ce sujet, préférant en changer.

-Vous savez, la vie est un précieux cadeau. Il ne faut pas la gâcher. Les morts ne vivent plus, ils ne peuvent plus ressentir ce que les vivants ressentent. Ne sautez pas, vous le regretterez.

-Je suis désolé, mais je n'ai pas d'autre choix. Tu ferais mieux de ne pas regarder ça, petite.

-Quoi ?

Réalité MensongèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant