Chapitre 20 : Sourire d'une mère

106 12 0
                                    

Dick avança d'un pas peu assuré.

Le regard de Mary se posa sur lui, et même si ce dernier faisait peur de par la fatigue qu'on pouvait y voir, le sourire qu'elle lui lança le captiva.

Il semblait revoir celui de sa défunte mère.

Oui, c'était ça.

Le sourire d'une mère.

Il n'avait jamais pu oublier le sourire de sa mère, et là, c'était comme si elle était devant lui.

Mais ce n'était pas elle.

C'était Mary Buchanan, la mère de Roxane.

-Maman, fit cette dernière avec un sourire, je te présente Dick Grayson. C'est un grand ami à moi, il m'a beaucoup aidé. Tu te rend compte ? C'est grâce à lui que je sais lire désormais. Il m'apprend aussi à écrire, mais j'ai un peu plus de mal, et peu de temps.

-Oh, enchanté jeune homme. Merci de prendre soin de ma fille.

-De-De rien Madame, Roxane est mon amie, et je l'apprécie beaucoup, c'est normal de l'aider.

-Mon mari aussi vient en aide à ses amis.

-Maman, et si tu me disais ce que tu as fais depuis hier ?

Roxane lança un regard désolé à Dick, comme pour s'excuser.

Le noiraud ne comprit pas trop sur le coup, puis, en entendant la mère de son amie parler à nouveau de Marshall, tout devint clair pour lui.

Mary Buchanan ne pensait qu'à lui.

Qu'à son mari.

La douleur qu'il avait pour Roxane grandit encore plus.

C'était horrible.

Il n'arrivait pas à comprendre comment elle avait pu tenir toutes ces années.

-Roxane est très forte. Chuchota le médecin.

Voyant son amie totalement absorbée dans sa discussion avec sa mère, Dick quitta la chambre, suivi par Miller.

-Je ne comprend pas bien. Qu'à réellement sa mère ? Demanda Dick.

-Mary souffre de troubles psychologiques. Je ne suis pas supposé vous le dire, mais comme vous êtes la deuxième personne qu'elle amène ici, j'imagine que je le peux.

Il ne faisait aucun doute pour Dick que la première personne était Henry Douglas.

Le noiraud était content de savoir que Roxane lui faisait réellement assez confiance pour l'emmener avec elle, mais il ne se laissa pas aller à ces pensées joyeuses.

Il écouta attentivement le Docteur Miller.

-Mary est arrivée ici il y a de longues années, Roxane n'avait que 9 ans quand sa mère fut internée à Arkham. Son père a disparu en même temps, la laissant seule.

-Depuis ses 9 ans, elle a dû vivre et se débrouiller seule ? Réalisa soudainement Dick.

A la mort de ses parents, il n'avait pas eu le temps d'être seul, Bruce l'avait recueilli avant cela.

Il n'avait pas eu le temps de réaliser sa solitude, car il ne l'avait pas eu le temps de la connaître.

Dick ne pouvait imaginer ce qu'avait dû ressentir Roxane il y a 14 ans, lorsque, d'un seul coup, elle se retrouva seule.

Une larme coula sur la joue de Dick s'en qu'il ne s'en rende compte.

En le voyant Miller sourit doucement.

-Jeune homme, vous savez, Roxane ne s'est jamais vraiment laissée abattre. Elle a accueilli sa nouvelle vie à bras ouvert, comme si elle était une vieille amie.

-Elle n'a jamais déprimée ?

-Répondre par la négative serait mentir. Il est arrivé un jour où Roxane est venue rendre visite à sa mère, trempée, et le poignet en sang. Ce jour-là, je n'ai pas tout compris, les paroles de Roxane étaient incompréhensible, comme si elle me parlait, et qu'elle parlait à quelqu'un d'autre en même temps, mais une chose est sûre. Peu de temps avant de venir ici, Roxane a tentée de mettre fin à sa vie. Je ne sais pas qui ou quoi l'a empêcher de le faire, mais je remercie ce monde qui a accepté de la sauver. Roxane ne mérite pas d'abandonner sa vie. Peu importe comment ceux qui la connaissent à Gotham la voient, Roxane est une jeune femme droite, qui mérite une vie joyeuse. N'êtes vous pas d'accord ?

Dick déglutit, ses larmes ne s'arrêtant plus.

Ne trouvant pas la force de dire quoi que ce soit, il hocha la tête.

Il était ému, triste, et en même temps remplie d'une joie.

Il ne savait pas trop quoi penser, mais son regard ne pouvait pas quitter la jeune femme aux cheveux bleus qui riait doucement avec sa mère en face de lui.

Oui, il ne pouvait pas le nier. Personne ne le pouvait.

Roxane était forte.

L'une des personnes les plus fortes qui lui avait été possible de rencontrer.

-Dick ?! Pourquoi pleures-tu ?! S'inquiéta Roxane en se tournant vers lui.

Mary se pencha en avant et posa une main sur sa joue en voyant ses larmes, attristé de le voir dans un tel état.

-Ce n'est rien, affirma Dick en essuyant ses larmes et en souriant. Vraiment, rien. Je parlais juste avec le Docteur Miller.

Roxane adressa un regard au soixantenaire et soupira tout en souriant.

Il avait dû lui dire des choses sur elle qui l'avait ému au point de pleurer.

Après avoir prit une grande inspiration, Roxane se tourna vers sa mère et lui sourit tout en se relevant.

-Je vais devoir y aller maman. Je reviens te voir demain, promis.

-Ne t'inquiètes pas pour moi, je ne bouge pas en t'attendant. Rit Mary.

Roxane sourit en hochant la tête.

Elle quitta la pièce.

Miller ferma la porte à clé derrière elle.

-Bon, et bien, je vous dis aussi à demain Docteur, sourit la bleutée.

Elle le salua de la main et poussa à nouveau Dick devant elle.

Miller déglutit.

Il le fallait.

Il devait le faire.

Il se l'était promit, de trouver le courage de lui dire.

Et aujourd'hui semblait le jour parfait pour ça.

-Roxane, attendez. Je dois vous dire quelque chose.

Surprise par le ton grave du médecin, Roxane se tourna vers lui et écarquilla les yeux en voyant son visage.

Elle ne l'avait jamais vu aussi sérieux.

Roxane sentit au fond d'elle même que ce qu'il allait dire changerait beaucoup de choses.

Malheureusement, elle eut raison.

Réalité MensongèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant