Chapitre 1

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L'androïde qui désirait être humain
Chapitre 1:

C'était un endroit froid, dépourvu de toute sensibilité et de chaleur. La pluie et le tonnerre faisait rage dans les environs. C'était de loin, le dernier endroit où une quelconque personne voudrait passer les derniers jours de sa vie. Loin de là.
C'est dans ce monde que se réveille un jeune homme, à peine s'était-il réveillé qu'une violente odeur d'un certain composant chimique lui inondait les narines. Peut être du mercure ou même le souffre. Il ne connaissait que trop bien cette odeur...
La première chose que sa conscience lui disait de faire, était de fuir l'endroit où il se trouvait, de toute urgence. Voilà comment la société l'avait traité, il n'était juste bon qu'à être jeté aux ordures tout simplement. Après tous ses efforts, le remerciement n'a jamais été aussi déchirant.
Le jeune homme veut fuir, c'est certains, pour cela il se relève pour quitter cet horrible endroit. De là, il observe d'autres personnes dans son cas, divaguant dans cette fausse. Ils sont comme dans une sorte de léthargie, il panique, il n'a jamais vu une scène aussi angoissante. Courant à vive allure, ne sachant pas où aller, le principal est de courir se disait-il. Soudain l'un de ces congénères lui retient une jambe, s'étalant aussitôt par terre.

"-Aide moi ! Je t'en supplie !"

Succombé par la panique, il essaye de se détacher de lui, sa conscience ne lui dicte plus rien. Il ne peut même pas aider son confrère, il est effrayé tout ce qu'il veut c'est de retrouver un semblant de vie tranquille, loin de cette vision d'horreur qui s'offre à lui.
Il doit fuir par tous les moyens. Il remonte la fausse, jusqu'au moment où il voit un bulldozer lancé encore des tonnes d'ordures mêlés à des confrères. Poussant un cris strident, il s'enfonce avec eux, contre son gré.
Il sort de ce tas difficilement, il gravit la pente glissante lentement mais sûrement. La pluie ne facilite pas son avancée, elle rend la pente glissante. Il enfonce ses mains dans la boue de la pente, quitte à avoir de la boue partout sur lui. Sur le moment il n'en a que faire, ne plus revoir cet endroit serait un soulagement immense.
Se retournant quelques secondes, il observe bien d'autres personnes faire la même chose que lui, gravir la pente pour trouver un quelconque salut. Certains leur manque des jambes, d'autres des yeux, certains même des bras. Il se sent d'un coup chanceux de rien avoir en moins.
Sur son chemin, il rencontre une traînée de mercure rouge qui s'abat sur lui, il panique à se retirer de la pente, réalisant la gravité de son erreur, il se reprend assez vite, manquant de tomber tout en bas de la fausse.
Une fois atteint le sommet, il regarde la fausse qui est à présent derrière lui. Observant toutes les personnes comme lui qui tentent de faire la même chose, fronçant les sourcils, il éprouve presque de la pitié pour eux et de la compassion. C'est comme avec un léger pincement au coeur qu'il se dirige vers la forêt se trouvant à côté de la benne à ordures.

Divaguant entre réalité et rêve, il s'enfonce dans la forêt. Tentant tantôt de se souvenir de quoique ce soit, tantôt de trouver un moyen de s'en sortir. Tout à si vite dégénérer, il n'y a pas si longtemps, il se souvenait vaguement que sa vie était si paisible. Il avait un maître consciencieux avec lui, vivant comme bon lui semblait. C'est ce qu'il croyait.
Mais ce passé est révolu, il doit trouver sa propre vie dès à présent et vivre par lui même en ne dépendant de personnes. L'atmosphère de la forêt est rude, de part la pluie, elle est humide et sombre.
Loin du climat qu'il avait toujours connu, doux et chaud. Curieusement il ne ressent rien, la nuit à beau être l'une des plus rudes qu'il ait connu, il n'en a que faire, tout ce qu'il compte pour lui c'est de s'en sortir.
Il arrive au bout de la forêt, de là, il observe les abords de la ville au bord du précipice qui longe le fleuve, seul rempart entre lui et la ville. Des brides de mémoire lui reviennent, il est à Chicago en l'an 2398. Sa veste longue gisant dans tous les sens au contact du vent fougueux de la forêt. Le vent était frais et non rassurant.
Des gouttes d'eau coulaient le long de son visage, cela ne l'empêchait pas d'être captivé par les lumières bleuâtres qui ressortent de la ville. Elles se reflétaient sur ses yeux d'un vert quasi transparent.
Deux options s'offraient à lui, traverser le fleuve à la nage ou faire un détour par le pont le plus proche, au risque d'être contrôlé. Avec toutes cette pluie, le sol était glissant et boueux, il leva sa jambe pour la poser sur un rocher proche de lui, sans le vouloir, il glissa pour tomber dans le fleuve.
Dans un sens on peut dire que le destin avait choisi pour lui.
Ressortant du fleuve en l'ayant passé sans grande difficulté. Divaguant dans la rue sans même savoir ce qu'il faisait réellement. Les passants remarques son accoutrement trempé, personnes ne semblent se douter qu'il est passé par le fleuve, étant donné toute la pluie torrentielle qui s'abat sur Chicago.
Baissant la tête et allant là où ses pas le guide, avec un peu de chance, ils le ramèneront à son ancien chez lui. Certains changent de trottoir à sa vue, d'autres tiennent fermement la main de leur conjoint sous prétexte qu'ils vont être protégés de cette manière.

D'autres n'ont rien d'autres à faire que de prévenir des policiers qui passaient par là. Croyant qu'ils font leur devoir de citoyen sans doute. Briser la vie de leur confrère semble être un passe temps délectable. Étant en patrouille, ils sont deux à être mis au courant seulement un seul se dirige vers le jeune homme.

"-Bonsoir monsieur, je peux voir vos papiers d'identités s'il vous plaît."

Il est paniqué, non seulement il n'a pas ses papiers sur lui. Mais il ne sait pas ce qu'il attend s'il lui disait la vérité. Car après tout s'il s'est retrouvé dans cette benne, c'est qu'il avait commis quelque chose, une infraction, un crime... Du moins pour l'instant il ne savait rien. Mais son instinct lui disait de ne pas faire confiance au policier.
Pourtant à cet instant que faire ? Il ne peut pas fuir, il ne peut pas mentir, il est complètement coincé.
Tout d'un coup, une personne vêtue d'une capuche noir et d'un imperméable noir, sa corpulence laissait à supposer que c'était une femme. Celle ci immobilise le policier et le rend inconscient, par un coup de coude dans la tempe.
Le problème c'est que dans la tumulte, elle n'avait pas vu son collègue plus loin dans une voiture. Témoin de la scène, il alerte aussitôt le central pour demander des renforts. Dans la seconde d'après, elle jette son regard sur le jeune homme. Son visage est entièrement caché par une imposante capuche, mais il est facile de voir qui elle regarde lorsqu'elle tourne la tête.
Elle tend sa main vers lui.

"-Suis moi si tu veux vivre."

L'androïde qui désirait être humain[TERMINÉE] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant