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07 h 43

- On m'explique pourquoi madame nous a fait part de sa libido hier ? Lançait Dylan sortit de nulle part.

- On m'explique pourquoi ils ne donnent pas de cuillère au Starbuck lorsque l'on commande un Frappuccino? Non mais sérieux, c'est déprimant de devoir jeter toute cette crème.

- Je suis sérieux Grey !

- Ah ah Je le suis aussi. Lançais je en ramassant la chantilly avec mes doigts pour la mettre dans ma bouche.

Dylan soupira surement exaspéré, j'avais reprit un peu de mon sérieux. C'était pas cool de ma part de me foutre de sa gueule comme ça.

- Sinon tu trouves pas que les gens sont bizarres avec moi aujourd'hui ? demandais je.

- Non, il avait haussé des épaules. Qu'est-ce qu'il y a ?

- Je sais pas, je les sens un peu faux-culs. Normalement les filles seraient venu me voir pour que l'on parle de Gossip Girl, mais là...

- C'est dans ta tête Grey.

Mon cours de chimie avait commencé, comme d'habitude je pris place au milieu et j'attendais. Tous le monde me salua sauf les plus timides. Normalement je serais allé les voir mais aujourd'hui, c'était différent. Je voyais des filles discuter au loin, elles me lançaient quelques regards indiscrets. Certaines semblaient choquer et d'autres au contraire rigolaient. Le prof entra et lança sa phrase habituelle : Faites des groupes de deux.

Je n'avais pas besoin de chercher quelqu'un. C'était un peu mon avantage à être ami avec tout le monde. L'attente fut un peu longue aujourd'hui parce que tout le monde avait déjà sa meilleure amie ou son copain pour partenaire, et comme Jake ne venait pas une personne devait forcément finir seule. Je commençais déjà à déprimer à l'idée d'être cette personne. Pourquoi Dylan n'avait pas chimie en même temps que moi !

Ce fut Fiona qui me sauva la vie. Elle venait de se disputer avec Alice, sa partenaire pour je ne sais quelle raison mais je m'en foutais. Tous ce qui comptais c'est qu'elle ne m'avait pas laissé tomber.

- C'est que des conneries ce que vous racontez, avait-elle presque crié à l'intention de la classe.

Le professeur avait toussé et moi j'avais souri.

« Tu devrais pas prendre en compte ce qu'ils racontent, les gens parlent surtout lorsqu'ils ne savent pas grand chose... T'es peut-être bizarre mais t'es loin d'être conne » avait-elle murmuré pour que je sois la seule à entendre. J'avais souris ne comprenant pas de quoi elle parlait.

On était samedi midi, trois jours que je n'avais pas vu Jake. Et personne ne semblait s'en soucier. Ni l'administration, ni ses potes. Je commençais à m'inquiéter. Et à m'énerver aussi. Il n'allait pas me fuir indéfiniment. Et si il avait changé d'école à cause de moi ?





- Aucun signe de Jake ? Demandais je à Dylan à l'arrêt de bus. Ils avaient beaucoup de cours en communs.

- Hum, non! C'est vrai que je ne le vois plus en cours ces temps si... Il doit surement avoir attraper la grippe...

- Mouais...

- C'est sur que toi tu connais pas ça avec tes jupes sortie tout droit de chez Kokopie, ironisait Dylan en faisant allusion à mon style un peu excentrique et à mes jupes courtes.

- Je vais faire un tour chez lui.

- Tu veux que je t'accompagne ? Demandait-il plus sérieusement.

J'avais fais non de la tête.

- Tu veux pas être mon meilleur ami, dit ? C'était presque une plainte, je l'avais lancé sans réfléchir.

« Pourquoi pas » Avait-il répondu. J'avais souri, mon bus venait de garer. Je m'apprêtais à monter lorsque j'eu une idée. Je me jeta dans les bras de Dylan et l'embrassait. Je préférais les lèvres de Jake de loin mais j'avouais que pour s'entraîner, Dylan était mieux que mon ours en peluche.

J'étais rentré à la maison le sourire aux lèvres. J'avais du attendre le prochain bus, Quand j'avais demandé à Dylan si j'embrassais bien, il m'avait répondu que c'était pas mal. J'avais fais des progrès et je voulais le faire savoir à Jake. Apres ma douche, je fis la cuisine pour papa et moi. Impatiente, je troquais ma jupe contre un vieux jean clair et une paire de boots noir. Le cardigan de mon père sur les épaules, je me dirigeais chez Jake.

Dans le bus, j'avais encore essayé de l'appeler, je l'avais envoyé un message qui restait sans réponse. j'avais lancé My boy de Billie Eilish et je chantais. Rien ne pouvait me décourager. J'entendais les gens se plaindre sûrement parce que je chantais faux, j'avais lever ma main en guise de doigts d'honneur et le chauffeur n'avait pas l'air de s'en soucier.
Dehors il y'avait une petite flotte mais rien de bien méchant. Je descendis à l'arrêt puis me remémorais les dernières paroles de Dylan : Dompte ta langue merde Grey !

J'avais déglutit avant de sonner, m'imaginant les pires scénarios au monde. Lui qui me chassait de chez lui ou moi qui m'accrochait à ses pieds. Je ne savais plus lequel était le plus humiliant. Mon cœur battait à la chamade et j'avais envie de m'éclipser au loin.

3, 2, 1, la porte s'ouvrit mais ce n'était pas Jake derrière.

- Bonsoir Madame, désolé de vous déranger. Je cherche Jake. Lançais je un peu pressé.

- Jake... Je ne connais pas de Jake !

- Com-Comment ça ? Jake Remblin... Il habite ici.

La dame avait fait non de la tête. Je n'en croyais pas mes yeux, tellement que je m'étais mise à rigoler nerveusement. « Vous êtes pas sérieuse ? » demandais-je. Elle avait haussé des épaules.

- Il vous a dit de faire semblant c'est ça! Il est surement entrain de se foutre de ma putain de gueule en haut de sa putain de chambre ! Jake !!

J'étais vraiment sur les nerfs, je m'étais pas pris 3 arrêts de bus différents pour me faire remballer comme une serpillière. Ni embrasser Dylan et mon ourson pour qu'au final je rentre chez moi sans explication. Alors je m'étais mise à hurler des trucs incompréhensibles et la dame vu le regard qu'elle me lançait était à deux doigts d'appeler la police.

- C'est pas possible, je suis déjà venu ici mercredi pour..., avais je ajouté. Finalement, vous pouvez laissez tomber. Passez une bonne journée !

Je rentrais déboussoler chez moi. Je n'avais pas compris à quel moment ça avait commencé mais j'étais en larmes. J'en avais tout simplement marre. Marre de ce connard qui n'osait pas répondre au téléphone, marre de ne pas savoir m'y prendre avec les garçons, marre de ne pas avoir quelqu'un à qui confier ça. Puis je me souvins de Dylan. Il était mon meilleur ami maintenant, et les meilleurs amis ça devaient se soutenir. J'avais fini par l'appeler mais lui aussi ne répondait pas. J'avais envie de jeter mon téléphone contre un mur mais j'avais vu le visage de mon père qui me disait clairement qu'il m'en rachèterait pas un autre avant l'obtention de mon bac. J'avais finalement hurlé parce que ça au moins papa ne pouvait rien dire. Puis j'ai pensé à ma mère, j'avais envie de l'appeler aussi, mais comme les autres elle ne répondrait pas. C'était certain.

Alors j'avais encore pleuré dans le bus et à l'arrêt de bus.

Caption ThisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant