Chapitre 2

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Debout devant ma penderie, je ne sais toujours pas comment m'habiller. On est samedi et je dois me rendre à l'université pour ma pratique de violon. J'opte finalement pour un jeans taille-haute et un chandail blanc simple. Mes souliers misent, je prend ma caisse de violon ainsi que mon sac et me rend avec ma voiture au bâtiment. Hier, après la visite chez son frère, Malia a explosé de rage face à Stéphanie, il paraitrais que c'est une vraie peste et qu'elle couche avec tout ce qui bouge dont David. Je crois qu'elle se met dans cet état pour rien, son frère fait ce qu'il veut de toute manière. Mon téléphone branché à la radio de mon auto, je met ma musique et sors du parking. Papa n'était toujours pas là ce matin, je trouve qu'il travaille beaucoup trop depuis la mort de ma mère. Je ne me souviens plus du dernier matin où nous avons mangé tous ensemble, Jackson, mon père et moi.

Quelques minutes plus tard, je suis devant l'université et je marche vers la partie où se situe les classes de musique. Je me sens comme chez moi ici, je connais presque tous les musiciens et on se traite comme des amis de longue date. Finalement assise à ma place dans la salle, notre professeure, Madame Lafrenière, se met en place devant nous et demande le silence.

- Aujourd'hui, nous allons continuer la pièce de Mozart. Alors, sortez vos archets et à l'attaque.


Mon archet en suspense par dessus mon instrument, j'attend le signal pour commencer. Lorsque Madame Lafrenière baissa sa baguette, la musique s'empara de moi. Mes doigts se laissent enfin aller et la mélodie classique me remplis les oreilles. Je ne pense plus à rien, tous les émotions que je ressens, tous les peines, je laisse mon violon retranscrire et montrer au monde entier ce que je crie de l'intérieur. Parler n'aide pas toujours, parfois, lorsqu'on parle, il n'y a personne qui nous écoute réellement. Nous devons trouver notre façon de crier toutes les choses qui nous passent par la tête, ce que nous ressentons vraiment. Moi, mon moyen de sortir de ce monde affreux, c'est la musique. Mon violon représente toute ma vie, même si ce n'est qu'une invention faite de bois. Et c'est comment, pendant une heure et demi, je laisse la mélodie m'aider à traverser cette journée.

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- Jasmine viens dormir à la maison ce soir.

Mon père me regarda le temps quelques secondes avant d'émettre un grognement qui m'annonce qu'il a compris ce que je lui ai dit. Je sors alors de son bureau avant de fermer sa porte. Tout en me dirigeant vers ma chambre, j'entend mon frère crier qu'il partait à une soirée chez son ami. Il ne prend même plus la peine d'aller directement voir papa avant de partir, j'espère qu'il ne va pas embarquer dans sa crise adolescente. Je pris mon téléphone et envoya un texto à ma meilleure amie pour lui affirmer qu'elle pouvait venir. Deux secondes plus tard, j'entend la porte s'ouvrir et voit une tête rouge rentrer dans ma chambre.

- Pourquoi Malia ne peux pas venir? me demanda Jasmine.

Elle avait un souper avec sa famille, je ne sais plus trop.

- Ah d'accord.


Elle s'allongea sur mon lit en pianotant sur son téléphone. Il est dix-huit heures et j'espère qu'on va pouvoir passer une bonne soirée tout en écoutant le Titanic et en mangeant de la crème glacée.

- Il y a une soirée ce soir chez un gars, la soirée de l'année, émet ma meilleure amie.

On ne peut pas passer une soirée tranquille, pour une fois, je lance.

Aller, ça va être l'fun. On a qu'une vie et c'est le moment d'en profiter. On est jeune et en santé, quand on va être vieilles et souffrantes, nous allons nous rappeler de...

Ma raisonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant