L'Ande, un autre monde

VI

                                       MIA
          Je me réveille avec une violente douleur au crâne. Le soleil a déjà commencé sa descente, je suis trempée car il pleut. Je suis seule.
           Je me redresse prudemment, mais ce simple geste me donne des vertiges. Je regarde autour de moi et tâte le sol. Il n'y a rien de dur qui aurait pu provoqué un évanouissement si long. Étrange.
          Je suis seulement à quelques mètres du carrefour de ce matin. Mon téléphone est au sol un peu plus loin. Je me tord pour l'attraper, non sans douleurs. -VOUS AVEZ 6 NOUVEAUX MESSAGES-
          Tous les messages sont de Luca. Il est à deux doigts d'appeler la police si je ne lui donne pas de nouvelles avant 19 heures. Heureusement pour moi, il est 18:46. Je lui explique que j'ai eu un empêchement; inutile de l'inquiéter plus qu'il ne l'est déjà !
Bon, moi il faut que je parte de là. Cet endroit me donne la chair de poule ! Je me lève doucement et entreprends le chemin inverse. Cela fait moins de 5 minutes que je marche et je me sens observée. Je fini donc en courant, de peur d'être attrapée ou brutalisée.
         J'arrive enfin à la maison. Tout est éclairé et il semblerai qu'elle soit plutôt agitée. C'est jamais bon, ça !
        J'ouvre prudemment la porte d'entrée pour pas alerter toute la maison. J'y découvre Charlie totalement hors de lui, Stefanie au téléphone avec quelqu'un et Mathilde en larme.
         Lorsqu'ils me voient, je lis dans leurs yeux un mélange de soulagement, d'angoisse et de colère, et ce dernier particulièrement dans ceux de Charlie. Oups...
    - Qu'est ce que tu faisais bon sang ! s'écrit Charlie. Tu n'es pas allée en cours aujourd'hui et tu rentre à 19 heures passées ! Si c'est un garçon tu me le dis tout de suite jeune fille !
    - Mais... bafouillais-je.
    - Pas de « mais » avec moi !! Pourquoi n'as tu prévenu personne ? Es tu si imprudente à ce point ? Je suppose que tu es rentrée toute seule aussi non ? hurle mon soit-disant père.
          Charlie vire au rouge. Je vois Stefanie raccrocher le téléphone et essayer brièvement de calmer son mari tandis que Mathilde n'a pas du tout l'air de m'en vouloir et paraît plutôt amusée de cette situation.
- Charlie... papa... je ... je peux tout t'expliquer je ...
- Non ! coupa-t-il. Je ne veux rien entendre, monte dans ta chambre.
J'obéis, accablée. Je monte les escaliers deux par deux, je ne veux surtout pas qu'il change d'avis et qu'il décide de me faire la morale...
Bip bip.
Cette sonnerie m'annonce l'arrivée d'un nouveau message. Je n'ai pas l'envie. Je m'allonge sur mon lit sans même prendre la peine de retirer mes chaussures crasseuses et ferme les yeux.
Je pleure. Pourquoi ne suis-je donc jamais écoutée, ou juste prise au sérieux ? Je n'ai jamais rien fait de grave dans ma vie donc si je rentre tard c'est qu'il y a sûrement une raison ! Et puis Mathilde qui riait presque de ma tête déconfite. Je me sens démunie, ce n'est pas juste. Que leur ai-je fait ? C'est parce que j'ai abandonné le chien c'est ça ? Je ne les comprends plus ...

*****
Pourquoi Mia s'est-elle évanouit si rien de dur était sur le sentier ?
Pourquoi Charlie était si en colère?
Cache-t-il quelque chose ?
....