Encore une fois, Natsu se trouvait sous ce ciel si beau, entouré de ces milliers de fleurs colorées. La douce brise le berçait, et il admirait avec fascination le dos de cette belle inconnue, qu'il brûlait de connaître.
Alors qu'il allait encore tendre la main pour la toucher, il se ravisa. Il savait qu'encore une fois, elle allait disparaître. Elle allait la laisser seul, le faire souffrir. Elle jouait avec son cœur, le faisait battre avant de le réduire en miettes.
Face à elle, Natsu était si vulnérable. Il n'était rien, juste un homme épris d'un idéal, juste un homme perdu par des sentiments qu'il n'arrivait pas à contrôler. Il n'était qu'un mage qui voulait que la magie opère, qui souhaitait de tout cœur que les choses soient plus simples.
Cette fois, il ne la laisserait pas partir. Il l'empêcherait de disparaître. Il resterait avec elle pour toujours. Il n'y avait qu'elle, seulement elle. Il ne voulait pas retourner à cette réalité si dure où elle n'apparaissait pas.
Un sanglot brisa le silence si agréable qui planait dans ce champs. Interloqué, Natsu releva la tête vers cette femme dont il ignorait le visage.
Il pouvait voir ses mains crispées dans sa chevelure, l'inclinaison de son cou lui indiquant qu'elle regardait le ciel, ses jambes légèrement tremblantes.
Cette vision lui brisa le cœur. Il ne voyait pas ses larmes, mais il les devinait facilement. Tout ce sûil aurait voulu, c'était la prendre dans ses bras, la rassurer, sécher ses larmes qui
n'avaient pas leur place dans cet univers. Il souhaitait lui crier qu'il était désolé de la faire pleurer, qu'il se plierait à chacun de ses désirs.Pour ne plus l'entendre pleurer, il était prêt à tout. Il avait l'impression d'être fou. Son cœur battait si vite, si fort, qu'il avait peur de le perdre. Il était si inquiet pour cette personne qu'il ne connaissait pas, si troublé de ses larmes que ses émotions s'embrouillaient dans son esprit.
Tout n'était plus qu'un brouillon à présent, une vague idée de raison. L'esprit de Natsu vagabondait librement entre les fleurs et le soleil, à la recherche d'un sourire, pour ravir le cœur de l'inconnue.
- « Que tu es bête... » murmura-t-elle entre deux sanglots.
Natsu se figea. Sa voix...
Sa voix était douce et mélodieuse. Elle ravissait son cœur. Il aurait aimé l'entendre encore et encore, s'il avait pu. Sa voix lui procurait de drôles de sensations, il avait l'impression que des milliers de petits diables le chatouillaient, qu'il souriait comme un idiot.
Mais sa voix avait aussi quelque chose qui lui était familier. Le timbre, la vitesse, le vocabulaire... Il en était sur, il avait déjà entendu cette merveilleuse voix quelque part.
- « Qu'est-ce qu'il y a ? » prononça-t-il dans un souffle.
Il avait parlé doucement, très doucement, comme s'il avait eu peur qu'il volume sonore trop élevé l'eut fait disparaître, encore.
- « Natsu... »
A l'entente de son prénom, il frissonna. Elle non plus, elle ne l'avait jamais vu. Comment pouvait-elle le connaître ?
- « Si je suis ici, c'est que je suis coincée. »
- « Comment ça ? »
- « C'est une longue histoire. » soupira l'inconnue. « Natsu... Il faut que tu me libères. Mais tu as une vie, des amis, une famille ! »
- « Et alors ? Tout ce que je veux, c'est être avec toi ! »
- « Le Natsu que je connais n'étais pas si égoïste ! »
Le rose sursauta. Cette voix si douce s'était transformée en cri redoutable et sévère. Mais il avait aussi pu y déceler de la détresse et de la culpabilité.
Ces paroles le firent réfléchir. Égoïste ? Lui ?
Les visages de ses amis lui revinrent alors en mémoire. Tout ces gens qu'il côtoyait à longueur de journée... Ceux qui lui parlaient, lui souriaient, et qu'il ignorait, trop occupé à penser à cette belle blonde.
Et Lissana.
Lissana, qu'il faisait souffrir. Elle s'occupait de lui, elle le nourrissait et l'empêcher de périr. Et lui, il ne faisait que plus parler de ses rêves.
Les larmes ruisselèrent sur son visage. Il se sentait si mal, à présent. Il avait l'impression d'être un monstre, un être profitant des autres. Un égoïste.
Il s'en voulait tellement.
- « Pardonne-moi, Natsu. Mais il fallait que tu comprennes. »
Le rose acquiesça en silence, les yeux perdus dans le vide. Plus rien ici ne l'exaltant maintenant. Tout ce qu'il voulait, c'était s'en aller, réparer ses erreurs.
- « Ne les oublie pas. »
Et elle disparut encore, de façon indéniable et attendue, laissant Natsu seul et dévasté. Il était heureux qu'elle lui ait crié dessus. Vraiment, il lui en était reconnaissant.
Et il se réveilla.
Natsu sursauta de son lit, en sueur. Quand il regarda le ciel de sa fenêtre, il poussa une exclamation de surprise.
Il faisait jour.
Pour la première fois depuis des mois, il s'était rendormi. Il était parfaitement éveillé.
D'un bond, il s'extirpa de son lit, revêtit en toute vitesse ses habits et sauta de la fenêtre. Lui qui était d'habitude calme et fatigué, aujourd'hui, il débordait d'énergie.
Dans la rue, il courait à toute vitesse, évitant de justesse les passants qui râlaient, ignorant les regards désagréables.
Jamais le trajet à la guilde ne lui avait paru si long.
Il courait maladroitement, trébuchait au moindre petit caillou et se relevait. Peu importait la douleur du menton écrasé sur le béton, il devait arriver le plus vite possible.
Une fois sa destination atteinte, il défonça d'un coup de pied les portes de la guilde, sous le regard surpris des autres mages.
Il croisa Lissana, assise à sa place habituelle, discutant avec Mira. Elle le regardait avec étonnement, peu habituée à tant d'énergie de la part de son ami.
Natsu lui offrit un grand sourire qui lui réchauffa le cœur.
Il monta sur une table vide, captant l'attention de tous.
- « Je suis désolé d'être si égoïste. Je vous ai laissé tombé, j'ai préféré un rêve à vous. J'ai été con. »
Il baissa la tête, ne souhaitant pas que les autres voient ses larmes. Il n'était pas triste, il était en colère. En colère contre lui, d'avoir été si bête. D'un geste rageur, il chassa ses larmes.
- « Que diriez vous de rattraper le temps perdu ? »
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N'oublie pas
ФанфикSes cheveux blonds volaient dans le vent. Sa peau pâle n'était recouverte que d'une fine robe blanche. Sa voix mélodieuse le faisait rougir. Ses mains délicates passant légèrement dans ses cheveux semblaient l'attirer. Il tendait la main et touchai...