- « Natsu... Je suis fière de toi. »
Sa voix le fit frissonner, encore. Ces mots le ravirent, et un immense sourire orna son visage.
Elle ne pleurait plus, désormais. Tout allait bien.
Son regard se posa aux alentours. Ses yeux s'écarquillèrent de surprise.
Le paysage était largement différent.
Le ciel bleu et le soleil éclatant avaient été remplacés par une étendue sombre parsemée de milliers d'étoiles, et une Lune à la pâleur inquiétante.
Les fleurs colorées et si parfumées avaient laissé place à une étendue d'herbe fraîche entrecoupée d'un fleuve agité.
L'inconnue était toujours la, les cheveux dans le vent, les pieds dans l'eau. La bas de sa robe était légèrement humide, ainsi que ses mains, qu'elle tenait nonchalamment dans son dos.
Ce spectacle était différent, mais aux yeux de Natsu, il était tout aussi beau et agréable.
- « Je suis disposée à te le dire, maintenant. »
- « Me dire quoi ? »
L'inconnue rit légèrement. Ce rire résonna dans les entrailles de Natsu. Il sonnait, comme une cloche, dans son cerveau, comme si ce rire devait lui faire comprendre quelque chose.
Il était persuadé d'avoir déjà entendu ce son quelque part.
- « Décidément, tu es toujours aussi bête ! » dit-elle. « Je suis autorisée à répondre à certaines de tes questions. »
- « Oh ! »
Natsu trépignait déjà d'impatience à l'idée de savoir qui se cachait derrière ces mystérieux rêves.
- « Vas-y. Je t'écoute. » l'encouragea l'inconnue.
- « Je peux voir ton visage ? »
- « Non. Je n'ai pas encore le droit de te le montrer. »
- « Mais je le verrais un jour ? »
- « Oui. »
Le cœur de Natsu fit un bond dans sa poitrine. Il espérait sincèrement que ce jour était proche.
- « Est-ce que... je te connais ? »
Un long silence plana dans l'air. Même le fleuve semblait s'être immobilisé, en attente de la réponse.
- « Oui. » souffla la blonde.
Natsu sursauta. Bien sûr, il n'avait pas une si bonne mémoire que ça, mais pourquoi ne s'en souvenait-il pas ? Pourquoi n'arrivait-il pas a mettre un nom sur cette personne ?
- « Où vis-tu ? »
- « Je ne peux pas te le dire. »
- « Ah... »
Natsu tenta tant bien que mal de masquer la déception dans sa voix. Il aurait tant aimé aller la retrouver dans la vraie vie, lui parler, la toucher, s'assurer qu'elle était bien réelle...
- « Quel est ton nom ? »
- « Dès que je t'aurais donné la réponse, je disparaîtrais, et tu te réveilleras. Veux-tu savoir ? »
- « Oui. Je veux savoir. »
- « Je m'appelle Lucy. »
Et la blonde disparut, comme toujours, le laissant seul dans ce paysage féerique, plus que troublé.
Lucy...
Un sourire lui revint en image, accompagné d'un éclat d'un éclat de rire chaleureux.
Et il se réveilla.
La nuit régnait sur Magnolia. Le ciel était sombre, les étoiles épiaient les habitants cachées derrière les nuages et la Lune essayait vainement de les éloigner.
Natsu, incapable de se rendormir, était allé s'asseoir sous le grand cerisier du parc.
Tout lui était revenu en mémoire. Il pleurait, encore et encore. Les souvenirs refaisaient surface, percutants, poignardant son cœur comme des lames acérées.
Seulement, le problème persistait. Il n'arrivait pas à mettre un visage sur ces éclats de voix et ces râlements. Il n'arrivait pas non plus à se souvenir de comment il avait pu l'oublier, ni où était-elle partie.
Il avait beau se remuer le cerveau, fouiller de fond en comble dans sa mémoire, rien ne lui revenait. Il avait comme l'impression d'être bloqué, que quelqu'un avait apposé un sceau dans son esprit, l'empêchant de pouvoir se souvenir.
Et ça le mettait en rogne.
Soudain, une image surgit dans son esprit. Il se voyait, lui, entouré d'Erza, Happy, Grey, Wendy, Carla, et d'une blonde dont il ne pouvait voir que l'éclatant sourire.
Lucy.
Lucy, qui ne connaissait pas seulement Natsu. Il se voyait, la ramenant à la guilde. Il la voyait, sympathisant d'un seul regard avec toute sa famille.
Il devinait à son sourire si éclatant à quel point elle était heureuse, à quel point elle était comblée.
Et il devinait aussi que son bonheur à elle le rendait heureux.
Il n'avait qu'une seule envie, la retrouver et la ramener là où elle devait être, à la guilde. Mais pour ça, il avait besoin des autres. De leurs souvenirs à tous.
Alors, malgré l'heure si tardive, il se précipita à Fairy Hills. Il savait pertinemment qu'il n'en avait pas le droit, et qu'il allait se faire frapper, mais tant pis. Il avait besoin d'elles.
Il n'allait pas demander de l'aide à Grey, de toute façon !
Il courut dans les couloirs, à la recherche des bonnes portes. Dépité, dans un élan de désespoir, il ouvrit toutes les portes une à une, réveillant chaque fille du dortoir.
Elles sortirent toutes du dortoir, exténuées. Lorsqu'elles virent Natsu, elle lui jetèrent des regards noirs et se ruèrent sur lui, prêtes a le tabasser, y compris la petite Wendy.
Le rose se protégea, formant un bouclier à l'aide de ses avant-bras et hurla, avant de se faire tabasser :
- « SOUVENEZ-VOUS DE LUCY ! »
Silence.
Le coup ne venait pas.
Incertain, Natsu se redressa et jeta un coup d'oeil nerveux aux filles.
Elles étaient là, immobiles, figées. De leurs grands yeux, elles le fixaient, se posant mille questions. Elles ne comprenaient pas, mais ce nom résonnait en elles comme un écho.
- « Lucy... » murmura Levy.
- « Oui ! » s'écria Natsu. « Une belle blonde au rire cristallin ! »
- « Une blonde... » répète Erza.
- « Oui ! Un peu petite, avec un caractère de cochon le matin. »
- « Un caractère de cochon ? » s'étonna Mirajane.
- « Oui ! Elle... Elle a sauvé Loki ! C'est une constellationiste ! »
Ce fut le déclic. Les souvenirs déferlèrent dans leur esprit, tous composés de moments heureux ou tristes en compagnie de cette belle blonde. Les larmes commencèrent à dévaler leurs joues, et elles se posèrent les mêmes questions que Natsu.
Comment avaient-elles ou l'oublier ? Pourquoi ne parvenaient-elles pas à voir son visage ? Pourquoi leurs souvenirs semblaient bloqués ?
- « Natsu ! » s'écria Erza d'une voix tremblante d'émotion.
- « Oui ? »
- « Tu sais où elle est ? »
- « Vous ne vous en souvenez pas ? »
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N'oublie pas
FanfictionSes cheveux blonds volaient dans le vent. Sa peau pâle n'était recouverte que d'une fine robe blanche. Sa voix mélodieuse le faisait rougir. Ses mains délicates passant légèrement dans ses cheveux semblaient l'attirer. Il tendait la main et touchai...